La 32è édition de la Coupe d’Afrique des Nations Africaines (CAN) de football bat son plein aux pieds des Pyramides, en Egypte où 24 nations vont se battre pour remporter le trophée quand dans les salons, la bataille pour le contrôle de la télécommande de la télévision fait rage dans les foyers.
Entre le père mordu du football, les enfants férus des dessins animés ou la femme scotchée aux séries brésiliennes ou africaines, la télécommande est au centre de petites « querelles » dans les couples.
C’est dans ce contexte que se déroule la fête du football africain en Egypte avec son lot de retransmissions en direct des matches et autres émissions dérivées de la compétition qu’aucun sportif n’imagine pas de rater.
« Moi, je viens devant l’écran de télévision pour suivre les informations en temps normal », affirme Yéo Mathias, infirmier de son état, « passionné » de football qui n’est pas « prêt à lâcher la télécommande aux heures de diffusion des matches » au profit de son épouse et des enfants.
« On a juste un mois pour le football. Or, leurs séries Novelas ou autres passent chaque jour avec même des rediffusions, alors j’ai dit à madame que ce mois, la télécommande est sous mes ordres », explique-t-il avec un sourire.
En temps de CAN, les télévisions nationales bouleversent leur grille des programmes avec la part belle au football. Avec deux ou trois matches par jour, la télécommande est « confisquée » par monsieur.
Pour éviter cette « guerre de télécommande», dans son foyer qu’elle parte avec son épouse et leur garçon de 10 ans, Lambert Loua, cadre commercial, a eu recours aux nouvelles techniques de l’information.
« Avec ma tablette connectée à l’internet, je suis les matches sur l’application MyCanal ou streaming. Comme ça, je laisse la télécommande à mon épouse pour ses séries », soutient-il. Ce qui n’est pas le cas pour Amani N’dri Hubert, enseignant.
« Je suis le chef de la famille. Je ne sais pas pourquoi on doit me priver de ma passion qu’est le football. Au début de la CAN, j’ai dit à ma maisonnée que leurs films sont en veilleuse le temps de la compétition. Nous nous sommes accordés.», dit M. Amani.
Pour Liliane Gnahoré, la question ne se pose pas dans son foyer. « Aux heures des matches, je demande aux enfants d’aller regarder leurs films dans la chambre. Monsieur et moi étant tous deux des passionnés de football, ils nous laissent la télécommande pour suivre nos matches », souligne-t-elle.
Si le couple Gnahoré sait faire la part des choses, il n’en est pas de même chez les Doumbia Mamadou où selon l’épouse de cet opérateur économique « la télévision a volé en éclats pendant que mes deux enfants luttaient la télécommande le jour du match Maroc-Namibie ».
« Le plus grand voulant regarder un documentaire, s’est heurté au refus du benjamin et a lancé la télécommande en direction de la télévision dont l’écran s’est brisé», raconte-t-elle.
Pour contenter ses progénitures, Doumbia père « a acheté deux télévisions le lendemain pour installer une dans leur chambre et l’autre au salon ».
Ils ne sont pas nombreux les couples à s’offrir un tel luxe pour départager les membres de la famille qui ne veulent pas voir les habitudes changées devant l’écran de télévision. Or, les habitudes devraient l’être en cette fête du football où bon gré mal gré, le chef de famille impose ses préférences.