Hier lundi 25 juin 2019, le Directeur du KFM, Mamadou Dadié Sacko dit Saxe et celui du journal le « Sphinx », Adama Dramé, ont répondu devant le Tribunal de la Commune III à la plainte de l’honorable Karim Keita dans l’affaire du journaliste disparu, Birama Touré. Suite à une quinzaine de minutes de discussions entre les avocats des deux parties à la barre, autour du montant à fixer lors de cette audience de citation directe, le procès a été renvoyé au 3 juillet prochain.
Des femmes, des jeunes, et des différents organes de presse, tous ont pris part à cette première audience d’hier. À cette occasion, on pouvait lire à travers certaines banderoles : « nous sommes tous Saxe ». Dans la foule, certains jeunes venus pour soutenir les deux directeurs scandaient : « on s’en fout que Karim Keita soit le fils du président de la République. On ne peut pas tuer une personne et empêcher les gens d’en parler. Il faut que cela cesse et que la justice soit là pour tous ». Certains ont même quitté jusqu’à Kayes pour être témoins oculaires de ce procès.
Au sortir de la salle d’audience, interrogé, l’avocat des deux journalistes, Me Alassane Diop s’expliqua sur le sujet : « On était venu pour répondre à la citation directe devant le Tribunal de la Commune III », précise-t-il avant d’expliquer ce que c’est qu’une citation directe. « La citation directe est une procédure qui vise à fixer une somme que paie la partie plaignante de façon préalable avant d’entrer dans le fond du dossier », explique-t-il.
Aux dires du Me Diop, le Procureur du Tribunal avait proposé à Karim Keita de payer 1million de nos Francs comme frais de consignation. Suite aux différentes interventions suivies des propositions, le tribunal a décidé de fixer le montant à 100 000 F CFA. « Cette somme doit être payée par l’honorable Karim Keita avant le 3 juillet », déclare-t-il avant d’ajouter : « quand ils paient cette somme avant la date indiquée, on pourra dans ce cas entrer dans le fond du dossier ».
Pour Maitre Alassane, il est important que la différence soit faite entre le droit de l’information et la diffamation. « Le journaliste doit faire son travail. Il doit recueillir les renseignements et informer les gens. Mon client (Adama Dramé) n’a fait que chercher des nouvelles et informer les gens à propos de l’affaire de Birama Touré », défend-il. Pour ce qui concerne Saxe, ajoute-t-il, « celui-là est poursuivi pour avoir accordé une interview à un organe de presse dans laquelle il révèle certaines informations concernant cette affaire de Birama ».
Pour finir, il dit être étonné de voir que rien n’est fait sur ce dossier concernant Birama Touré, disparu depuis 2016.
Présent sur la scène, l’ancien ministre Mohamed Aly Bathily qui faisait aussi partie des avocats tenait : « si c’est un autre Etat, on devait normalement ouvrir une enquête pour poursuivre les personnes dont les noms sont cités dans l’affaire par la presse. S’ils s’avèrent qu’elles ne sont pas coupables de ce qui leur est reproché, la justice les libère. Mais le cas échéance, elles vont être condamnées ». Quant au journaliste Siriki Kouyaté, il affirme que Saxe n’a fait que son travail d’information.