Sans Tabou: centre du Mali, un éveil des consciences à encourager

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Publié le mercredi 26 juin 2019 | Info Matin

© aBamako.com par A S
La Marche du Collectif des associations des jeunes de la région de Mopti résidant à Bamako
Le Collectif des associations des jeunes de la région de Mopti résidant à Bamako a organisé une marche à Bamako le 21 Juin 2019 pour dénoncer les massacres perpétrés à la population du centre du Mali.

Il aura fallu plusieurs hécatombes, à l’image de Ogossagou, Sobané-Da… pour voir des initiatives de recherche de la paix et du vivre ensemble de la part d’une société civile très passive, ces derniers jours, notamment à Bamako en direction des zones de conflit. Des efforts certes salutaires, mais qui doivent être encore plus coordonnés pour être plus efficaces et plus productifs. Car en la matière, il y a déjà eu d’autres qui n’ont pas porté les résultats escomptés.

Du gouvernement à la société civile, en passant par la classe politique et la communauté internationale, les initiatives se sont multipliées, ces derniers temps, en vue d’un sursaut national pour mettre fin à la spirale de violence qui embrase le Centre du Mali. Une mobilisation sans précédente qui fait croire à une certaine prise de conscience à tous les niveaux sur la situation réelle du pays. Toutefois, nombreux sont encore les observateurs qui s’interrogent sur l’impact de tels actions peuvent avoir sur la situation sécuritaire très préoccupante au centre du Mali caractérisé par des massacres au sein des communautés.

Lundi dernier, à l’initiative de Me Kassim TAPO, les représentants des communautés musulmanes, catholiques, protestantes du Mali étaient tous présents à la Maison de la presse pour lancer l’idée d’un forum à Mopti, sous le parrainage de l’ancien président ATT, en vue de trouver une solution à la crise du centre du pays.

Quelques jours avant, le jeudi 20 juin 2019, le ministère de la Culture avait sonné la mobilisation au sein des acteurs culturels du Mali, à travers l’organisation d’une journée de réflexions sur le thème : « la culture pour un sursaut national pour la paix » autrement appelé « Miriblon » (vestibule de réflexion).

De son côté, l’UJMMA a tenu, ce 22 juin 2019, une rencontre sur la situation au centre du pays à la Maison des Aînés du Mali. Cette rencontre a débouché sur l’envoi d’une mission de bons offices dans les zones de conflit à Mopti et Ségou ainsi que le projet d’organisation d’un Forum nationale sur le vivre ensemble au centre du pays.

Un autre acteur et pas des moindres, le Haut conseil islamique du Mali prévoit, ce 29 juin 2019, un grand meeting pour démontrer à la face du monde qu’il n’y a pas de guerre inter-ethnique ou inter-religieuse au Mali, au Palais des Sports de Bamako.

La préoccupation était également au cœur de la marche du vendredi 21 juin 2019 de la jeunesse de Mopti qui appelait à évitait l’amalgame.

Toutes ces initiatives témoignent d’une certaine prise de conscience au sein de la population du drame que le pays connait. Cependant, elles être renforcées, puisqu’il ne s’agit guère d’une première. Et pour cause, en août 2018, environ 34 chefs de village ont signé un accord entre les communautés peule et dogon du cercle de Koro, sous l’égide du Centre pour le dialogue humanitaire Henry-Dunant (HD Centre). On se rappelle aussi de la mission d’apaisement dépêchée dans les zones de conflit de la région de Mopti (Koro, Douentza), dirigée par l’ancien ministre Modibo KADJOKE en juillet 2018. Il y a eu aussi la mission de bons offices dirigée par le président de Haut conseil islamique à l’époque, l’imam Mahmoud DICKO.

Ces missions n’ont toutefois pas empêché Ogossagou, le 23 mars 2019 ; Sobané-Da le 10 juin 2019, l’attaque simultanée contre les villages de Gangafani2 et de Yoro, qui ont fait 41 morts le 18 juin 2019. Alors, sachons tirer les leçons de nos échecs pour sortir de ce bourbier qui n’a que trop duré.

Par Abdoulaye OUATTARA

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