Décrispation du climat social: IBK reçu par Bouyé

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Publié le mercredi 26 juin 2019 | Info Matin

© aBamako.com par A S
Campagne électorale: IBK à Nioro et Diema
Le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Keita est en campagne du 13 au 14 juillet 2013 en 1ère région

À quelque deux mois après le départ de Soumeylou Boubèye Maiga de la Primature, qui était devenue l’homme à abattre de certains groupes de religieux, le président Ibrahim Boubacar KEITA a été accueilli ce lundi 24 juin 2019, par le Chérif de Nioro du Sahel. Sur place, le chef de l’État a eu un entretien pendant plus d’une heure avec le Chérif Mohamed Ould Cheickne HAIDARA. Pour IBK qui veut mettre fin à longue brouille avec le Chérif très remonté contre lui, ‘’c’est le plus beau jour de ma vie’’.

Plusieurs fois annoncé, puis démentie ou reportée, le président de la République Ibrahim Boubacar KEITA a été finalement reçu par le Chérif Mohamed Ould Cheickne HAIDARA dit Bouyé à son domicile à Nioro du Sahel. Hier lundi, en début de journée, le président IBK accompagné du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilè Dramé s’est rendu à Nioro du Sahel.

À Nioro, l’avion de l’armée de l’air transportant la délégation présidentielle a atterri aux environs de 09 heures à l’aéroport. À sa descente de l’avion, le président IBK habillé en boubou, avec une écharpe blanche au cou a été accueilli par deux fils du Chérif de Nioro, dont Moulaye Idriss, ainsi que les autorités locales, selon des sources proches de la famille chérifienne. Selon les mêmes sources, l’hôte du jour a visité certains sites de la ville, dont le puits sacré de la famille chérifienne du sahel.

Après ces découvertes, le Chérif de Nioro a reçu le président IBK à son domicile. « Je suis l’homme le plus heureux et aujourd’hui, c’est le plus beau jour de ma vie », a indiqué IBK au Chérif de Nioro du Sahel.

Sur la photo d’accueil et de réception, l’on aperçoit les deux personnalités en train de faire des accolades et se serrant les mains. Après les salamalecs, les deux hommes se sont retrouvés à huis clos pour échanger et discuter, l’on image sur la situation du pays. Cette rencontre a duré près de deux heures, selon des sources concordantes. Pour l’instant, aucune information n’a filtré de ces échanges.

« Ç’a été une visite surprise. C’est ce matin que nous avons eu l’information de la visite d’IBK chez Bouyé », nous témoigne l’entourage du Chérif. Il estime et suppose tous que c’est une visite de réconciliation entre les deux personnes après des années de brouille.

Aussi, pour des observateurs politiques, cette visite d’IBK dans la ville de Nioro et particulièrement chez le Chérif rentre dans le cadre de la décrispation du climat social du pays. En effet, depuis quelques années, les relations entre ces deux hommes s’étaient détériorées au point que le Chérif de Nioro n’a pas hésité à déclarer ouvertement les hostilités contre le régime d’IBK. Bouyé que le président IBK a toujours considéré comme son père adoptif a même appelé, contrairement en 2013, à voter contre le candidat IBK en 2018. Aussi, était-il devenu le plus grand allié de Mahmoud DICKO dans ce combat et plus tard après la présidentielle contre le gouvernement dirigé par Soumeylou Boubèye MAIGA.

Toutefois, en dépit de ses attaques véhémentes et de son appel au vote sanction contre lui lors de la dernière présidentielle, le président IBK s’est abstenu de répondre publiquement au Chef de Nioro pour lequel il voue encore un respect à la limite de la dévotion. La seule déclaration publique d’IBK sur le sujet a été faite lors de son meeting du 15 juillet dans la capitale des rails au cours duquel, il a dit : « À Kayes, mon premier père, c’est Cheick Mohamed Ould M’Bouillé Haïdara, le chérif de Nioro. Il est mon père hier, il est mon père aujourd’hui et il restera mon père demain. Je l’ai aimé du fond de mon cœur, par amour et rien n’entamera ça ».

Après l’essoufflement de l’Opposition, le Chérif de Nioro se rallie à Mahmoud Dicko dans sa croisade contre le régime suite à l’affaire des manuels scolaires diaboliques.

Par Sikou BAH

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