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SBM à ses militants à Ségou: ‘‘il y a des gens qui ne veulent pas assumer leur faillite et ils cherchent un bouc émissaire’’
Publié le mercredi 26 juin 2019  |  Info Matin
Rentrée
© aBamako.com par Androuicha
Rentrée politique nationale du parti ASMA-CFP
Ségou, le 22 juin 2019. Le parti Alliance pour la Solidarité au Mali- Convergence des Forces Patriotiques (ASMA-CFP) a fait sa rentrée politique nationale sous la houlette de son président M. Soumeylou Boubèye MAIGA.
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À Ségou où son Parti, l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP) effectuait sa rentrée politique, le Président Soumeylou Boubèye MAIGA a délivré deux messages forts : le maintien du soutien inconditionnel au Président de la République et l’appel à travailler à plus d’unité et de rassemblement.

Après une tempête de sable qui a plongé la ville de Ségou dans le noir, c’est dans une fraîcheur d’après pluie que s’est tenue, ce samedi, dans la salle Tientigiba DANTE, la rentrée politique de ce Parti pilier de la Majorité présidentielle.

À l’occasion, le président de l’ASAM-CFP a tenu à insister sur deux points.

« Le premier point, c’est de dire, sans ambiguïté aucune, nous soutenons le Président IBK, nous soutenons le Premier ministre Boubou CISSE et nous sommes déterminés à accompagner les efforts du Gouvernement ».

Celui qui a dirigé avec brio, en 2013, la campagne du candidat IBK, dans la capitale, rappelle fort à propos : « nous avons décidé, en 2013, de soutenir le Président IBK et nous avions dit à l’époque que c’est inconditionnel, c’est un choix de conviction, c’est un choix de confiance. Il n’y a absolument rien qui a changé dans ça. Notre soutien n’est pas lié à la météo des postes que nous pouvons occuper. Notre parti n’a jamais rien demandé en contrepartie, parce que pour nous, servir le pays est une dette permanente que nous avons ».

Le Président de l’ASMA qui a exhorté la jeunesse du Parti à s’inspirer du parcours du ministre Alioune Badra BERTHE, en tant que modèle de constance dans l’engagement, a clarifié : « on peut être premier militant et ne pas être nécessairement un bon candidat. Tous ceux qui sont dans le parti ont les mêmes droits et les mêmes obligations. Il n’y a pas une prime à l’ancienneté. Je le dis ici, à Ségou et ailleurs, continuez à faire de la place aux gens, parce que le Parti a intérêt à avoir en son sein les militants plus méritants ».

Tout en réitérant son soutien à IBK, SBM ne rate pas les opposants politiques qui ont érigé la contestation en institution : « je dis, nous soutenons les actions du Président. Nous allons nous impliquer avec beaucoup d’énergie et beaucoup de vigilance pour le dialogue politique qui va se tenir, dans les efforts de rassemblement, parce que le Président de la République quand il a été réélu, avait, dès la proclamation des résultats, dit sa volonté de rassembler les Maliens dans le cadre du Projet de société pour lequel il avait été élu. Bien sûr, il y en a pour lesquels les élections n’ont pas de fin, parce que pour eux quand ils n’ont pas gagné les élections, la campagne continue ».

Constant dans son soutien, il n’en demeure pas moins que le Président de l’ASMA interpelle : « Le Président a été persévérant, il est parvenu, avec le Premier ministre, à la signature de l’Accord politique du 2 mai. Nous considérons que cet accord politique est la phase II de la mise en œuvre du projet de société sur la base duquel il a été élu.

Nous ne souhaitons pas que le dialogue politique et tout ce qui l’accompagne deviennent aussi une occasion pour diluer les responsabilités, pour nous enliser dans l’inaction, parce que le pays va se stabiliser dans la démocratie, donc en tenant compte des choix des citoyens ».

Pour ce qui est du second point important, SBM a dit « la deuxième chose sur laquelle je vais insister, c’est de dire que la situation actuelle de notre pays nous oblige tous à travailler à plus d’unité, plus de rassemblement, parce que si on ne fait pas attention, le pays peut disparaître ».

Spécialiste des questions sécuritaires, l’ancien Conseiller en la matière justifie : « il y a des choses qui se passent actuellement chez nous qu’on ne croyait pas possible (…). On voit bien que chez nous aussi, ce sont des choses qui peuvent arriver. J’avais toujours dit, il n’y a pas de problème de Peul et de Dogon, il n’y a pas de problème de Peul et de Bozo, il n’y a pas de problème de Bambara et de Minianka. Il faut toujours se poser la question de savoir à qui tout cela profite ? Tout le monde est d’accord maintenant qu’il n’y a pas de problème entre les communautés chez nous qui motive de telles violences. C’est pourquoi, ne disons plus, il y a eu 100 blessés touaregs ou 10 morts peuls ou 10 morts dogons. Ce sont tous des Maliens, ce sont des Maliens qui meurent. Donc, si nous-mêmes nous tombons dans le piège communautaire, en faisant chaque fois référence, dans nos interventions, à l’appartenance ethnique, à l’appartenance religieuse, nous faisons le jeu de nos adversaires. Donc, nous devons tous nous rassembler autour de toutes les institutions de la République, à commencer par le Président de la République, pour que les Maliens se retrouvent entre eux, pour que nous puissions faire face à des adversaires qui ne nous sont pas étrangers, ils sont parmi nous. Ce sont nos parents, ce sont nos enfants, mais nous devons les combattre ».

Le Secrétaire général de la section ASMA de Ségou, Abdine KOUMARE dit Pélé, a donné l’assurance de la bonne santé du Parti dans la Région.

Moussa COULIBALY de la Coordination régionale de Ségou et Issa DIARRA, Secrétaire politique de l’ASMA ont fait l’état du Parti dans la Région et au niveau national.

Le Parti a mis à profit l’occasion de la rentrée politique pour lancer son site : www.asmacfp.org ; www.asma-cfp.ml

Les frappes ciblées de SBM

Fidèle à son habitude, le Président de l’ASMA ne s’est pas privé de décocher quelques flèches. Ainsi, à l’endroit de ceux qui lui tiennent rigueur de profiter de sa posture de Premier ministre pour débaucher les cadres du RPM, il dit : « les gens viennent, parce que c’est le Parti du Premier ministre. Moi, je ne suis pas Premier ministre depuis plus de 60 jours, mais nous continuons d’enregistrer des adhésions. Nous continuons d’accueillir des députés. Donc, notre parti reste un parti dans lequel les citoyens ont confiance. C’est un Parti qui travaille à rassembler les Maliennes et les Maliens autour de ce qui leur est commun : la nécessité de progresser, la justice, la solidarité. C’est pourquoi je vous invite à continuer dans ce sens ». Il ajoute : « il y a des gens qui ne veulent pas assumer leur faillite et ils cherchent un bouc émissaire ».

Décidément en verve, il en rajoute une couche : « j’ai toujours dit que notre souci n’est pas de plaire à ceux qui ne nous aiment pas. Ça, ce n’est pas un problème, ce n’est pas indispensable pour nous pour progresser. J’ai souvent dit que si vous voulez plaire à tout le monde, il faut changer de métier, il faut être conteur de cinéma… »

Le Président de l’ASMA ne pouvait pas prendre congé des militants sans les mettre sur leurs gardes : « je vous invite tous à faire preuve de persévérance, de conviction, parce qu’il y en a qui pense peut-être que le moment est venu pour eux de nous marcher sur les pieds, il faut leur montrer que ça, ce n’est pas possible ».

EPM: SBM annonce un nouveau bloc

C’est décidément la valse des fronts au sein de l’Alliance Ensemble pour le Mali. Après l’Alliance des Forces démocratiques pour le Mali (AFD-Mali), lancée, il y a quelques jours, c’est une autre annonce forte, à l’issue de cette rentrée politique de Ségou par l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye MAIGA : « nous avons décidé d’agir désormais avec d’autres partis au premier rang desquels nos amis de l’ADEMA et d’autres, pour constituer un bloc encore plus fort des forces démocratiques et des forces de changement ». Il faut dire que cette annonce sera certainement scrutée sous toutes ses coutures ; d’autant plus que des sources persistantes font état de la formation d’un autre front auquel appartiendrait l’ancien ministre Oumar Ibrahim TOURE, président de l’APR. Faut-il croire à un mauvais présage de la désagrégation de la Majorité présidentielle ? En tout cas, les déclarations à l’emporte-pièce du Président de la Fédération RPM de Koulikoro ne dénotent pas d’une très grande sérénité et ne prédisent pas un avenir radieux pour le regroupement.

Par Bertin DACKOUO

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