Le taux du divorce connait une augmentation fulgurante à Bamako où les tribunaux sont pris d’assaut par des demandeurs pressés d’être libres de leurs unions matrimoniales. Ils (tribunaux) sont débordés à tel point qu’ils cherchent du personnel que l’Etat n’a pas mis à leur disposition. C’est à peine croyable lorsqu’on songe à ces ballets de cortèges dérangeants pendant les week-ends, juste pour célébrer les mariages
Rien que pour la semaine dernière, le tribunal de grande instance de la commune I de Bamako a enregistré 114 dossiers de divorce. Cette semaine, il y a plus de 60 dossiers déjà déposés. Tous ces mariages risquent d’être dissouts à la fin d’un long processus qui fera perdre du temps et de l’énergie à tous les acteurs. Avocats, couples, parents et témoins ont tous un rôle à jouer dans ce processus fatiguant.
L’abondance des demandes de divorce est également remarquable dans les autres tribunaux de grande instance de la capitale. Les magistrats ont finalement décidé de créer des cohortes du matin et du soir pour faire face aux nombreux cas, selon un spécialiste. La même source rapporte qu’il y a plus de 2000 divorces par mois dans le district de Bamako et plus de 3000 cas en attente d’être tranchés.
Ce taux anormalement élevé du divorce à Bamako fait de la capitale malienne l’une des plus grandes villes où les mariages ne durent pas. Et pourtant, la ville est connue pour ses excès de mariages faits de cérémonies de « Soumou » où chantent griots et autres musiciens, de cortèges ronflants de jeunes casse-cou en motos et voitures, juste pour faire du bruit et déranger tout le monde sur les voies publiques.
Le couple chanteur Amadou et Mariam doivent bien se poser maintenant des questions sur la valeur de leur célèbre chanson « les dimanches à Bamako, c’est le jour des mariages ». Le divorce qui ne demande pas de cortèges a du vent en poupe mais le public n’est pas informé sur sa gravité, avec des conséquences psychologiques et économiques lourds sur les divorcés et leurs proches, surtout les enfants.
Les causes du taux de divorces sont diverses, chaque cas ayant ses propres bases directement liées ou pas au couple. On peut cependant citer quelques motifs comme l’impuissance sexuelle, l’infidélité et le manque de confiance mutuelle. Il faut aussi souligner le poids de la société qui autorise l’homme à se marier à plusieurs femmes. Beaucoup de femmes n’acceptent pas la « polygamie » et quittent donc le mariage. Elles préfèrent vivre seules plutôt que d’accepter le régime polygamique.
223infos.net avec le bihebdomadaire ‘‘La Sirène’’’’