L’artiste comédien et metteur en scène, Kary Bogoba Coulibaly dit Madou Wolo, est candidat à la présidence de la Fédération des artistes du Mali (Fedama). Ancien secrétaire général de la même structure, la candidature de Madou Wolo est soutenue par plusieurs artistes maliens.
Ce samedi 29 juin 2019 se tiendra à la Pyramide du Souvenir, l’assemblée générale de la Fedama. Le plat de résistance de cette assemblée sera sans doute l’élection d’un nouveau président à la tête de l’instance dirigeante de la faîtière des artistes au Mali.
L’artiste comédien Kary Bogoba Coulibaly, plus connu sous le nom de Madou Wolo, est candidat. Il veut succéder à Amadou Bagayoko qui, selon nos sources, n’est pas partant. Soutenu par plusieurs confrères, Madou Wolo part confiant à cette assemblée générale.
Plus de 30 ans à la culture
Né en 1962 dans la région de Ségou, plus précisément à Kola, arrondissement de Tona, Kari Bogoba Coulibaly est devenu une icône de la comédie au Mali. Fils du célèbre percussionniste ségovien Bogoba Coulibaly, Kary est issu d’une famille de musiciens. Dès l’âge de 5 ans, il apprend à jouer au balafon grâce à son frère ainé Arouna. En 1982, Kary entre à l’Institut national des Arts (INA) et obtient son diplôme d’art dramatique en 1986. A l’INA, il fera la rencontre de plusieurs comédiens avec qui il forme en fin 1986, la troupe Gnôgôlon.
Bien qu’étudiant dramaturge, il se perfectionne auprès de ses ainés musiciens de l’INA. Il apprend la guitare électrique et la guitare traditionnelle, la cora, le piano, la batterie. Kary interprète de nombreux rôles dans des théâtres amateurs montés à l’institut avec ses amis. Il obtient son 1er grand rôle dans une pièce de théâtre intitulée “Moi seul“, de l’écrivain ivoirien Bernard B. Dadié.
Kary met en place un groupe musical dénommé “Tobodji“ en 1997. Ce nom est issu d’une chanson qu’il a interprétée avec le musicien Toumani Diabaté en 1996. Ils se produiront lors de concerts et cérémonies de baptême, mariage et autres.
Naissance d’une troupe “Gnôgôlon”
A sa sortie de l’INA, Kary s’associe avec ses promotionnaires pour créer l’une des premières troupes théâtrales du Mali “Gnôgôlon“ en 1986. Cette troupe est créée suite aux conseils du dramaturge français Philipe Dossier. Parmi les initiateurs, on peut citer Kary Coulibaly, Malick Dramé, Salim Sylla, et Tènèma Sanogo, piliers de la troupe. Kary se fera ainsi connaître du grand public à travers le Gnôgôlon et ses productions dans les quatre coins du pays.
En 1998, il se fait remarquer par le cinéaste burkinabé Sotigui Kouyaté, grâce à son rôle dans Le rêve du Python de Dani Kouyaté. Sotigui Kouyaté, Habib Dembélé et Alioune Ifra N’diaye créent le “Mandéka théâtre“.
Ils avaient besoin d’un acteur réunissant un certain nombre de critères : chanteur, comédien et musicien à la fois. Et Kary réunissait tous ces critères. C’est le début d’une carrière internationale. Grâce au Mandéka théâtre, Kary se fait connaître de Dakar à Ouagadougou, en passant par Abidjan et, plus tard, dans le monde entier.
Musicien compositeur, arrangeur, l’homme touche à tous les domaines de l’art en général.
Cependant, sa plus grande passion reste le théâtre. L’enfant de Ségou tourne dans des films comme : Sanoudje de Boubacar Sidibé, Yelema de Mamou Cissé d’où il hérite son surnom “Madou Wôlô”, La genèse de Cheick Oumar Sissoko, Sia le Rêve du Python de Dani Kouyaté. Il interprète également le rôle de Djanguinè le musicien du bar, dans la sitcom Grin.
Et à partir de demain samedi, il veut désormais être le porte-drapeau de tous les artistes maliens.
Créée en 2000, la Fedama est un cadre réglementaire de concertation entre les artistes, en vue d’un développement durable du secteur. Regroupant 7 associations, la Fédération des artistes du Mali se veut l’organe représentatif de tous les secteurs des arts et de la culture : les cinéastes, les photographes, musiciens, plasticiens, les dramaturges, les écrivains et chorégraphes.