Un atelier de formation s'est tenu ce jeudi 27 juin à la FEMAPH (Fédération Malienne des Personnes Handicapées). Le but de cet atelier était d'outiller les agents de presse pour que toutes les communications autour des personnes handicapées puissent passer de la manière la plus convenable, pour changer la perception des Maliens vis-à-vis des personnes handicapées. L'ouverture dudit atelier a été faite par le président de la FEMAPH, Moctar BAH ainsi que par les deux formateurs, Dr. Emmanuel THERA et Mamadou SISSOKO, membre de la cellule de communication de la FEMAPH et conseiller sur le Droit des personnes handicapées.
Le président de la Fédération Malienne des Personnes Handicapées, Moctar BAH, dans son intervention, précise qu'il y a 19 associations des personnes handicapées qui sont démembrées dans tous les cercles et dans toutes les régions, que les personnes handicapées font à peu près 2 millions. Il exprime que tout ce qui touche la dimension de handicap touche tout le monde de façon générale. Par conséquent, qu'il faut voir au-delà de ça l'aspect droit humain, qui est droit à la santé, droit à l'éducation, droit à l'emploi, droit à la culture, droit au sport, etc.
Au Mali, dans notre perception traditionnelle, les personnes handicapées sont des sujets dont il faut apporter une certaine pitié et autour de la pitié il faut faire vraiment une politique de don de charité, la personne handicapée est considérée au Mali comme un sujet de charité, laisse entendre le président Moctar BAH.
Le président de la FEMAPH, espère qu'à travers les journalistes, cette perception des Maliens aux personnes handicapées puisse changer et qu'au lieu de voir le handicap c'est la personne avec toute sa dimension de droit humain qu'il faudra voir, d'où l'appellation personne handicapée, on voit la personne d'abord et le handicap.
" Nous voulons une visibilité mais une visibilité qui n'est pas tournée sur le caritative mais sur le droit humain " dixit le président de la FEMAPH, Moctar BAH. Cela ne peut se faire qu'à travers le secteur de communication des journalistes précise-t-il.
Lors de cet atelier, des terminologies adaptées pour chaque type de handicap ont été suggérées, la terminologie privilégiée et la terminologie inappropriée :
- Personne en situation de handicap (PPH), personne handicapée (CDPH) et non Un handicapé ou un handicapé physique ;
- Personne non handicapée, personne sans incapacité/ limitation (reconnue) et non Une personne normale, une personne saine, une personne valide ;
- Personne ayant une incapacité et non Une personne souffrant de..., victime de…;
- Personne déficiente ou avec une déficience et non Une personne vivant avec un handicap ;
- Personne ayant une incapacité physique ou motrice et non Handicapée physique ou moteur ;
- Personne en fauteuil roulant et non Un paralysé, un paralytique ;
- Personne ayant une incapacité visuelle et non Un aveugle ;
- Personne ayant une incapacité auditive, une personne sourde et non Les sourds, les handicapés auditifs ;
- Personne ayant une incapacité intellectuelle (légère, moyenne ou sévère) et non Personnes avec un retard intellectuel,
- Personne ayant des problèmes de santé mentale et non Les handicapés mentaux ;
A noter qu'il faut désormais toujours utiliser ces terminologies ci-dessus en s'adressant aux personnes handicapées, de mettre toujours en avant la personne et ensuite handicap selon la Convention Internationale Relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH) en 2008 que le Mali a ratifié.
Aminata SANOU
Stagiaire