À l’apparence, c’est un mouvement de la nature de « An tè A bana » qui a mis en échec la dernière tentative de révision de la constitution initiée par le gouvernement en 2017, qui se dessine. Plusieurs organisations membres de la société civile, des partis politiques et personnalités indépendantes et pas des moindres, sous l’égide de l’ADEMA- Association viennent de se mettre ensemble pour renforcer les rangs de la résistance à la partition du Mali, afin d’engager un processus de redressement du Mali.
Ces forces ont été présentées, ce vendredi 28 juin 2019, à la Pyramide du Souvenir, au cours d’une conférence de presse animée par les responsables de dudit regroupement nouvellement lancé.
Il s’agit : Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Émergence (FARE AN KA WULI) ; de la Confédération syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) ; du Forum des Organisations de la Société Civile (FOSC) ; du Comité national d’Initiative Démocratique (CNID-Association) ; de l’Alliance pour la Démocratie au Mali (A.DE.MA-Association).
Cette conférence de presse était animée par la présidente de l’Association, Mme Sy Kadiatou SOW, qui avait à ses côtés, le secrétaire général de la CSTM, Hammadoun Amion GUINDO ; l’ancien premier ministre, Modibo SIDIBE, président du parti Fare Anka Wuli.
On y notait également la présence du président du CNID FYT, Me Mountaga TALL ; du Pr Ali Nouhoum DIALLO ; des représentants du FSD ; du président du parti APM-Maliko, Modibo KADJOKE, etc.
Cette conférence de presse avait pour thème : « Situation sécuritaire au Mali, dialogue national et prorogation du mandat des députés ».
Dans la déclaration liminaire lue par Mme Sy, il ressort que le Comité directeur l’A.DE.MA-Association, à la suite des réflexions menées sur les stratégies de sortie de crise, en collaboration avec le CNID-Association et le Cercle de réflexions des retraités, a initié des rencontres avec les acteurs de la vie publique (acteurs politiques, société civile y compris ses composantes religieuse et syndicale) aux fins de partager avec eux, ses propositions de sortie de crise.
L’objectif étant de définir ensemble la stratégie de sortie de crise, et de convenir en synergie des modalités d’aller au dialogue national inclusif annoncé par le gouvernement. Ces rencontres se sont déroulées du 23 mai au 14 juin 2019, ont expliqué les conférenciers.
Démarche solitaire
Concernant la conduite du processus de ce dialogue national inclusif, les conférenciers dénoncent la démarche unilatérale par le Chef de l’État et son gouvernement. Selon les responsables de ce collectif, tout le processus et la démarche méthodologique du dialogue national inclusif, doivent être conçus de manière participative, impliquant l’ensemble des parties prenantes.
« On ne saurait parler de dialogue national inclusif lorsque le gouvernement et le chef de l’État décident de manière unilatérale de leur format et son contenu, ainsi que des personnalités devant le conduire », a dénoncé Mme Sy Kadiatou SOW.
De même, a-t-elle fait savoir, le dialogue national inclusif est un processus ascendant qui va de la base au sommet, du local au national, et doit être ouvert à l’ensemble des forces vives de la nation comprenant des organisations, outre que les faitières, notamment les associations à caractère politique, les organisations professionnelles (telles que les Chambres de Métiers, d’Agriculture, de Commerce et d’Industrie, etc.), ainsi que la Diaspora.
Également, a-t-elle insisté, il est indispensable que l’ensemble des parties prenantes s’engagent à mettre en œuvre toutes les résolutions des assises du dialogue national, articulées en un Agenda du Mali et qui auront force contraignante pour le gouvernement.
Une prorogation illégale et illégitime
Les signataires de la nouvelle plateforme constatent que malgré les nombreuses protestations, le gouvernement persiste dans la violation de la Constitution, en faisant adopter un projet de loi qui va consacrer une deuxième prorogation allant jusqu’au 2 mai 2020. Toutes choses, qui de leurs avis, sont inacceptables parce qu’illégales et illégitimes. Au lieu de persister dans cette voie, les responsables de ce collectif pensent qu’il est impératif d’instaurer entre les acteurs de la vie publique, une concertation devant permettre de sortir de la crise institutionnelle.
« Nous lançons un vibrant appel à toutes celles et tous ceux qui approuvent le contenu de cette Déclaration, à se joindre à nous en vue d’une mobilisation patriotique pour renforcer les rangs de la résistance à la partition du Mali, et engager un processus de redressement de notre pays », a conclu Sy Kadiatou SOW, au terme de sa déclaration.
Les signataires de la déclaration ont condamné énergiquement l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité des citoyens maliens et leurs biens avant d’exiger que soient prises urgemment des dispositions permettant de mettre fin à la spirale de la violence.