« Le Mali, la lutte contre le terrorisme et les attaques à caractère individuel» était le thème du dernier numéro du club de la presse de Radio Klédu, ce samedi 29 juin 2019, à l’hôtel Mandé. Pour débattre de ce thème plus que d’actualité, les initiateurs de ce débat avaient fait appel à des panélistes de ‘‘haut niveau’’. Il s’agit de l’Ambassadeur de France au Mali, Joël MEYER ; de la Cheffe adjointe de la MINUSMA, Mme Johan ADAMSON ; du représentant du ministre de la Sécurité et de la protection civile, Bakoum KANTE ; ainsi que le chercheur Baba DAKONO.
La qualité des débats a été rehaussée par la présence des représentants des Association Ginna Dogon et Tabital Pulaku. On y notait également la présence des personnalités comme le président du CNPM, Mamadou Sinsy COULIBALY, patron du groupe Klédu, des chroniqueurs, l’ancien procureur de la commune IV, Dramane DIARRA, etc.
A l’entame des débats, le commissaire divisionnaire, Bakoum KANTE, a fait le point des actions et des mesures adoptées par le gouvernement pour contrer les attaques terroristes. Selon lui, c’est la zone du Liptako-Gourma qui est l’épicentre des attaques terroristes, des violences intercommunautaires, des assassinats ciblés, des règlements de compte. Selon lui, les tensions communautaires ont été instrumentalisées par les groupes terroristes qui souhaitent voir que cette partie du territoire devienne une zone de non-droit.
Au plan opérationnel, plusieurs efforts ont été faits et d’autres sont en cours : le renforcement de la coopération transfrontalière avec les pays voisin du Mali, le groupe d’action rapide pour la surveillance et l’intervention (GARSI) qui engage les gendarmeries des pays du G5 Sahel et le Sénégal. Au Mali, cette force est engagée à Bandiagara.
Au plan tactique, plusieurs opérations sont en cours, dont Danbè dans les régions du nord et du centre. Il y a aussi l’intensification des patrouilles tout comme les opérations de sensibilisation pour renforcer les liens entre l’armée et la population. Les opérations conjointes de la police malienne et de la MINUSMA. Sur le contrôle des frontières, il a annoncé l’Opération ‘‘Dengi’’ entre le Mali et le Burkina-Faso. Certes, la situation est volatile, mais l’armée et ses partenaires restent mobilisés sur un territoire vaste et difficile à sécuriser pour assurer la paix et la sécurité dans sur l’ensemble du territoire. De nos jours, a fait savoir Bakoum KANTE, il y a une force en gestation pour la zone des trois frontières (Mali, Burkina-Faso, Niger) appelé Liptako-Gourma à l’initiative de l’autorité du Liptako-Gourma.
Selon lui, la solution du gouvernement pour le centre, c’est le Plan de sécurisation intégré dont la coordination est aujourd’hui assurée par le cabinet du Premier ministre. Pour ce faire, il a profité de l’occasion pour inviter les partenaires à appuyer notre pays pour la mise en œuvre intégrale de ce plan.
L’Ambassadeur de France au Mali, Joël MEYER, a d’emblée salué le renouvellement du mandat de la MINUSMA sous l’impulsion de la France. «Nous sommes intervenus au Mali parce que c’est un pays ami ; parce que personne n’avait intérêt à laisser s’installer l’instabilité dans le nord du Mali», a dit l’Ambassadeur. Il a rappelé que Barkhane n’a pas vocation à se substituer aux FAMAs, et n’a pas un mandat de protection des civils. Même si la lutte contre le terrorisme a un lien avec l’intensification des violences communautaires. Lutter contre les terroristes est un combat complexe. Il faut combattre les terroristes sans faire des victimes civiles innocentes. Les Famas font de très bonnes choses sur le terrain, et je salue leur professionnalisme. En plus de l’action militaire, la France intervient dans le cadre du développement socioéconomique pour faciliter l’accès aux services sociaux de base et renforcer la cohésion sociale.
Selon Mme Johan ADAMSON, la MINUSMA restera essentiellement une mission de stabilisation.
« Au centre du Mali, notre rôle sera de venir en appui aux autorités maliennes. 15 000 hommes, dont 13 000 militaires. On ne nous a pas donné plus de militaires. Le fonds fiduciaires a été soutenu par beaucoup de pays. La question que beaucoup de communautés se posent, c’est de savoir qui va me protéger. Mais, il y a le souci pour chacun de trouver des opportunités de dialoguer. Il faut aujourd’hui mutualiser les moyens ; soutenir les enquêtes pour lutter contre l’impunité», a préconisé la représentante de la MINUSMA. En 2019, a-t-telle fait savoir, il y a 120 000 personnes déplacées à Mopti et Ségou contre 60 000 en 2018. Il faut se mettre à agir, car on a fait assez de diagnostic.