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Accord de défense entre le Mali et la France: Les FAMa placées sous tutelle !
Publié le mercredi 3 juillet 2019  |  Le Démocrate
Soldats
© RFI par David Baché
Soldats de la force française Barkhane, casques bleus de la Minusma, et soldats de l`armée malienne, lors d`une mission conjointe dans la région de Gao. Partout au Mali, la situation sécuritaire reste préoccupante.
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Malgré l’Accord de défense signé avec la France, le Mali est embourbé dans une situation sécuritaire sans précèdent. A quoi sert donc cet Accord qui n’a pas permis au Mali de vaincre les terroristes, mais plutôt de placer ses forces armées sous tutelle.

La signature en juillet 2014 de l’Accord de défense entre la France et le Mali, respectivement représenté par les ministres de la Défense des deux pays, Jean-Yves Le Drian pour la France et Bah N’Daw pour le Mali, a donné une base juridique définitive à la présence militaire française sur le sol malien.

Comment oublier le sacrifice de nos pères de l’indépendance ? Quel symbole représente encore le monument de l’indépendance pour la postérité ?

IBK n’est-il pas en train de donner une seconde mort au président Modibo Keïta ?

Faut-il nécessairement signé un accord de défense avec la France pour qu’elle nous aide à combattre le terrorisme ?

Un retour sur l’histoire du Mali indépendant permet de comprendre pourquoi un accord qui rend définitif la présence de soldats français sur le territoire malien peut être insupportable aux yeux du peuple malien.

Devenu le premier président du Mali, Modibo Keïta prononce le discours désormais célèbre du 21 janvier 1961: « l’ambassade de France au Mali est informée par mes soins de la décision de mon parti et de mon gouvernement, de voir la France évacuer les bases de Bamako, Kati, Gao et Tessalit par les militaires français.»

Le geste exprime une volonté d’indépendance réelle. Début 1961, c’est aussi un soutien militaire direct à la lutte des Algériens pour leur indépendance: la France perd ainsi des bases de départ pour des opérations en Algérie, alors que Modibo Keïta autorise le FLN à installer sur son territoire des postes d’écoute des communications de l’armée française. En février 1961, le gouvernement de Bamako reconnaît le Gpra (Gouvernement provisoire de la révolution algérienne), alors que les négociations qui déboucheront sur les accords d’Evian commencent en Suisse.

Avant la signature de ce nouvel accord, la France et le Mali n’étaient liés que par un accord de coopération militaire et technique signé en 1985 et rendu public en 1990. Il y est expressément spécifié que les formateurs militaires français « ne peuvent, en aucun cas, prendre part à la préparation et l’exécution d’opérations de guerre, de maintien ou de rétablissement de l’ordre ou de la légalité » au Mali.

Que dans la version officielle du nouvel accord de défense, la tutelle militaire avance plus ou moins masquée par des précautions de vocabulaire. Cela n’enlèvera rien au caractère néocolonial de la présence permanente de soldats français sur notre territoire.

Tôt ou tard, nous payerons cher le prix le plus fort pour avoir abandonné l’outil de notre souveraineté entre les mains d’une puissance colonisatrice. La France ne va jamais laisser ses fils mourir pour défendre la vie des Maliens. C’est aux Maliens de s’assumer. Et cela semble être pour bientôt car, plusieurs voix s’élèvent pour demander le départ des forces françaises du Mali.

Sambou Sissoko

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