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Le Mali d’IBK :Le pays du « rien ne change !»
Publié le mercredi 3 juillet 2019  |  Le Démocrate
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Depuis l’ascension d’Ibrahim Boubacar Kéita à la magistrature suprême du Mali en 2013 et après dix mois de sa réélection contestée en 2018, les nouvelles sont similaires: de tragédies en tragédies, et ça continue. Les jours se suivent et se ressemblent. Analyse sur les tueries au centre; l’interdiction de la publication sur les réseaux sociaux des informations classées frappées du sceau de la confidentialité; la révision constitutionnelle; les fameux vidéomans (women); la visite d’IBK chez le Chérif de Nioro; la présence de la Minusma….

Ogossagou, Sobane-Da,… la contrée de notre douce enfance est frappée en plein cœur. Le problème, ce ne sont ni les Peulhs ni les Dogons. Ceux qui ont armé des dizaines de milices, nous le savons, doivent s’assumer maintenant. Rien ne sert de jouer à la politique de l’autruche, tête dans le sable et queue dans le vent. Ne nous voilons pas la face avec des paroles auto-consolantes, en faisant croire que le pays est en marche. Il est à un doigt d’une guerre inter-ethnique, aux conséquences imprévisibles. Car l’État est presque absent, l’armée mal équipée. Alors, qui va arrêter les hostilités ? Ce ne sont pas les forces étrangères qui le feront à notre place ! Au contraire, tous les éléments criminels de la sous-région et d’autres coins du monde viendront piller nos populations, violer les femmes et rendre les enfants orphelins ou esclaves. Il ne se passe presque plus un jour sans les tueries massives, sans des villages rasés. Si au nord le Mali est déjà menacé de partition, il pourrait tomber définitivement par le centre. Dans la région de Ségou, des attaques sont déjà signalées. Quand ces éléments criminels dont nul ne connait encore l’identité arriveront à Bamako, le Mali, tel que nous le connaissons, aura cessé d’exister sur la carte du monde.



Il ne s’agit pas seulement de désarmer ces bandes pour amorcer des débuts de paix et de stabilité ; à part le plan de la culture et des traditions, le Mali a bien intérêt d’interdire toutes les associations à caractère ethnique ou basées sur une appartenance à des villages, si nous souhaitons une unité nationale et la fin du clivage qui devient dangereux. Il est impératif de regrouper toute la jeunesse au sein d’un seul mouvement, à l’instar de l’Unjm (Union nationale des jeunes du Mali). Comment une ethnie peut-elle prétendre défendre ses intérêts, contre qui alors ?

La décision du Premier ministre Boubou Cissé d’interdire la publication sur les réseaux sociaux des infos «secrètes» est une très bonne chose. Un État qui se respecte ne peut pas fonctionner sans secret ; il n’est pas normal que des documents officiels circulent sur les réseaux avant même l’annonce officielle. Nous sommes quel État donc quand tout est exposé publiquement ? En temps de guerre, même les positions des FAMa sont divulguées avant qu’elles entrent en action contre l’ennemi. Nous ne devons pas nous rendre complices de la mort de nos soldats !

En ce qui concerne les fameux vidéomans (women) maliens, nous saluons les actions que le gouvernement mène en les rappelant à la raison par un séjour, bref soit-il, dans les geôles. Mais les actions ne devraient pas être sélectives comme nous l’avons constaté. Notre culture, nos traditions sont contraires à ce piètre esprit d’injures des père et mère de qui que ce soit. Tant que nous sommes le Mali, nous pouvons nous quereller, mais il faut qu’on se respecte et qu’on respecte les parents des autres. Sur ce sujet, le gouvernement doit faire preuve de fermeté.

La révision constitutionnelle, une réforme qui divise

La révision constitutionnelle, ce projet revient depuis des années ; sous Alpha Oumar Konaré (AOK) et sous Amadou Toumani Touré (ATT) aussi. Il ne s’agit plus de dire « oui » ou « non » d’emblée. Il faut une approche bien réfléchie. Dans le projet de révision qu’on avait présenté encore il y a quelques années, il y a des parties qui ne sont pas à rejeter. Ce sont surtout les points qui font polémiques qu’il faudrait soumettre aux débats collectifs, afin de trouver l’accord qui puisse refléter l’humeur de la Nation, tenant compte des réalités qui prévalent actuellement, sans permettre de toucher à l’intégrité territoriale du pays. Il faut donc un débat profond et mûr, et non rester sur les positions du « oui » pour continuer à manger à la soupe de Sébénicoro, ou du « niet » en vue de se faire corrompre pour participer à la soupe. Nous sommes déjà fatigués des retournements de veste et des calculs mesquins qui nous conduisent dans l’appareil digestif des autres.

IBK chez Bouyé : Toto tire Nama, Nama tire Toto !

La « Une » de l’actualité nationale, c’est la visite du président IBK chez le Chérif de Nioro. En réalité, c’est un non-évènement. La classe politico-religieuse a beau se quereller, elle finira par s’entendre. Si les Maliens ne l’ont pas compris, ils le comprendront. Toto tire Nama, Nama tire Toto !

Si IBK veut un troisième mandat (volé), il l’aura sans aucun problème : le plus grand électorat malien, c’est le thé et les 5000 francs ou les promesses de postes à des jeunes qui prêtent le flanc aux flèches. Beaucoup crient fort pendant un bout de temps, puis ils disparaissent tout d’un coup des radars, ou changent d’opinion. On apprend avec une surprise désagréable qu’ils sont « assis quelque part », la bouche déjà pleine. Après, quand on n’a rien ou que tout est fini, on s’assoit pour dénoncer les tares ou on rejoint l’opposition. Le plus gros problème du Mali, c’est autant la corruption que l’hypocrisie et la soif de la soupe qui se manifestent sur tous les plans.

Haro sur les forces étrangères !

Le budget de la Minusma, c’est un milliard d’euros par an. Où va tout cet argent ? Dans des troupes dont la hiérarchie se la coule douce dans les hôtels de luxe ? Qui paye cette facture ? On ne le dit pas, mais en réalité, c’est le Mali. D’une façon ou d’une autre, ça se passe sous les tables. Le G5 Sahel, c’est 450 millions qu’on peine à trouver. Cela fait déjà combien d’années que la Minusma est au Mali ? Ces milliards auraient été largement suffisants pour équiper l’armée et résoudre bien des problèmes des régions du Nord.

En Syrie, la guerre est presque finie ; en Centrafrique, c’est relativement calme ; au Venezuela, la tempête n’a pas commencé. Quand on est bête, on va uniquement avec la Minusma, le G5 Sahel, Barkhane et les «partenaires techniques et financiers» !

Sékou Kyassou Diallo

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