Le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) établi au Mali a fait la situation humanitaire du pays dans un communiqué rendu public le lundi dernier. Selon OCHA, l’insécurité dans la région de Mopti a fait plus de 600 tués depuis janvier. En un an, le nombre des déplacés internes a quadruplé dans les régions de Mopti et de Ségou.
Les violences liées aux conflits ont atteint un niveau de sévérité jamais égalé dans le centre du pays et font payer un très lourd tribut aux enfants, aux femmes et aux hommes affectés, décrit OCHA dans son communiqué sur la situation humanitaire du Mali rendu public le lundi 1 juillet. Ces violences répétitives sont de plus en plus meurtrières avec des scènes atroces. Elles ont fait plus de 600 tués parmi les civils depuis le début de l’année dans les attaques perpétrées principalement dans la région de Mopti faisant de cette région l’épicentre de l’insécurité avec près de 100 attaques enregistrées, selon d’autres sources.
Le nombre de personnes déplacées internes fuyant ces violences a quasiment quadruplé dans les régions de Mopti et de Ségou entre mai 2018 et mai 2019 passant de 18 000 à 70 000. Ce qui représente 58% du nombre total de personnes déplacées internes dans le pays estimé à environ 120 000.
« De nombreux villages se sont presque vidés de leur population et la vie de milliers de civils est en danger dans les zones de conflits. Pour éviter que le pire ne se produise, je lance un appel pressant à tous les acteurs pour mettre fin à l’escalade de la violence afin d’assurer la protection des civils et le rétablissement de la cohésion sociale dans le centre », a insisté Mme Mbaranga Gasarabwé, Coordonnatrice Humanitaire pour le Mali.
Outre les déplacements massifs, les conflits ont favorisé le dysfonctionnement ou l’arrêt, par endroits, des services sociaux de base tels que l’éducation et les soins de santé. Près de 65% des 926 écoles fermées dans le pays pour des raisons essentiellement liées à l’insécurité. Ces établissements d’enseignement se trouvent dans la région de Mopti où plus de 179 000 enfants sont privés de leur droit fondamental à l’éducation.
L’insécurité alimentaire est un autre défi qui affecte le Centre. La région de Mopti, à elle seule, enregistre ¼ soit plus de 924 000 personnes des 3,8 millions de personnes touchées par un manque sévère de vivres ou à risque dans le pays durant la période de soudure de juin à août.
« L’heure est au renforcement immédiat des opérations urgentes humanitaires combinées aux actions de relèvement et de stabilisation, dans un environnement sécurisé avec un tissu social cohésif. Pour ce faire, nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités nationales et régionales dans les localités où des besoins sont identifiés », a déclaré Mme Gasarabwé.
En appui aux programmes d’assistance d’urgence du Gouvernement du Mali, les partenaires ont lancé au début de l’année un Plan de Réponse Humanitaire intégrant les projets qu’ils prévoient de mettre en œuvre dans les secteurs des abris et des biens non alimentaires, de l’eau l’hygiène et l’assainissement, de l’éducation, de la nutrition, de la protection, de la santé et de la sécurité alimentaire. Au 30 juin, 73 millions de dollars, soit 25% des 296 millions requis à travers ce plan, ont été mobilisés pour assister 3,2 millions de personnes dont 70% se trouvent dans les régions de Mopti et Ségou. Le manque de fonds affecte aussi bien les zones accessibles que les zones difficiles d’accès.