La Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger composée de la Coordination des mouvements et forces patriotiques pour la résistance (Cmfpr), du Mouvement arabe de l’Azawad (Maa) et du Groupe d’autodéfense imghades et alliés (Gatia) a animé, le mardi 2 juillet dernier, à la Maison de la presse, une conférence de presse pour annoncer la réorganisation de la Plateforme ainsi que la révocation de Me Harouna Toureh comme porte-parole de la Plateforme. Selon eux, ce retour aux sources vise essentiellement à endiguer les conséquences déstabilisatrices des agissements déviationnistes de certaines personnes parmi lesquelles Me Harouna Toureh. C’était en présence du président de l’organisation, Alassane Djittéye.
Dans la déclaration rendue publique par Abdouramane Maïga, la Plateforme a tenu à rappeler sa vision sur certaines questions relatives au processus de paix, notamment la situation sécuritaire dans le Pays. “Nous évoquerons également d’autres questions en rapport avec la gestion de la Cmfpr, voire de la Plateforme dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger”, a-t-il ajouté.
Selon lui, il est important de faire un bref rappel du contexte de création de la Cmfpr et des dissensions au sein du Maa et de la Plateforme. Ainsi, dit-il, la Cmfpr a été créée en juin 2013, en marge des négociations qui ont abouti à la signature de l’Accord préliminaire de Ouagadougou. Elle était à sa création une coordination de 12 mouvements pour lesquels Me Harouna Toureh était alors désigné porte-parole, dans le cadre restreint de l’Accord de Ouagadougou. “De porte-parole de circonstance, il s’est autoproclamé président de la Cmfpr, ce qui a eu pour conséquence la scission de la Cmfpr en plusieurs autres mouvements dissidents. Les méthodes de gestion propres à Harouna, autrement dit le copinage, les nominations de personnes externes à la Cmfpr, les révocations arbitraires, la substitution et la falsification des listes consensuelles, le cumul de fonctions, les trafics de places, des grades tant au niveau des combattants désignés pour l’intégration que pour les membres retenus dans les différentes structures de mise en œuvre de l’Accord, ont terni l’image de marque aussi bien de la Cmfpr que de la Plateforme”, a-t-il déploré.
Aussi, il précisera que conscients du danger que représente le changement d’agenda qui vient s’ajouter à tout ce qui précède, les présidents des mouvements qui constituent la Cmfpr déclarent solennellement, publiquement et officiellement et après en avoir informé par écrit le chef de file de la médiation internationale, toutes les autorités du Mali, l’opinion nationale et internationale, que Me Harouna Touré ne les représente plus et par conséquent ne peut plus jamais porter leur parole. Et d’appeler vivement toutes les parties impliquées dans la mise en œuvre de l’Accord à prendre acte de cela.
Quant au Maa, il dira que des manipulations et des machinations en son sein, visant à utiliser son secrétaire général fragilisé par l’âge à des desseins inavoués, ont failli distraire les acteurs du processus et prendre en otage le processus du DDR accéléré. “Cette situation qui a conduit la Plateforme à suspendre sa participation par un communiqué en date du 16 Avril 2019 tant au processus du DDR accéléré qu’au cadre de concertations de la partie malienne a fort heureusement trouvé aujourd’hui un dénouement”, a laissé entendre M. Maïga.
A ses dires, la Plateforme saisit l’occasion pour informer l’opinion nationale et internationale de la levée de cette décision de suspension. “La Cmfpr, le Maa et le Gatia, conscients de la nécessité de réorganiser leurs relations dans un cadre assaini de la Plateforme, s’engagent à œuvrer pour préserver la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger dont l’application correcte demeure pour chacune des formations une priorité”, a-t-il poursuivi.
A en croire l’orateur, la plateforme s’engage à soutenir avec sincérité le Dialogue politique inclusif enclenché en vue de parvenir aux reformes politico-institutionnelles prévues dans l’Accord et accompagner toute autre initiative en faveur de la paix et de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. En effet, dit-il, dans le cadre de la réorganisation de la Plateforme, la Cmfpr, le Gatia et le Maa restent ouverts à tous les mouvements partageant leurs objectifs et leurs idéaux. A ce titre, ils s’engagent fermement dans le processus du DDR en vue d’aboutir à la sécurisation des personnes et des biens par la mise en place d’une armée reconstituée et républicaine qui sera redéployée sur toute l’étendue du territoire. “Nous demeurons convaincus de la nécessité de l’opérationnalisation des zones de développement spécifiques récemment crées au Nord”, a-t-il conclu.