SociétéMahamoud Dicko à la jeunesse lors du lancement de la plateforme des jeunes musulmans et patriotes du Mali : « La légalité appartient à l’État, mais la légitimité au peuple »
Hier, dimanche 7 juillet 2019, la plateforme des jeunes musulmans et patriotes du Mali (PJMPM) a été officiellement lancée au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba de Bamako. C’était sous l’égide de l’Imam Mahamoud Dicko, parrain du mouvement.
Réunir toutes les associations de jeunes, musulmanes, en particulier autour de l’islam et l’État, c’est l’objectif principal de la plateforme des jeunes musulmans et patriotes du Mali dirigée par Aboubacar Doucouré. Dans une salle pleine à craquer, les jeunes musulmans affirment qu’ils seront aussi engagés dans la gestion du pays. La religion est, selon ces jeunes, liées à l’amour de la nation, l’engagement pour son pays.
Comme il est de coutume, le représentant du maire a, dans son mot de bienvenue, félicité les responsables de cette nouvelle plateforme pour leur engagement patriotique.
Dans son discours introductif, le président de la PJMPM, Aboubacar Doucouré, a expliqué le contexte de la création de ladite plateforme. Selon lui, tout est parti de l’assassinat de l’imam Abdoul Aziz Yattabaré. Le jeune Doucouré a profité du lancement de ce mouvement pour saluer les combats de l’imam Mahamoud Dicko en faveur de la religion musulmane. Son combat contre le code de la famille, l’introduction de l’éducation sexuelle dans le programme scolaire … sont salués par les jeunes musulmans. « Cette plateforme est née au moment où les jeunes musulmans sont dans le désespoir total face aux différents problèmes auxquels le Mali est confronté », a-t-il laissé entendre.
Parlant des missions de cette plateforme, son président, Aboubacar Doucouré affirme qu’elle combattra toutes les mauvaises décisions de l’État nuisant à la religion musulmane. Sans tabou, le jeune Doucouré affirme que la seule source de la crise du Mali est la mauvaise gouvernance. « Nous allons aussi contribuer, à travers cette plateforme, à la résolution de la crise que traverse le Mali », a-t-il précisé. Aussi, ajoute-t-il, que la plateforme soutiendra l’actuel bureau du haut conseil islamique s’il défend la vérité et la volonté des musulmans.
Parlant du dialogue entamé par les autorités maliennes, M. Doucouré estime qu’au lieu de parler du dialogue politique inclusif, on devrait plutôt parler du dialogue national inclusif.
Prenant la parole, l’imam Mahamoud Dicko a félicité la jeunesse malienne, celle de Badalabougou en particulier, pour son combat. Très franc, l’imam Mahamoud Dicko tape sur les autorités. Il estime que celles-ci font des jeunes des contestataires, car, dit-il, à chaque mauvaise décision, la jeunesse conteste. Pour lui, la jeunesse ne doit pas être influencée par quelque cadeau que ce soit .Elle doit agir pour que les autorités arrêtent leurs mauvaises pratiques. « La légalité appartient à l’État, mais la légitimité appartient au peuple », précise-t-il avant d’ajouter : « Quand le peuple décide, tout change ». Pour l’imam Mahamoud Dicko, le changement ne vient pas de lui-même, on la cherche.
Issa Djiguiba