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Pr. Clément Dembélé, après le dépôt de plainte : “Nous réclamons justice et réparation, car le pays souffre de corruption”
Publié le mercredi 10 juillet 2019  |  Mali Tribune
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Le vendredi 5 juillet 2019, le Professeur Clément Dembélé a porté plainte, au nom de ses confrères de la Plateforme de lutte contre la Corruption et le Chômage au Mali (PCC), une plainte collective auprès du Procureur général de la République contre l’Oclei et 8000 fonctionnaires.

Mali Tribune : Pourquoi avez-vous porté plainte contre l’Oclei et les 8000 fonctionnaires ?

Professeur Clément Dembélé : J’ai déposé auprès du Procureur général de la République, à Banankabougou, à la Cour d’appel, la première plainte collective au nom de l’ensemble du peuple malien contre la corruption. Cette dénonciation que nous faisons aujourd’hui, ne consiste pas à demander qu’on nous fasse une faveur. Nous ne sommes pas là pour demander de l’argent, nous venons simplement réclamer nos droits, le droit constitutionnel, le droit fondamental, qui dit que chaque Malien a le droit de vivre dans la dignité et que les dirigeants maliens sont obligés de faire exécuter la loi et de permettre à chaque Malien de vivre dans son droit. Nous sommes donc venus aujourd’hui, pour réclamer ce droit. Nous sommes venus pour qu’enfin on puisse arrêter le vagabondage, le banditisme et la bande organisée au Mali. Nous sommes venus pour qu’enfin, on arrête au Mali le crime contre l’économie. Qu’on arrête de sucer le sang du peuple malien.



Mali Tribune : Est ce que vous avez un avocat pour suivre votre affaire ?

Pr C. D. : Nous sommes suivis par 3 cabinets d’avocats qui attendent l’intervention bientôt et nous avons une dizaine d’avocats pour nous accompagner dans le dépôt de cette plainte.

Mali Tribune : Peut-ont connaitre les noms de ces cabinets ?

Pr. C. D. : Je préfère garder l’anonymat pour l’instant.

Mali Tribune : Porter une plainte collective contre des milliers de personnes est une grande première au Mali. Comment ça vas se dérouler ?



Pr. C. D. : Nous demandons au Procureur général, d’exiger à la Cour suprême, qui est d’ailleurs dans notre plainte et à l’Oclei, de faire exécuter la loi du 27 mai 2014. Donc ceux qui ne déclareront pas leur droit depuis 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, jusqu’à nos jours pour que l’Oclei puisse mener son enquête. Nous voulons savoir si les biens déclarés correspondent à leur niveau de vie, à leur conjoint et même à leurs enfants mineurs parce qu’on sait qu’au Mali, on met des villas au nom des enfants de 3, 4, 5 ans. Pour l’instant, nous menons notre propre enquête. 70 % des maisons qui se trouvent dans l’ACI, à Baco-djicroni ACI et à Sotuba ACI, appartiennent à des hauts fonctionnaires maliens dont les salaires ne dépassent pas 1 million de F CFA.

Mali Tribune : Avez-vous une autre plainte que celle que vous venez de déposer ?

Pr. C. D. : Nous avons une deuxième plainte qui se prépare. Nous sommes en train de mener une enquête sur les propriétés de tous les fonctionnaires maliens, tous ceux qui ont eu à gérer les biens publics possédant une maison, un champ ou une voiture dont les salaires ne leur permettent pas de les avoir. Nous allons porter plainte et nous demanderons des explications à la personne suspecte, de justifier ses biens. Nous demanderons juste de la transparence et la clarté d’une bonne gouvernance.

Mali Tribune : Avez-vous déposez la plainte autre part qu’auprès du Procureur général ?

Pr. C. D.: Notre plainte sera adressée aux Nations unies, à l’Union européenne et l’ampliation de cette plainte est faite au niveau du Président de la République du Mali, à la Cédéao, à l’Union africaine, au FMI, à la Banque mondiale, au Premier ministre du Mali, au Président de l’Assemblé nationale, au Médiateur de la République et à toutes les institutions du pays.

Mali Tribune : Faites-vous confiance au Procureur général pour l’exécution de ladite plainte ?

P.C. D. : Nous faisons confiance au procureur. Il représente le ministère public, le peuple malien en quelque sorte. Nous espérons qu’il en fera droit pour poursuivre le reste. Étant un homme de droit, il est le mieux placé pour savoir ce qu’il doit faire de cette plainte. Nous sommes des citoyens qui ne réclament que la justice.

Propos recueillis par

Sira Diarra

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