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Sans Tabou: violence universitaire, jusqu’où iront le mutisme et l’irresponsabilité ?
Publié le mercredi 10 juillet 2019  |  Info Matin
Célébration
© aBamako.com par Momo
Célébration du 26 mars par L`association des élèves et étudiants du Mali (AEEM)
Bamako, le 29 mars L`association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) célèbre le 26 mars à travers un débat sur ses origines et objectifs sur la coline du savoir
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Loin du centre et du nord du Mali, à Bamako, la violence dans l’espace universitaire a, à nouveau, emporté une vie humaine, la semaine dernière, et occasionné des blessés. Il s’agit d’un étudiant de la Faculté d’histoire et de géographie de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako. À l’origine de ce énième drame, la volonté des décideurs publics de laisser l’école malienne dans une dantesque damnation. Comment la démission des autorités nationales au plus haut sommet de l’État et des parents est en train de conduire le Mali à la dérive ?

Ce qui s’est passé le 4 juillet dernier sur la colline de Badalabougou est la manifestation de la démission des responsables sécuritaires de la CV du district, d’un abandon et une trahison des plus hautes autorités de la jeunesse du pays.

« Tout a commencé le mercredi 3 juillet 2019. Ils sont venus en sirène pour faire leur attroupement. Nous avons cessé les cours et appelé les forces de l’ordre. Elles ne sont pas venues. Si elles étaient venues voir, le drame du jeudi ne serait pas arrivé », a déploré un responsable syndical du comité SNESUP. Ainsi, malgré les multiples alertes du corps professoral et de certaines bonnes volontés, l’irréparable est arrivé, ce 4 juillet 2019 : des violences entre camps adverses ont tourné au drame. Ces genres de comportements abominables, de plus en plus fréquents qui ont pris corps à l’université, depuis bientôt une décennie, sont la résultante d’une démission collective de notre société.

Les maux qui minent les universités maliennes sont consécutifs au manque d’application des règles (autorités disciplinaires) et sur les enseignants et sur les étudiants ; l’absence d’autonomie de nos structures universitaires qui sont confrontées à l’immixtion permanente du politique dans leur fonctionnement ; le libertinage accordé à des membres de l’AEEM qui les amène à mettre en place un système de racket.

Il n’est plus rare de voir des étudiants retrousser les manches de leur chemise pour se battre contre des professeurs, sans être inquiétés par aucune sanction disciplinaire encore moins judiciaire. Où va la société de mon pays ?

Ce malaise qui gangrène notre université avait été dénoncé, depuis 2011, par feu Pr Dialla KONATE, suite à des violences similaires, un 3 juin 2011, sur le campus de Badalabougou. Cet homme de science était arrivé à la conclusion que les membres de l’AEEM amasseraient à peu près dix milliards de FCFA chaque année sur les 83 000 étudiants de l’Université de Bamako à raison de 10 000 FCFA sur les bourses et trousseaux et avait conseillé la dissolution de ce syndicat estudiantin qui a dévié sa trajectoire. Depuis, les statistiques ont évolué avec elles les techniques de racket. Ce qui nous amène à croire que le business est aujourd’hui encore plus juteux. Toute chose qui donne plus d’ampleur au phénomène, de nos jours.

De 2012 à aujourd’hui, plusieurs étudiants ont péri dans ces violences pour le leadership sur le campus. Pourtant, ni les étudiants eux-mêmes, ni leurs parents, encore moins les autorités ne semblent véritablement prendre la mesure de la situation.

Comme disait le feu Pr Dialla KONATE : « les changements majeurs d’une nation ne viennent très rarement de ses dirigeants »,

Pour lui, quand les institutions de contre poids (Assemblée nationale, Juridictions Suprêmes…) ne fonctionnent pas normalement dans un pays, la tâche revient à la société civile de mettre la pression sur les dirigeants tout en leur faisant des propositions concrètes.

Société civile en avant donc pour la recherche d’une solution pérenne à la violence en milieu scolaire et universitaire qui n’a que trop duré avec des victimes de trop.

Par Sidi DAO

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