Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR), le front anti-putsch, vient de lancer une » grande offensive » de concertations avec les autres regroupements politiques constitués après le coup d’Etat du 22 mars 2012. C’est dans le but de s’entendre autour des questions essentielles telles celles relatives à la libération du Nord du pays. C’est dans la soirée du lundi 11 juin que les premiers responsables du front du refus du coup d’Etat ont commencé cette série de pourparlers avec la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM).
c’est à l’initiative du FDR que cette série de rencontres a commencé le lundi vers dix sept heures à la Maison des aînés. Composée de Tiébilé Dramé, Me Amidou Diabaté, Amadou Koïta, Mme Ascofaré Oulématou Tamboura, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, Séga Diabaté, la délégation du FDR a échangé sur plusieurs sujets avec leurs interlocuteurs de la COPAM, composée de Hamadoun Amion Guindo, Pr Younouss Hamèye Dicko, Pérignama Sylla, Idrissa Kéita. Les échanges ont porté sur les efforts de chaque camp pour se donner la main afin de poser des actes susceptibles de sauver le pays de la crise qu’il traverse actuellement. « Nous avons aussi lancé la réflexion pour tendre vers un consensus relatif à l’élaboration d’une feuille de route de la transition « , nous a confié le secrétaire politique du FDR, Amadou Koïta.
Il s’agit, a expliqué un autre participant qui a requis l’anonymat, de « poser les bases d’un dialogue sincère et franc entre ceux qui ont condamné en bloc le changement intervenu le 22 mars et ceux qui le soutiennent, afin de converger vers des points d’accord pouvant nous sortir de la crise ». Après les échanges avec la COPAM, le FDR a rencontré hier, toujours à la Maison des aînés, le regroupement politique qui se veut « au centre » entre les anti-putschistes du FDR et les pro-putschistes de la COPAM. Il s’agit des centristes de la Convergence pour sauver le Mali (CSM). Les discussions ne se sont pas prolongées du fait de l’absence des ténors de la CSM comme Me Mountaga Tall, en déplacement à l’extérieur, Moussa Mara, occupé. C’est Amadou Bagayogo au compte de la société civile alliée à ce regroupement des centristes, Amadou Sy du CNID-FYT et un autre cadre qui ont pris part à la rencontre. Le Front, que dirige Siaka Diakité, poursuit cette concertation avec la rencontre prévue pour cet après-midi au siège du PARENA avec l’Alliance pour la démocratie et le progrès sociale (ADPS), proche de Soumana Sako de la Cnas-Faso-Hèrè.
Selon nos informations, c’est par un élan patriotique que les responsables politiques ont, tout bord confondu, décidé d’ajouter de l’eau à leur vin pour ne voir que l’intérêt supérieur du pays. Il nous est revenu que c’est sur la suggestion de certains » amis du Mali « , proches de la médiation de la CEDEAO, avec l’appui des organisations religieuses que le Front anti putsch a opté pour ces démarches de conciliation pour arrondir les angles entre lui et les autres regroupements politiques.
En effet, après avoir sursis à sa marche de protestation suite à l’agression du président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, sur la demande des religieux et des familles fondatrices de Bamako, le FDR a accepté de consentir tous les sacrifices pour créer un climat d’ouverture à l’endroit des autres bords politiques plus ou moins favorables à la junte qui a renversé le président Amadou Toumani Touré. Cette dynamique serait fortement encouragée par le gouvernement du Dr Cheick Modibo Diarra. Gageons qu’elle permettra de pacifier tous les cœurs afin de sortir le pays de la crise dans laquelle elle s’enfonce.
