Dans un cri de cœur balancé sur les réseaux sociaux, Dr Guida Landouré interpelle sans démagogie les responsables du CHU du Point-G. En effet, dans la nuit du dimanche 06 juin 2019, des bruits assourdissants en provenance du domicile de Pr. Dapa Diallo troublaient la quiétude des pauvres malades. La musique était à fond, les femmes en couche au niveau du service de gynécologie, les patients de l’urologie, dont la plupart sont des vieillards, les malades de l’hématologie, dont il est lui-même le chef de service, les insuffisants rénaux qui étaient sous dialyse et l’équipe de garde du laboratoire, sont ceux qui en ont le plus souffert.
‘’Si vous n’avez pas où aller ce soir, vous ne manquerez pas d’ambiance dans la cours du CHU du Point-G. Surtout, derrière la fenêtre des dialysés.’’, disait-il à son collègue et ami Djibrilah Kanthe. ‘’Logés gratuitement pour soigner, nous perturbons le sommeil de ceux grâce auxquels nous sommes logés et jouissons de l’eau et de l’électricité à gogo. Ça me pousse à soulever cette question des logements dans les hôpitaux. En effet, initialement conçus pour rapprocher les spécialistes des patients en cas d’urgence, force est de reconnaitre que rare sont nos chers Maitres qui pouvaient et qui (peuvent) être réveillés, pour venir intervenir en cas d’urgence. Ça me rappelle notre père, Pr. Sambou Soumaré de la chirurgie et notre Maitre Abdoulaye Diallo de la réanimation, qui ont été des bons exemples. Oui, on les voyait dans leur service à des heures tardives pour épauler les jeunes, au besoin. Pourtant, aujourd’hui, ces logements sont devenus comme des refuges pour économiser de l’argent avant la retraite. D’ailleurs certains professeurs ont attendu d’être chassés, après la retraite’’, a-t-il écrit sur sa page Facebook. À l’en croire, il y en a aussi parmi les professeurs logés par l’état, qui ne consultent aucun patient pour le compte du CHU du Point-G. Mais pourtant, leur cahier de RDV est rempli dans le privé.
‘’Bon j’arrête de manger votre piment avec ma bouche et fais des remarques à nos Directeurs. Messieurs les Directeurs, au lieu de donner des avertissements au personnel qui n’a été mêlé à aucune malversation, c’est une interdiction qu’il faut faire de ce genre d’évènements dans la cour de l’hôpital. Messieurs les Directeurs, au lieu de pourchasser les petites vendeuses qui cherchent 25 F sur les pâtes dentifrices qu’elles vendent dans la cour du CHU, c’est le restaurant privé au niveau de la cité des professeurs, qui utilise notre local, notre eau et notre électricité qu’il faut fermer. Messieurs les Directeurs, au lieu d’empêcher aux accompagnants de prendre leur thé pour rester éveiller et passer le stress, c’est la continuité des soins qu’il faut assurer pour leurs patients. Messieurs les Directeurs, si vous ne voulez pas les voir faire leur thé ou préparer sous les arbres, aménagez assez de hangars pour eux et non pour le contingent de la police qui les harcèle. Vous avez 3 hangars éparpillés dans l’hôpital pour dit-on 400 environ lits. Messieurs les Directeurs, savez-vous que votre contingent de policiers a commencé à demander le prix de thé, pour laisser les choses retenues? Messieurs les Directeurs, au lieu de nous mettre encore plus de climatiseurs, renforcez les groupes électrogènes de relai. Messieurs les Directeurs, vous amenez un contingent de policiers pour soi-disant sécuriser les lieux, mais sécurisez nous des dangers invisibles en nous donnant du savon liquide et des solutions alcoolisées. On me dit depuis des mois qu’il n’y en a pas pour nous. Le scanner ne marche pas, vous n’avez pas d’échographie cardiaque, certains examens de base ne sont plus réalisables depuis des mois (même si je reconnais vos efforts) et l’IRM acquise depuis plus de 5 ans n’arrive pas à démarrer. Messieurs les Directeurs, améliorez les soins mais ne ménagez pas vos courtisans. Le leadership, c’est être juste ou du moins le plus possible’’, a-t-adressé aux directeurs sans langue de bois.