Les représentants des déplacés du centre ont animé une conférence de presse. Au cours de laquelle, ils disent s’opposer au transfert de 230 familles vers un centre d’habitation jugé «inapproprié» sis à Sogoniko dans la même commune.
«Depuis le début des conflits armés dans le centre de notre pays, des milliers de personnes ont fui l’insécurité pour s’installer dans la capitale avant la décrispation sécuritaire», a déclaré Amidou Cissé. Selon lui, plus de deux cent trente familles venues d’un peu partout de la région de Mopti sont installées depuis décembre 2018 à Bamako.
Tout en manifestant son mécontentement face à la recrudescence des violences «qui continuent toujours à endeuiller les paisibles populations dans les zones ciblées», Amidou Cissé se dit indigné de «la destruction des abris de fortune des déplacés par les forces de l’ordre et de sécurité en début de semaine dernière».
De l’avis de M. Cissé, le centre «Mabilen» sis à Sogoniko dans la même commune, envisagé par le service de développement social pour accueillir les déplacés, n’est pas approprié. «Mettre quatre familles sous une même tente est inhumain et porte atteinte aux droits fondamentaux des citoyens», a-t-il déploré. Avant d’ajouter que «Nous ne sommes pas des animaux, encore moins des abandonnés de la nation et nous méritons de la considération». Il a pour cela invité les autorités à être sensibles aux aspirations des populations en situation de détresse.
Pour sa part, Mariam Diallo a déploré l’indifférence des autorités vis-à-vis de la recrudescence de l’insécurité. «Depuis que nous avons fui l’insécurité pour venir à Bamako, nos problèmes socio-sanitaires restent préoccupants, nos enfants n’ont pas pu étudier», a-t-elle souligné.
Enfin, elle a lancé un appel pressant aux différents groupes armés du centre à arrêter les hostilités, elle a par ailleurs invité toutes les sensibilités de notre pays à s’impliquer davantage pour la fin de cette crise.