L’Association « La Voix du Mali » a organisé un colloque, samedi dernier, au Centre Djoliba de Bamako. Le thème portait sur les Conflits communautaires et les Droits humains. A l’occasion, le président du Mouvement Patriotique pour le Renouveau,Choguel Kokalla Maïga, a indiqué : « l’armée malienne a été trahie par ses élites politiques et ce sont les conséquences de ça que nous sommes en train de vivre. »
Aicha Diarra, la présidente de l’association « La Voix du Mali » a soutenu que leur association est un collectif de jeunes qui porte la voix des sans voix et qui lutte contre les discriminations et les atteintes aux Droits de l’homme. De façon active, a-t-elle dit, l’association lutte pour l’accès à la justice, la formation, la gouvernance démocratique et le respect des droits de l’homme. Elle a initié plusieurs activités culturelles, éducatives et d’aide aux personnes défavorisées. Cette première édition du colloque, a-t-elle dit, porte sur les conflits communautaires et les Droits humains. Aicha Diarra a rappelé certains principes de la Charte du Mandé, en l’occurrence : « toute vie humaine est une vie, que nul ne s’en prenne à son voisin, que nul ne cause du tort à son prochain ». Nous devons être fiers de cette charte, a-t-elle ajouté. Elle figure, a-t-elle souligné, parmi les premières déclarations des Droits de l’homme à vocation universelle. A propos de la crise multidimensionnelle que traverse le Mali, Aicha Diarra a indiqué qu’il y a « une culture de répétition des mêmes crises, des mêmes évènements, qui bouleversent à chaque fois le même peuple ». Elle a affirmé que les tueries et attaques montrent une carence politique et la limite de nos gouvernants. Pour elle, la crise ressemble à « un arbre qui grandit et ethnicise nos communautés et touche au soubassement de notre identité nationale ». La fin du colloque, a-t-elle signalé, sera sanctionnée par une fiche contenant les recommandations pour résoudre les conflits communautaires. Le représentant de l’Association « Défendons le Mali » a affirmé que le thème du colloque est une interpellation. Pour lui, la crise n’est pas communautaire. Il a déclaré que les populations sont tuées et les commanditaires ne sont pas connus. Selon lui, il vaut mieux dire que le terrorisme est au Mali que de dire : les Dogons et les Peuls s’entretuent. Peuls et Dogons ne s’entretuent pas au Mali, a-t-il martelé. Il a, lui aussi, parlé de l’Accord politique du Mandé qui est plus riche que le contrat social de Rousseau. La démocratie malienne, a-t-il assuré, a précédé la démocratie française. Il a ajouté : « Le Mali est le berceau de la civilisation, aimons le Mali et restons unis ! »
Le président du MPR, Choguel Kokalla Maiga, a soutenu que les Maliens ont plus que jamais besoin de comprendre ce qui se passe chez eux. Il faut faire le bon diagnostic, pour prescrire les bons médicaments, a-t-il dit. Il a indiqué que la nation malienne a existé avant l’Etat malien. Toutes les ethnies du Mali, a-t-il déclaré, ont eu, à tour de rôle, à commander les autres. Donc, personne ne peut dire qu’il est au dessus de l’autre, que le pays lui appartient plus qu’à l’autre. Il a ajouté : « la situation que nous vivons au Mali, c’est le résultat d’une trahison. Le peuple malien a été trahi par son élite politique. » Pour lui, la première mission d’un Etat, c’est assurer la sécurité des personnes et des biens. Il a laissé entendre que c’est le premier élément de légitimation d’un Etat. Il a fait observer que lorsqu’un Etat, un gouvernement, ne peut pas assurer la sécurité des personnes et des biens, il n’a pas de légitimité. Le président du MPR, Choguel Kokalla Maiga a soutenu que la sécurité des citoyens est la première préoccupation des grandes nations. Il a souligné que le président américain, Donald Trump, a augmenté le budget de l’armée américaine, dès qu’il est arrivé au pouvoir. Quant à Macron, il a effectué 30% d’augmentation du budget pour les trois prochaines années et son premier voyage à l’extérieur, a été une visite à son armée au Mali. Selon, lui, « l’armée malienne a été trahie par ses élites politiques et ce sont les conséquences de ça que nous sommes en train de vivre. » Conséquences de la rébellion, a-t-il dit, qui font que les Peuls et les Dogons se tuent aujourd’hui. Il a signalé qu’un groupe de personnes, des mercenaires, qui ont fui la Libye, ont conclu un accord avec des pays étrangers pour venir détruire notre pays. Il a parlé de complicité entre ces mercenaires avec des puissances étrangères. A propos de la crise au Centre du pays, il a déclaré que c’est l’Etat malien qui a installé les milices. Il a ajouté : « Quand un Etat sous-traite sa sécurité, c’est un Etat failli. » Il a rappelé l’offensive française de Serval, en 2013 et le refus de laisser l’armée malienne entrer à Kidal. Il a martelé : « Il faut que les séparatistes abandonnent leur projet de division du Mali. »