Face aux atrocités qui frappent de plein fouet le nord et le centre du Mali avec ses conséquences de conflits intercommunautaires, le président du MPR non moins co-auteur du livre « Rébellions au nord du Mali, les origines à nos jours », a jugé nécessaire de réagir et de situer des responsabilités. Les conférenciers du jour affirment clairement que ce qui se passe au centre du pays n’est que le prolongement de la rébellion du nord concoctée par la France et en complicité avec la communauté internationale.
Pour commémorer le premier anniversaire du lancement de leur livre « Rébellions au nord du Mali, les origines à nos jours », les co-auteurs Dr Choguel Maïga et Pr Issiaka Sangaré, ont animé une conférence de presse afin de s’exprimer sur les questions brulantes de l’actualité nationale. C’était le samedi 28 juin 2019 à la Maison de la Presse.
En effet, dans ses récentes réactions par rapport à la vie de la nation, le président du MPR a fait des révélations sur le processus de perpétuation de la crise au Mali. « Le débat d’aujourd’hui ne consiste pas à revenir sur tout le livre. Pour coller à l’actualité, les conférenciers ont décidé de se concentrer sur le processus de perpétuation de la crise. Pourquoi une crise éclatée en 2012 et que les maliens ont espéré circonscrire avec l’intervention de la communauté internationale s’est aggravée et continue de s’aggraver ? Qui sont les acteurs de la gestion de cette crise ? Leurs rôles?
Selon Dr Maïga leur ouvrage dégage plusieurs points importants qui ont trait aux questions d’intérêt national. Dans ses analyses, il révèle la responsabilité flagrante de trois principaux acteurs à savoir la communauté internationale, l’État malien et les mouvements séparatistes. Regrettable !
« La communauté internationale qui, au lieu de nous aider à libérer le Mali, raison pour laquelle le gouvernement malien leur a fait appel au nom de notre peuple, est venue aider à perpétuer la rébellion, à perpétuer l’insécurité et maintenant on fait les pompiers pyromanes », s’indigne Dr Maïga. Avant de poursuivre, la communauté internationale continue à couvrir les mouvements rebelles de la CMA. « Vous vous rappelez lorsque le GATIA voulais prendre Ménaka en 2015, c’est la Minusma qui est intervenue pour reprendre Ménaka et le remettre à la CMA. La CMA était constituée de deux composantes qui ont été instrumentalisées pour les installer à Kidal, autrement dit le MNLA ET HCUA. En 2016, lorsque GATIA a voulu prendre Kidal, c’est Barkhane qui est intervenue pour l’empêcher. En 2014 avec le voyage de Moussa Mara (premier ministre d’alors) à Kidal, c’est l’armée malienne qui avait pris le dessus, mais quelques temps après comme par hasard, des gens sortis de partout pour organiser la défaite de l’armée. Donc chaque fois que les mouvements séparatistes se trouvent en difficultés, ce sont des forces internationales qui sont venues à leur secours pour organiser la défaite de l’armée malienne », a-t-il rappelé.
Mieux selon M. Maïga, les mouvements séparatistes avaient pris les armes avec comme dessein de prendre le pouvoir au nord. Après l’intervention de l’opération serval, ils n’ont pu contrôler aucune ville, mais aujourd’hui, tous les pouvoirs politiques sont en leur main.
En ce qui concerne l’Accord pour la paix et la réconciliation, selon lui, a été un échec. « Les objectifs premiers de l’accord, c’est le retour de la paix, c’est la reconquête de l’intégrité du territoire national et la réconciliation nationale. Mais aujourd’hui, surtout avec tout ce qui se passe au centre, l’accord a échoué sur toutes les lignes », a-t-il noté.
A l’en croire, face à ce complot international, une seule alternative vaille, « le sursaut national » pour sauver les meubles en péril. Mais aussi de travailler à la reconstruction de l’armée.