Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), dirigé par le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé, a tenu le mardi 9 juillet 2019, une réunion extraordinaire à l’effet d’analyser l’actualité nationale. A l’issue des échanges, le FSD a partagé avec l’opinion nationale et internationale ses préoccupations et ses inquiétudes sur la situation au Mali. Dans une déclaration rendue publique, le 10 juillet 2019, le directoire du FSD réitère son «appel à un large rassemblement pour défendre la tenue d’un dialogue national inclusif sincère et fécond avec toutes les forces vives de la nation. Mais pas celui dont les couleurs, le contenu et les résultats ont été déjà insinués dans la scandaleuse interview de IBK dans le journal (Jeune Afrique)». Par ailleurs, le FSD exige du gouvernement de « gérer la crise sécuritaire avec le sérieux requis dans la région de Mopti ».
«C’est avec un réel étonnement, surprise et indignation que le FSD a découvert l’interview donnée par le chef de l’Etat dans le journal « Jeune Afrique » du 30 juin au 6 juillet 2019, dans laquelle la légèreté le dispute à la duplicité. Dans le fond et dans la forme, ladite interview vise à saboter le dialogue national inclusif ainsi que le processus de décrispation politique qui lui est nécessaire, en s’en prenant d’une part à tous les acteurs politiques et sociaux y compris ses propres alliés et d’autre part en réduisant les véritables questions nationales à une querelle de personne.
Aucun Malien lucide ne doute que l’ampleur de la crise politique actuelle tient aux conditions dans lesquelles, l’élection présidentielle a été organisée et surtout les résultats frauduleux proclamés et la mauvaise gouvernance dans laquelle baigne le Mali depuis l’accession de IBK au pouvoir en 2013 », c’est ce qui ressort de la déclaration du FSD sur la situation nationale. Selon le directoire du FSD, le chef de l’Etat est en total déphasage avec le pays. Par cette interview, le FSD indique que le président IBK tire le pays en arrière et alimente la crise politique. «Cette interview de Ibrahim Boubacar Kéita, prouve à suffisance que le dialogue national inclusif sincère et fécond avec toutes les forces vives de la nation n’est pas son souci », révèle la déclaration du FSD.
Les opposants restent confiant que le peuple malien a pris la mesure de l’importance du dialogue national inclusif, seul moyen de mettre un terme au processus avancé d’effondrement et de décomposition de l’Etat, et d’endiguer la menace qui pèse sur la survie de la nation malienne. S’agissant de l’action des policiers contre les citoyens à Badalabougou, le FSD dit avoir vu avec stupéfaction et indignation, dans une vidéo faisant le tour des réseaux sociaux, des policiers cassant des vitres des voitures des particuliers dans le quartier de Badalabougou, le 5 juillet 2019, suite à des manifestations de protestation contre l’installation du siège du G5 Sahel au mess des officiers. « Ces actes des éléments de la police nationale outre qu’ils salissent l’uniforme national, contribuent à donner de nos services de sécurité l’image de brutalité gratuite préjudiciable à notre pays. Le FSD et l’ensemble des Maliens restent vigilants et attendent avec impatience les résultats des enquêtes promises, par le Directeur Général de la Police, ainsi que les sanctions y afférentes », souligne le document du FSD.
Le FSD évoque un scandale financier de 700 milliards FCFA au préjudice de l’Etat
Parlant du voyage du Premier ministre Boubou Cissé dans la région de Mopti, le FSD a déploré le fait que le chef du gouvernement a officiellement reçu les responsables d’une milice d’auto-défense, en occurrence Dan Nan Ambassagou, que le Conseil des ministres du 23 mars 2019 a dissoute. « Le FSD constate avec regret et étonnement que le Premier ministre Boubou Cissé continue avec la politique de spectacle de son prédécesseur.
En annonçant le nombre de soldats déployés dans la zone, la communication du Premier ministre sert plus à renseigner les terroristes et leurs alliés qu’à rassurer les populations. Décidément devenue une marque de fabrique du Pouvoir en place, la communication prime sur les résultats », précise le directoire du FSD. Par ailleurs, les opposants évoquent que le rapport final d’un audit des comptes du Mali sur la période 2005-2017, réalisé par le Canada révèle de graves fautes de gouvernance et de 700 milliards de francs CFA évaporés au préjudice de l’Etat.
A ce jour, ajoute le FSD, la réaction du gouvernement se fait attendre. « Le FSD prenant à témoin l’opinion nationale et internationale sur les points ci-dessus : Exige du gouvernement en particulier du Directeur national de la police de mener une enquête sérieuse afin de prendre des mesures vigoureuses contre les éléments impliqués dans les casses de Badalabougou ; Exige en outre du gouvernement, des explications et plus d’éclairages sur le message envoyé au peuple malien en rencontrant une milice qu’il a lui-même dissoute ; de sortir également des incantations et ou des actions spectaculaires sans lendemains et de gérer la crise sécuritaire avec le sérieux requis dans la région de Mopti », a martelé le directoire du FSD. En outre, le FSD exige du gouvernement de faire toute la lumière sur les révélations du scandale financier évalué à plus de 700 milliards FCFA au préjudice de l’Etat. Enfin, le FSD réitère son « appel à un large rassemblement pour défendre la tenue d’un dialogue national inclusif sincère et fécond avec toutes les forces vives de la nation. Mais pas celui dont les couleurs, le contenu et les résultats ont été déjà insinués dans la scandaleuse interview de IBK dans le journal (Jeune Afrique) ».