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Entre nous : Quand sauver des vies humaines devient un crime !
Publié le mardi 16 juillet 2019  |  Le challenger
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Le samedi 29 juin 2019, l’Allemande Carola Rackete, capitaine d’un navire affrété par l’ONG Sea-Watch, pénétrait dans les eaux italiennes, puis dans le port de Lampedusa avec à son bord une quarantaine de migrants. Et cela après dix sept jours d’errance en mer. Pour cet acte humain qui est de sauver des vies humaines, elle a été victime d’insultes racistes et sexistes.

La jeune capitaine Carola Rackete dont la bravoure devrait servir d’exemple a été arrêtée, assignée à résidence avant d’être traduite devant le tribunal. Elle a été libérée par les juges qui ont fait l’objet de vives critiques de la part du ministre italien de l’Intérieur. Matteo Salvini réclamait la prison pour la jeune allemande qu’il traite de «criminelle».

« Pour la magistrature italienne, ignorer les lois et éperonner une vedette de la guardia di finanza ne suffisent pas pour aller en prison », a déclaré le ministre Matteo Salvini dans une vidéo de près de vingt minutes dans laquelle il annonce l’expulsion vers l’Allemagne de la capitaine du navire humanitaire en raison de sa « dangerosité pour la sécurité nationale».

Selon le journal français «Le Monde», dans un message diffusé sur les réseaux sociaux par l’ONG Sea-Watch, la jeune Allemande a salué une «grande victoire pour la solidarité» et contre « la criminalisation de ceux qui aident dans de nombreux pays d’Europe».

La jeune dame Allemande rejoint ainsi d’autres, comme les Français Cédric Herrou et Pierre Alain Mannoni, trainés devant les tribunaux pour avoir porté assistance à des migrants. Voilà de grandes figures de l’aide aux migrants qui doivent être célébrées comme des héros. Leur attitude envers des migrants prouve que l’humanité dispose encore de personnalités profondément humaines. Pourtant ces sauveurs de vies humaines sont traités comme des criminels.

Le crime de Carola, Cédric, Pierre et autres, est de porter secours à des dizaines de personnes en détresse. Certains gouvernements européens-précisément celui italien – criminalisent le sauvetage en mer. Quelle honte ! Ces gouvernements se moquent superbement du mémorandum publié le 18 juin dernier à Strasbourg par le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic.

A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, il a rappelé à l’ordre les Etats européens en disant ceci : « Secourir les migrants qui risquent leur vie en traversant cette mer constitue une obligation au regard du droit international pour tous les États européens».

Cette Europe qui juge ses propres citoyens pour leur geste de secourir d’autres citoyens de l’humanité en détresse, est donc disqualifiée pour donner des leçons de respect des droits de l’homme à d’autres nations ! Cette Europe qui fait planer des menaces sur la tête de ceux qui sauvent des vies humaines en mer, pratique une politique indigne de ce monde civilisé dont elle prétend arrogamment être la vitrine au nom des valeurs universelles !

Pour les dirigeants de cette Europe, les Africains qui traversent la Méditerranée au péril de leurs vies sont des sous-êtres humains qui doivent périr dans les océans sans aucune assistance. C’est cette Europe qui réprime de façon sévère les actes de sauvetage des migrants qui pille ou aide à piller les ressources du continent noir en complicité avec l’élite dirigeante corrompue, incapable et incompétente ! Cette même Europe s’était déjà manifestée en adoptant des politiques sécuritaires inhumaines.

Les responsables des gouvernements européens qui bloquent les bateaux de secours aux migrants pendant plusieurs jours en pleine mer doivent être poursuivis pour crime de non assistance à personnes en danger.

Chiaka Doumbia
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