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Lutte contre l’enrichissement illicite: Le patron de l’OCLEI regrette la faiblesse de l’arsenal juridique malien
Publié le mercredi 17 juillet 2019  |  Le Démocrate
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© aBamako.com par A S
Journée d`échange sur la corruption
Bamako, le 11 novembre 2018 Le ministre Boly a présidé la Journée d`échange sur la corruption. Photo Moumouni Guindo
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A l’occasion de la commémoration de la journée africaine de lutte contre la corruption, le JUPREC et l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) ont, en prélude, organisé une journée d’échange dans l’espace universitaire. C’était le mercredi 10 juillet 2019, à l’ex-ENA de Bamako.



Célébrée chaque 11 juillet depuis maintenant trois ans, la journée africaine de lutte contre la corruption s’est tenue la semaine dernière. C’est auprès des étudiants et professeurs en droit que les organismes en charge de la question, l’OCLEI et le JUPREC, ont démarré les activités de commémoration de ladite journée. Un choix qui a tout son sens selon le président de l’Office. Car, dit-il, la jeunesse occupe une place spéciale dans le présent et le futur d’un pays.



Profitant de cette occasion, Moumouni Guindo, président de l’OCLEI, a souligné les contraintes liées à la réussite de la lutte contre la corruption au Mali. Aux dires de M. Guindo, les attentes légitimes du peuple ne peuvent être satisfaites que si le déficit de connaissance et de compréhension est comblé. Mais, force est de constater que la problématique est d’une complexité de sorte que la compréhension est un peu perturbée par des agents qui ne sont pas forcément animés de bonne volonté et de bonnes intentions, déplore-t-il.

Pour le patron de l’Office, il faut faire en sorte que chaque citoyen soit conscient que la lutte contre la corruption est un combat de chaque Malien et Malienne parce que la conséquence est subie par tous. Et M. Guindo d’ajouter que toutes les structures que le Mali, de façon volontariste, a mises en place pour lutter contre la corruption doivent donner le meilleur d’elles-mêmes. Parmi elles : les inspections, la section des comptes de la Cour suprême, le Bureau du vérificateur général, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, etc. A en croire le président de l’OCLEI, ces acteurs ne travaillent pas suffisamment ensemble comme il le faut pour endiguer le fléau.

Demander sur la situation relative à la déclaration des biens dont le traitement et l’exploitation relève de la compétence de l’OCLEI, M. Guindo de dire à la presse qu’elle est en cours. Toutefois, son organisme rencontre des difficultés par rapport à la mise en œuvre du processus. A titre illustratif, en 2017, après avoir alerté l’opinion publique, les autorités nationales et les personnes assujetties à l’obligation que celles-ci ont de déposer leurs déclarations de biens, un syndicat de fonctionnaires s’y était opposé, estimant que le processus ne lui convenait pas, a rappelé le président Guindo.



« Ce mouvement à la suite duquel le gouvernement et le syndicat ont obtenu un accord a ralenti la courbe dans laquelle nous nous étions inscrits pour accélérer le processus de dépôt de déclarations des biens », explique-t-il. Mais qu’à cela ne tienne, « aujourd’hui, il y a plus de 1000 fonctionnaires publics maliens qui ont déposé leurs déclarations de biens. Le processus a donc commencé, il est en train de se poursuivre et nous allons l’intensifier avec tous les moyens juridiques que nous avons, y compris le rappel par voie administrative des personnes qui sont assujetties», déclare-t-il, sachant très bien les limites de l’arsenal juridique malien. « Notre arsenal juridique est incomplet car il n’existe pas encore au Mali un organisme chargé de la gestion des fonds et des biens illicites. Cette insuffisance a été signalé par les experts nationaux qui ont procéder à l’autoévaluation de notre cadre juridique et institutionnel au regard des dispositions et clauses de la convention des Nations unies sur la corruption», a conclu M. Guindo.

Oumar SANOGO

Source: Le Démocrate
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