Le défilé de troupes africaines à Paris, le 14 juillet, sur les Champs-Elysées, a "un parfum de Françafrique très prononcé", a déploré jeudi l’ONG française de défense des droits de
l’homme Survie choquée par la présence de troupes tchadiennes.
Cette "célébration française de la guerre au Mali" rappelle le 14 juillet de 2010 où "des armées de plusieurs dictatures africaines" avaient défilé pour célébrer le cinquantenaire de l’indépendance des ex-colonies françaises, a dénoncé son président Fabrice Tarrit lors d’une conférence de presse.
L’association s’est dite particulièrement "choquée" de la présence de troupes tchadiennes alors que le régime du président Idriss Deby a tiré profit de son engagement au Mali pour, selon elle, renforcer la répression contre ses opposants.
"La société civile tchadienne a été une victime de l’intervention française au Mali", a affirmé Abdelkerim Yacoub Koundougouni, activiste tchadien. "C’est une armée qui contribue à maintenir un dictateur au pouvoir et traque les dissidents", a-t-il dit.
Il a appelé la France à accueillir le journaliste et blogueur tchadien
Makaïla Nguebla qui a été expulsé du Sénégal vers la Guinée en mai.
Survie estime que la politique africaine du président français François
Hollande est dans la "continuité" de celle de son prédécesseur Nicolas
Sarkozy. Pour l’ONG, la guerre au Mali a été avant tout une opération de
"relégitimation" de la présence militaire française en Afrique.
Une soixantaine de soldats maliens défileront le 14 juillet sur les Champs-Elysées aux côtés de militaires français dont les unités ont été engagées au Mali. Un détachement de la Minusma, la force de l’ONU à forte composante africaine qui prendra ses fonctions début juillet au Mali, défilera également
Il y aura environ 25 soldats tchadiens, soit la moitié du détachement de la Minusma.