La mairie de la commune rurale de Ouélessébougou a animé, ce 18 juillet, une conférence de presse pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale sur une affaire foncière qui couve actuellement dans ladite commune. Un combat qui a été récupéré aux fins d’un règlement de compte politique de la part de l’honorable Bourama Tidiane TRAORE qui ne demande pas moins désormais que le départ du maire Yaya SAMAKE.
Cette conférence de presse, qui a eu lieu dans la salle de conférence de la mairie de Ouélessébougou, était animée par le maire Yaya SAMAKE, entouré par plusieurs de ses conseillers communaux ; du premier conseiller au chef de village de Mana, Seydou DOUMBIA ; de plusieurs chefs coutumiers et des jeunes.
Selon le conférencier, cette affaire tourne autour du morcellement de 50 hectares de terre dans le village de Mana ; des velléités de déguerpissement du chef de village de Mana et du bornage de 450 hectares. Le maire a déclaré que les instigateurs, qui sont à la manœuvre pour manipuler certains chefs de villages, pensent que la mairie a agi de façon solitaire dans cette affaire de morcellement à Mana.
Il a rappelé que certains conseillers au chef de village de Mana, présents à la conférence de presse, avaient approché la mairie en février 2017 pour demander le morcellement du clan ‘’Bembela’’ qui a acquis des droits coutumiers sur les terres litigieuses. Cela avant même l’installation de l’équipe actuelle à la mairie.
« C’est une bande de terre d’une superficie totale de 40h26a92ca. Selon une expertise contradictoire faite par le cabinet de topographie Wadouba, cette portion de terre a fait l’objet d’une procédure judiciaire qui a commencé en 2013 et qui a opposé l’actuel chef de village de Mana, Mamby dit Konimba Doumbia, Tiémokodjan Doumbia et autres au clan de ‘’Bembela’’. Cette procédure judiciaire a été sanctionnée par un arrêt de la Cour suprême du Mali N° 92 du 04/04/2016. Les terres en question ont acquis l’autorité de la chose jugée avant même notre arrivée à la Mairie puisque nous avons été installés, le 29 décembre 2016. Cet arrêt confirme la propriété coutumière de ‘’Bembela’’ sur cet espace », a expliqué le maire Yaya SAMAKE.
Se référant aux différentes décisions de justice, le maire a soutenu que c’est une sale guerre contre la Mairie en voulant accuser le maire de détournement.
‘’Lorsque la procédure judiciaire a connu son épilogue, la famille ‘’Bembela’’ a approché le même chef de village de Mana avec une demande de morcellement. En son temps, le chef de village, qui conteste aujourd’hui, avait donné son accord en signant la demande en même temps que 2 de ses conseillers, en occurrence le 1er et le 2e, respectivement Seydou Doumbia et Tiécoura Doumbia. Donc, le chef de village nous étonne aujourd’hui s’il renie sa signature et pense que le morcellement n’a pas eu l’assentiment du village », a précisé le conférencier.
Se prononçant sur la décision de déguerpir le chef de village, Mamby Konimba Doumbia, le maire SAMAKE a expliqué que celui-ci fait l’objet d’un arrêt d’expulsion de la Cour d’Appel de Bamako. Une procédure qui a commencé au tribunal de Ouélessébougou avant d’être sanctionnée par un l’arrêt de la Cour d’Appel de Bamako : l’arrêt N° 573 issu de l’audience du 09 décembre 2016. Un arrêt qui ordonne l’expulsion de Mamby Doumbia, Tiémokodjan Doumbia et autres du site de «Guilin» dont ‘’Bembela’’ a acquis la propriété coutumière.
Il a précisé que cette décision de justice a été prise quand Mamby DOUMBIA n’était pas encore chef de village.
«Si le chef de village de Mana fait l’objet d’une menace d’expulsion, ce n’est nullement une volonté du Maire, mais plutôt une décision de justice », a-t-il indiqué.
Aux dires du maire Yaya SAMAKE, le plus grand manipulateur dans ce dossier est le député Bourama Tidiane Traoré, qui a, par la suite, compris que le Maire n’en est rien pour le morcellement en concession rurale d’une partie d’un site des 450 ha.
Selon lui, dans sa dernière intervention sur les antennes de la radio Ciwara de Ouélessébougou, le député peut lui-même se rappeler qu’il a clairement dit que ‘’le maire n’en est pour rien’’.
Le conférencier a précisé que le maire ne donne pas de titre de concession rurale. Il a chargé le député de se servir de l’ignorance des pauvres populations pour détourner le sens de leur combat. ‘’Cette population se bat pour ses terres et pense être soutenue par quelqu’un qui veut assouvir ses sales désirs politiques’’, a regretté le conférencier.