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Nare Famakan Magassa : Un grand espoir de la peinture au Mali
Publié le samedi 20 juillet 2019  |  Aujourd`hui
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Votre rubrique “Découverte” est allée cette semaine à la rencontre du jeune peintre, Naré Famakan Magassa, un grand espoir de la peinture au Mali. Titulaire d’une licence en Arts/Plastiques obtenue au Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasseké Kouyaté, Naré Famakan Magassa est une flèche montante du monde de la peinture au Mali. A seulement 22 ans, ses œuvres font des échos au-delà des frontières maliennes voire africaines. Cofondateur de l’atelier Sanou’art, Famakan est le seul Malien sélectionné pour l’exposition d’Ophelia Afrika prévue en France en 2020.

Les talents artistiques maliens ne se limitent pas au secteur de la musique. Il y a aussi des jeunes qui impressionnent dans la peinture à l’image du jeune Famakan Magassa, natif de Kita (région de Kayes) dont les œuvres sont appréciées au-delà du Mali et de l’Afrique. Considéré comme l’un des jeunes talents prometteurs du monde de la peinture, Famakan n’est pas devenu ce qu’il est aujourd’hui par un fait du hasard. Il a grandi avec cette passion. Subjugué par le dessin, Famakan a décidé de tracer son chemin dans cet art. “J’ai toujours aimé dessiner et peindre, dès mon enfance. Adolescent, mon professeur de dessin m’encourageait. Donc, je n’ai pas eu de doutes au moment de choisir ma voie”, nous confie le jeune Famakan. C’est ainsi qu’à son arrivée à Bamako après l’obtention de son Diplôme d’Etude Fondamentale (DEF) en 2012 dans sa ville natale, il décide de se consacrer à ce métier. Au début, il va rejoindre l’atelier de Badialan 1 (un quartier populaire de Bamako) où il affûtera son talent durant ses années d’études secondaires. Le baccalauréat en poche en 2015, il intègre le Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasseké Kouyaté (section dessin et peinture) où il obtient en 2018 une licence en Arts plastiques.

Mais, dit-on, il n’y a pas de métier facile ! Et le métier des Arts plastiques ne déroge pas à cette réalité. Cependant, les difficultés rencontrées par Magassa n’avaient rien de solide face à sa détermination. Pour le jeune peintre, la plupart des artistes africains rencontrent des difficultés car, selon lui, notre continent souffre d’énormes déficits pour tout ce qui relève de la filière arts. “Nous manquons de galeries ou d’espaces d’expositions alors que le nombre d’artistes a plus que doublé. Je peux me considérer comme un privilégié, car j’ai été à la fois repéré par un agent à Paris et par le directeur de l’Institut Français qui me soutiennent et m’accompagnent “, nous explique Famagan qui garde tout de même les pieds sur terre. Car, selon lui, seul le travail bien fait nous amène à bon port.

A ses débuts, le jeune prodige peint, essentiellement, à l’acrylique. Une matière adaptée à la thématique qu’il a développée. “Ma première série de toiles est consacrée aux Korèdougas. Ces personnages sont à la fois des sages ayant une fonction sociale et des individus hors normes par leur comportement et leur sens de la fête”, ajoute Famagan qui ne compte pas uniquement s’enfermer dans la tradition.

Il y a environ un mois, Naré Famagan a rejoint le cercle très restreint des cadors du monde malien de la peinture comme Cheick Diallo et Boubacar Tangara dit Kokè, à la faveur d’une grande exposition à l’Institut Français du Mali.

Sa participation a eu beaucoup de succès en lui permettant d’étaler ses merveilles aux yeux des professionnels et spécialistes du domaine. “C’était une belle opportunité car j’exposais pour la première fois dans une institution. Exposer avec des grands et talentueux artistes a été pour moi un honneur. Chacun dans son univers, nous avons apporté de la cohérence à ce projet où la danse et l’aspect festif étaient mis en avant”, dit avec fierté le jeune Famagan qui se dit surpris d’avoir suscité l’intérêt des grands collectionneurs, des galéristes et professionnels du domaine.

Parmi les personnes à qui il a fait honneur ce jour, figurait en première ligne son agent Floréal Duran, le premier à croire en ses qualités. “C’est à la fois stimulant et déstabilisant car ça m’oblige à faire toujours mieux, à anticiper pour que le public et les spécialistes continuent à me suivre”, rassure le génie en peinture. Sa réussite à l’Institut français du Mali lui ouvre, à coup sûr aujourd’hui, une carrière internationale car Famagan a été sélectionné pour le projet Ophelia Afrika qui va se dérouler en France en 2020. Il sera le seul peintre malien parmi les 7 artistes africains retenus pour cette exposition.

Sa contribution consistera à représenter le personnage mythique d’Ophélie, héroïne du Hamlet de Shakespeare. Ce n’est pas tout : “D’autres expositions sont en cours de programmation ici à Bamako, en Côte d’Ivoire notamment au festival Fara pour lequel j’ai été sélectionné avec 13 autres peintres issus d’un peu partout dans le monde. Je serai également à la Biennale de Dakar en 2020. Entre temps, je pense également participer à des résidences artistiques. J’ai déjà trois thématiques à développer qui vont, certainement, surprendre car je vais aborder des sujets peu communs” promet le génie.

Evoquant ses ambitions dans sa carrière de peintre, Famagan nous confie qu’il ne cherche ni les honneurs ni les médailles. Sa seule ambition est de montrer son savoir-faire. “Je veux que mon travail soit connu et reconnu à travers ma démarche artistique, mon propre style. La portée de chaque œuvre est une histoire et derrière cette histoire, il y a des individus. C’est également pour eux, que je peins” explique-t-il.

En tout cas, malgré son jeune âge, Famagan s’érige déjà comme un ambassadeur du savoir-faire malien dans le domaine des Arts plastiques. Sa volonté et son talent sont, d’ores et déjà, un grand atout pour relever le défi.

Youssouf KONE

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