Yaya Samaké, le maire de Ouélessébougou, a organisé, le jeudi 18 juillet 2019, une conférence de presse pour donner des éclaircissements sur les accusations de spéculation foncière (morcellement de 50 hectares dans le village de Mana, velléités de déguerpissement du chef de village de Mana et du bornage de 450 hectares) faites à son encontre dans sa commune.
Au dire de l’élu, le soit disant «collectif de chefs de village » qui l’accuse de spéculation foncière, dans sa plainte, en date du 26 mai 2019, auprès du ministre de l’administration territoriale et des collectivités, lui reproche trois griefs : le morcellement de 50 hectares dans le village de Mana, des velléités de déguerpissement du chef de village de Mana et du bornage de 450 hectares.
Le Maire de Ouélessébougou a fait savoir que c’est certains énergumènes qui sont à la manœuvre pour manipuler les chefs de villages dans cette affaire de morcellement à Mana. La preuve, ajoute-t-il, certains conseillers du chef de village de Mana sont présents à cette conférence de presse. « C’est les mêmes conseillers qui nous avaient approché en février 2017 avec la demande de morcellement du clan Bembela qui a acquis des droits coutumiers sur les terres litigieuses avant notre arrivée à la mairie », a-t-il précisé.
Se prononçant sur le morcèlement des 50 hectares, le maire de Ouelessebougou a expliqué que le site occupé par l’actuel chef de village de Mana est appelé dans ce village «Guilin». Au dire du Maire, c’est une bande de terre d’une superficie totale de plus de 40 ha. Il dira que selon une expertise contradictoire faite par le cabinet de topographie Wadouba, cette portion de terre a fait l’objet d’une procédure judiciaire qui a commencé en 2013 et qui a opposé l’actuel chef de village de Mana, Mamby dit Konimba Doumbia, Tiémokodjan Doumbia et autres au clan de Bembela. Et qu’elle a été sanctionnée par un arrêt de la Cour Suprême du Mali en l’arrêt N°92 du 04/04/2016. « Comme vous pouvez le constater les terres en question ont acquis l’autorité de la chose jugée avant même notre arrivée à la Mairie puisque nous avons été installés dans nos fonctions le 29/12/2016. Cet arrêt confirme la propriété coutumière de Bembela sur ces terres », a insisté le Maire. Tout en ajoutant que la justice ne sait pas arrêtée là. Et qu’à la demande des sieurs Mamby Doumbia, Tiémokodjan Doumbia et autres, la même Cour suprême, a statué à nouveau, et a confirmé son arrêt N°92 du 04/04/2016, dans le rabat d’arrêt N° 280 du 30/10/ 2017. « En responsable, si nous essayons de comprendre un peu la teneur de ces décisions de justice, nous constatons que c’est une sale guerre qu’on fait au Maire en l’accusant d’avoir détourné les terres des gens au profit de 03 familles », a-t-il souligné.
Toujours dans ses explications, il a indiqué que lorsque la procédure judiciaire a connu son épilogue, la famille Bembela a approché le même chef de village de Mana avec une demande de morcellement. En son temps, le même chef de village qui conteste aujourd’hui avait donné son accord en signant ladite demande en même temps que 02 de ses conseillers, en occurrence le 1er et le 2ème conseiller, Seydou Doumbia et Tiécoura Doumbia. Ces propos du Maire ont été confortés par le conseiller Seydou Doumbia, qui a confirmé avoir signé cette demande. « Le chef de village nous étonne aujourd’hui s’il renie sa signature et pense que le morcellement n’a pas eu assentiment du village. Pour nous qui ne dormons pas à Mana si nous voyons sur un document la signature du chef de village et ses conseillers, nous nous disons que le projet a eu l’aval du village », a affirmé le Maire.
Par rapport au deuxième grief, l’élu de la commune dira que le même constat vaut pour le déguerpissement du chef de village, Mamby Konimba Doumbia, qui fait l’objet d’un arrêt d’expulsion de la Cour d’Appel de Bamako. Pour le Maire, cette procédure a commencé au tribunal de Ouélessébougou et a été sanctionnée par un arrêt de la Cour d’Appel de Bamako( l’arrêt N°573 issu de l’audience du 09 décembre 2016). Cet arrêt ordonne l’expulsion du chef de village et autres du site de «Guilin» dont Bembela a acquis la propriété coutumière. « Si le chef de village de Mana fait l’objet d’une menace d’expulsion, ce n’est nullement une volonté du Maire mais plutôt une décision de justice », a laissé entendre le maire.
En ce qui concerne les 450 hectares, il a déclaré qu’ils sont surpris de constater que le plus grand manipulateur dans ce dossier, l’honorable Bourama Tidiane Traoré, ait compris maintenant que le Maire n’en est rien pour le morcellement en concession rurale d’une partie de ce site qui a aussi été jugé en dernier ressort depuis 2010 par la Cour suprême du Mali. Plus loin, il a fait savoir que l’intéressé, dans sa dernière intervention sur les antennes d’une radio de la place, a clairement dit que le maire n’est pour rien dans cette affaire. « Nous y sommes pour rien puisque le maire ne donne pas un titre de concession rurale. Mais ce qui est important à ce niveau c’est la façon dont le député a merveilleusement profité de l’ignorance des pauvres populations en détournant le sens de leur combat. Cette population se bat pour ses terres et pense être soutenue par quelqu’un qui veut assouvir ses sales désirs politiques. C’est pourquoi j’en appelle à la plus grande vigilance et à la plus grande retenue dans cette fronde qui n’a plus rien de foncier encore », a-t-il conclu.