Faire du Mali un pays émergent dans un futur proche à travers l’industrialisation, c’est le chalenge que s’est fixée l’Organisation patronale des industriels du Mali (OPI) en indiquant la voie aux futures autorités du Mali. L’OPI vient à cet effet de présenter aux différents candidats à l’élection présidentielle du 28 juillet prochain, un document projet qui traduit explicitement cette volonté. Le document qu’ils ont nommé « le Livre blanc de l’industrie », était présenté aux journalistes jeudi dernier au cours d’une conférence de presse tenue au siège de l’OIP sis à Niarela. La conférence était animée par Cyril Achcar, le président de l’OIP entouré par l’ensemble des membres de cette organisation.
Au cours de sa présentation Cyril Achcar a commencé par faire une brève présentation de son organisation qui réunie sous forme de syndicat de patrons d’entreprises, les représentants d’une brochette d’entreprises industrielles en son sein. Association apolitique à but non lucratif, elle œuvre en particulier à contribuer au développement des entreprises membres et à promouvoir le développement du secteur industriel Malien en général.
La motivation de l’OPI de s’impliquer dorénavant dans la voix de l’épanouissement industriel du Mali, découle de la position de notre pays dans le classement mondial des pays, selon le niveau de développement atteint. Il ressort de cet ordonnancement que les places supérieures dans la hiérarchie sont occupées par les pays industrialisés. En revanche les pays qui se situent au bas de l’échelle sont ceux qui n’ont pas réussi ou fini leur processus d’industrialisation. Pour le Mali qui se situe dans cette dernière catégorie, il est urgent selon Cyril Achcar, de mettre sur pied « ce livre blanc » qui montre la voie à suivre dans la nécessaire industrialisation du pays.
Ce livre explique-t-il a pour objet de permettre à tous les décideurs politiques de prendre conscience du grand retard du secteur industriel malien, de prendre les décisions et mesures favorables à la hauteur des enjeux économiques liés à ce secteur. Il s’agit aussi d’impulser une dynamique de croissance qui sera une solution durable nom seulement à la question de l’emploi des jeunes mais au développement en général.
Evoquant le cas particulier du chômage, le conférencier explique comment l’industrialisation peut-elle résorber le chômage, créer de la croissance et réduire la pauvreté. Notre pays est le premier pays importateur de produits industriels de la zone UEMOA, avec une balance commerciale fortement déficitaire de plus de 380 milliards de FCFA. Le Mali compte environ 80 industries, 500 si on compte les petites unités. Le poids de l’industrie dans le PIB est seulement de 4 % seules 76 %. Ces chiffres, en comparaisons du nombre d’industries dans les pays voisins comme le Sénégal et la Cote d’Ivoire témoignent de la pauvreté de notre environnement industriel. Celui-ci est miné par de nombreux problèmes structurels et conjoncturels qui font de notre pays l’un des moins industrialisés dans la sous région.
A ces problèmes, l’OIP propose des mesures fortes et concrètes dans ce livre, qui, si elles sont appliquées feront de l’industrie malienne un secteur créateur de richesse, de croissance économique.
Cyril Achcar pense que l’industrie doit prendre une part importante dans l’économie afin de rehausser le PIB du pays. La stratégie de l’OPI consiste à une mobilisation judicieuse des ressources financières, humaines et technologique et leur affectation à la transformation industrielle des ressources du pays.
Cette démarche consistera également à construire les bases d’une gouvernance industrielle au Mali, à développer des infrastructures à promouvoir les ressources humaines, à accroître la production et à stimuler les investissements dans tous les sous-secteurs de l’industrie.
Selon Mme Mariko Fadima Siby la vice-présidente qualité de l’OPI, cette action est une première au Mali surtout en période pré-électorale. Selon elle, « Le future président du Mali doit, au regard du contexte difficile de guerre que le pays a traversé savoir que la seule alternative pour absorber la main désœuvrée reste l’industrialisation gage d’une cohésion sociale ».
Quant à Lanfia Camara le vice-président de l’OPI il déclaré que le jeu en valait la chandelle le Mali aujourd’hui ne doit pas se contenter de son statut de pays à vocation agro-pastorale, nous sommes condamnés à nous lancer vers une industrialisation avec le soutien des acteurs politiques.