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Démolition d’une Maison à Bolibana: La famille Diakité expulsée en plein hivernage
Publié le mardi 23 juillet 2019  |  Le Républicain
Opération
© aBamako.com par Androuicha
Opération de démolition des constructions illégales à Souleymanebougou
Bamako, le 23 juillet 2015. Le ministère des affaires foncières et des domaines de l`Etat a entrepris la démolition des constructions illégales sises à Souleymanebougou dans le cercle de Kati.
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Les populations de Bolibana, un vieux quartier en commune III du District de Bamako, ont organisé une assemblée générale devant la Maison de feu Bassidiki Diakité, le dimanche, 21 juillet 2019. Objectif : apporter leur soutien aux héritiers du défunt suite à la démolition de leur maison et protester contre les « décisions de justice arbitraires. »

Désolation, le constat est amer. La famille feu Bassidiki Diakité est comptée aujourd’hui parmi les sinistrés. Un huissier se targuant d’une décision judiciaire, refusant tout compromis et ignorant volontairement les textes de l’OHADA, a tout simplement détruit la construction de la famille Diakité. Il a détruit les bagages, les vivres, mettant en ruine toute une famille. Sauvées in extrémistes par les voisins, des veilles dames installées dans leurs chambres ont failli perdre la vie, selon des témoins. Les populations et voisins d’à coté ont fini par se dresser contre son acte et ont décidé de défendre les héritiers vaille que vaille.

Qu’en est-il exactement ?
Selon l’un des héritiers de (feu) Bassidiki Diakité, M Baní Diakité, leur vieux est né en 1922. Il a construit et a vécu dans ce quartier. Il fut responsable de la mosquée pendant plus de 9 ans. Selon lui, un jour, Nia, une cousine du vieux Bassidiki lui demanda le permis de la maison au fin d’installer un compteur.

Le vieux Bassidiki n’y trouva aucun inconvénient et répond favorablement à sa demande. Mais, plus le temps passait, Bassidiki se rendit compte être en face d’une escroquerie. Aussitôt le vieux Bassiki alerta la police du 2ème arrondissement qui convoqua la dame pour la retirer le permis. Aux dires de Baní, Bassidiki en homme averti, transformera sa maison en titre foncier en 2002 pour se mettre à l’abri. Il obtiendra un prêt bancaire qui lui permit de construire sa maison et obtenir le titre foncier global englobant deux maisons contiguës sous le N°201. Son voisin aussi, Alfousséini Oumar Maïga l’a saisit un jour pour lui permettre de transformer sa concession en Maison religieuse(Zawiya). La confiance n’étant plus de mise, le vieux Basidiki refusa.

C’est dès cet instant qu’il y a eu une rupture de confiance. Face à la détérioration du climat de confiance entre les deux voisins, des procès interminables s’en sont suivi entre les héritiers de feu Bassidiki et Alfousseni Oumar Maïga, financier, actuellement en poste aux affaires étrangères. Une surprise de taille que les héritiers de feu Bassidiki n’ont pas manqué d’évoquer. Selon eux, il y a eu deux jugements au tribunal de Kati le même jour lors desquels Bassidiki n’a pas été cité. C’est pourtant ces jugements qui ont permis à M. Alfousseni Oumar Maïga d’obtenir leur maison. Selon le fils du vieux Bassidiki, le plus surprenant a été que les 2 jugements ont eu lieu le même jour et n’ayant pas le même contenu. Le premier jugement avait comme président M. Badra Alou Sidibé, le 2ème avait comme président Fodé Doumbia.

C’est dès lors que les héritiers de feu Bassidiki se sont rendus compte qu’ils ont en face d’eux un arnaqueur hors du commun qui ne rechigne devant rien et qui ne croit qu’à la puissance de l’argent. « Il nous a mainte fois dit et redit qu’il aura le dessus sur nous », a martelé le fils de Bassidiki. » Selon lui, ils ont demandé l’intervention du ministre Malick Coulibaly pendant la transition qui à son tour va ordonner à ses services d’envoyer un pourvoi d’ordre à la Cour suprême qui sera rejeté. Baní plus connu sous le nom de Binké se rendit compte que leur avocat, un certain Maïga du cabinet Seye était rentré en connivence avec Alfousseini Maïga, parce que tout leur dossier avait disparu au moment de leur transfert à la Cour suprême.

Dès lors, selon Baní, il s’est mis à chercher les renseignements pour voir claire sur la situation de la dite maison et ceci au niveau des domaines, de l’IGM (institut géographique du Mali). Il est ressorti de ces deux services que l’endroit n’a jamais fait l’objet d’un quelconque partage. Le titre global ou titre mère est sous le numéro 101O1 et au niveau de l’institut géographique, il n’y a eu aucun partage, a-t-il fait savoir. Il a indiqué que des nombreuses personnes vont intervenir auprès de M Alfousseni Maïga, surtout les notabilités du quartier pour le faire revenir à de meilleurs sentiments, mais en vain.

Fort de son titre foncier sous le numéro 501, Alfousseini Maïga, va s’attaquer, par le biais d’un huissier pour casser la maison de feu Bassidiki Diakité sans avertir la famille. Le bulldozer est venu, le 24 juillet 2019, tout cassé à la stupéfaction générale dans le quartier. Les jeunes se sont organisés en autodéfense des héritiers de feu Bassidiki. La famille vit pour l’instant au dehors en milieu du goudron, sur la voie publique dans l’indifférence des autorités locales et administratives. Il s’agit là d’un spectacle inédit, désolant où la vie de la personne humaine est bafoué. Selon les témoins, la famille Bassidiki a été flouée au niveau du domaine de l’Etat. Kassoum Dembélé, géomètre de son Etat en service en commune V, un témoin oculaire de l’histoire de cette famille a été clair.

Selon lui, l’erreur émane des Domaines, car il n’y a pas eu de bornage contradictoire lorsqu’Alfousseini Maïga cherchait son titre. Selon ce dernier, il y a eu une fusion de deux parcelles (324, 324 BIS). Là, Kassoum Dembélé fera savoir que les domaines devraient envoyer une correspondance à l’IGM antenne avant tout jugement. Ce qui n’a pas été fait, selon lui. En tout cas, les notabilités et les autorités sont interpellées pour trouver rapidement une solution à ce problème qui peut engendrer un danger sanitaire pour cette famille mais aussi pour les habitants dans le quartier en cette période d’hivernage.

Fakara Faïnké
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