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Dossier air cocaïne vidé : ATT échappe à la justice
Publié le mercredi 13 juin 2012   |  Info Matin


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© Autre presse
Ex président du Mali, Amadou Toumani Touré
Renversé le 22 mars par la junte militaire l`Ex président du Mali, Amadou Toumani Touré


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Dans l'affaire Cocaïne( ce Boeing qui a déversé sa cargaison de drogue dans le désert malien en 2009), il n'y eu que des menus fretins qui ont été arrêtés: Ben Hako, Eric Vernet et Miguel Angel.

A l'examen du dossier, ils ont été relâchés par la justice qui a estimé qu'ils n'ont été jusqu'ici que de vrais faux coupables dans cette scabreuse affaire de drogue. C'est à l'actif à l'actuel ministre de la justice, Malick Coulibaly, qui, à sa prise de fonction, a décidé de jeter un coup d'œil sur tous les dossiers sulfureux qui traînent dans les couloirs de la justice.

Il a bien raison, le jeune Coulibaly, car aucune référence sérieuse aux vertus de l'État de droit n'est possible, comme il le souhaite pour son pays, si la justice est tortueuse et la dignité des citoyens bafouée au gré des intrigues de pouvoir.
Coup de maître!
L'affaire air cocaïne, qui a défrayé en son temps la chronique de l'actualité judiciaire, vient d'être vidé.
C'était le vendredi dernier, mais on ne l'a appris que maintenant lorsque les vrais faux coupables (arrêtés à l'époque des faits pour simplement amuser la galerie) ont été tous trois (Ben Hako, Eric Vernet et Miguel Angel) libérés pour inexistence de charge à leur endroit.
A l'heure où nous mettions sous presse, ils ont certainement tous trois regagné leur domicile après avoir passé au moins deux à trois ans en prison.

Pourtant, dès le début de cette affaire, dans l'entourage des principaux accusés, on affirmait qu'il n'y avait rien de consistant les concernant. Ni Eric Vernet, ni Ben Hako ne sont propriétaires du Boeing qui a déversé sa cargaison de drogue dans les confins de Bourem avant d'être calciné. Ils n'en étaient pas non plus les pilotes.

L'enquête sur l'affaire air cocaïne, dès le début, aurait débouché à des indices intéressants si elle s'était intéressée à l'aménagement de la piste d'atterrissage sur laquelle le Boeing est venu se poser, livrer sa cargaison de près de six tonnes de drogue avant d'être calciné en plein désert. Cela est d'autant plausible que l'entreprise et les personnes, qui ont aménagé la piste d'atterrissage de ce Boeing, puisque connues de tous dans la zone, devraient être le point de départ de l'enquête.

Il n'en fut pas le cas. Dès lors, dans ce dossier judiciaire, comme d'autres encore pendants à la justice, on a redouté en la personne des Eric, Ben Hako et autres Miguel des vrais faux coupables désignés. Et cela, dans le but de couvrir les vrais coupables de cette affaire de drogue.

Qui cherchait-t-on à couvrir dans l'affaire air cocaïne? Pourquoi n'a-t-on pas mené une enquête approfondie dans ce dossier ? Pour quoi avait-on prématurément classé ce dossier lorsqu'on sait qu'une enquête sérieuse peut prendre des années avant d'aboutir à inculper les vrais coupables?
En tout état de cause, dans l'affaire air cocaïne, le Mali n'était pas le seul pays à mener une enquête judiciaire, car tous les services de renseignements des États fortement impliqués dans la lutte contre la drogue et la grande criminalité, ou presque, sont sur le coup.

Pour beaucoup de pays impliqués dans ce dossier, on sait ce qu'ils en pensent: les protections viennent du sommet de Koulouba.
Les messages diplomatiques de l’ambassade des États-Unis à Bamako, rendus public en décembre dernier par plusieurs journaux dont Le Monde, grâce aux indiscrétions du site WikiLeaks, sont sans équivoques : «Le président déchu, renversé par le coup d'État militaire du 22 mars dernier, se trouve redevable envers des personnalités qui ont négocié avec succès la libération d’otages occidentaux. Certaines d’entre elles sont impliquées dans le trafic de drogue».

D'ailleurs, au cœur des enquêtes, dès l'éclatement du dossier, sur le terrain, tous les experts maliens, y compris ceux de l'aviation civile, sont interdits des lieux suspects du largage de la drogue. Des services puissants anti-drogue des pays européens se plaignent d’être tenus à l’écart. Seuls des caïds de la Sécurité d'État du Mali, directement rattaché à la présidence de la république, ont accès aux débris de l’avion tout calciné. Ici, sont réunis, sous les ordres de Koulouba, les ingrédients d’une affaire d’État.

Le mystère de cette affaire Air cocaïne demeure entier.
Le président déchu, en son temps, en son temps, en a parlé, comme une affaire de film fiction, par laquelle le scénario mis en scène est de parvenir coûte que coûte à ternir l'image du pays.

«Je crois qu’au stade où je suis, mon rôle n’est pas de blanchir ou de salir qui que ce soit. Tous ceux qui sont là ne sont que des gens inculpés autour d’une situation. Et l’instruction a été ouverte. Seule l’instruction, le juge, la justice et le procès, si besoin en est, va savoir qui est propre ou qui est sale», a-t-il lancé furtivement aux journalistes.

En ce début, de novembre 2009 où la carcasse fumante d'un Boeing 727-200 a été retrouvée dans le désert malien, après avoir livré environ six tonnes tonnes de drogue dans la nature, notre pays, jadis un havre de paix, était en passe de devenir, loin près les pays côtiers de l’Afrique de l'ouest, largement gangrenés par le narcotrafic, le nouveau grenier à coke de cette partie de l'Afrique. Depuis cette époque, sans doute, la partie nord du Mali servait de sanctuaire aux islamistes d’Aqmi, preneurs d’otages occidentaux, sur lesquels le président déchu du Mali se tissait l'étoffe d'un nouveau type de négociateur à l'international. La suite, on la connaît...

L'affaire air cocaïne, elle, garde intacte son mystère. Les vrais faux coupables désignés, arrêtés et emprisonnés pour couvrir des responsabilités insoupçonnées au sommet de l'État, viennent d'être libérés par la justice.

Sékouba Samaké

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