La deuxième édition du Forum national sur la nutrition au Mali a débuté, hier mardi 23 juillet, au CICB pour trois jours. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre, Dr Boubou CISSE, en présence du vice-président de la Côte d’Ivoire, Daniel Kablan DUNCAN ; de l’ancien Président de la Tanzanie, Jakaya Mrisho KIKWETE ; de la Coordinatrice du Mouvement SUN (mouvement pour le renforcement de la nutrition)…
Ce forum national sur la nutrition dont le thème est : ‘’faire de la nutrition, une priorité de l’engagement politique et financier au Mali’’ enregistre la présence de plus de 400 experts des secteurs de la nutrition et de l’alimentation venus de la sous-région et du monde entier. C’est une rencontre de partage et de capitalisation des expériences et de réflexion sur les nouvelles orientations pour une gouvernance multisectorielle efficace et durable de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali.
Après les mots de bienvenue de madame la maire de la commune III du district de Bamako, le Pr Akory Ag IKNANE, directeur général de l’Institut national de la santé, a fait une présentation sur la situation nationale de la nutrition au Mali. Selon lui, les différentes enquêtes nutritionnelles montrent que la malnutrition a des conséquences néfastes sur la santé, l’éducation, la production et sur l’économie. Il a noté que les causes profondes de la malnutrition relèvent des problèmes de pauvreté et institutionnel par rapport aux politiques à mettre en place.
L’ancien président tanzanien a affirmé que la solution à la malnutrition nécessite l’implication de tous. Il a déclaré que la malnutrition est un problème global, même si le taux est plus élevé en Afrique.
« Les rapports montrent que dans certains continents le nombre d’enfants avec des problèmes de croissance est en train de diminuer. En Afrique, ce nombre est en train d’augmenter, ce qui est triste. Dans 5 des 54 pays africains, il existe des taux élevés de problèmes de croissance. Le Mali et la Tanzanie sont dans le groupe de pays qui ont plus de 30% », a déploré l’ancien président tanzanien.
Le vice-président de la Cote d’Ivoire, Daniel Kablan DUNCAN, a ajouté que la problématique de la malnutrition est une préoccupation mondiale et en particulier en Afrique. Il a expliqué que la malnutrition est à la fois un problème de santé publique et un problème de développement.
M. DUNCAN a informé qu’à l’instar des autres pays de la sous-région, la Côte d’Ivoire n’échappe pas au double fardeau de la malnutrition. Il a également évoqué la recrudescence des maladies liées à la consommation des aliments impropres qui remet en cause la sécurité alimentaire. Le vice-président ivoirien a largement partagé l’expérience de son pays en matière de lutte contre la malnutrition.
A son tour, le Premier ministre Boubou CISSE a indiqué que parmi les 10 millions de décès chaque année à travers le monde, chez les enfants de moins de 5 ans, la malnutrition est associée à plus de 50%. De ce fait, dit-il, le Programme alimentaire mondial souligne qu’en Afrique de l’Ouest 9 millions d’enfants souffrent de malnutrition chronique.
Selon lui, au Mali, en 2019, un enfant sur cinq est atteint de retard de croissance ou de malnutrition chronique ; plus de 4 enfants sur cinq souffrent d’anémie et plus d’une femme sur deux souffrent d’anémie.
Le chef du Gouvernement a déploré que le retard de croissance a des conséquences dévastatrices pour les enfants qui en sont atteints. Ces conséquences peuvent être des maladies chroniques comme le diabète et l’hypertension artérielle…
Toujours selon le Premier ministre, les résultats d’une étude indiquent que la malnutrition coûte environ 265 milliards de FCFA par an, soit 4,06% du PIB du Mali. À ses dires, les résultats de cette étude mettent en évidence les pertes que les pays pourraient connaître sur les plans humains et économiques si le niveau de la malnutrition n’est pas maîtrisé.