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Qui finance les candidats à l’élection présidentielle au Mali ?
Publié le vendredi 12 juillet 2013  |  Le Progres


© aBamako.com par MOUSNABI
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Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ! C’est celui qui paie qui commande : qui finance les candidats à l’élection présidentielle au Mali ? Autrement dit : au service de qui sera le président issu des urnes demain ?

Tee-shirts, thé, sucre, voyages à l’étranger pour rencontrer la diaspora, meetings… Mais d’où les candidats sortent-ils l’argent pour financer tout ça ? Surtout ceux qui étaient absents du pays. Où étaient-ils pendant que le peuple malien et particulièrement celui du Nord souffrait le martyr ? A l’étranger pour mettre en place leur stratégie de retour au pouvoir avec l’aide de quelque(s) puissance(s) étrangère(s) et vendre définitivement le pays ?

Nous sommes nombreux à nous poser des questions sur le courage et les capacités de ces hommes politiques à gérer un pays qu’ils ont fui et où ils reviennent, sans honte ni remords, pour nous demander de les aider à le tuer un peu plus en leur donnant nos suffrages. Autistes, ils nous souhaitent amnésiques et pensent que nous n’avons toujours pas compris que les promesses n’engageaient que ceux qui y croient

Nous savons tous que les partis politiques, en bons rentiers de la république, vivent des fonds détournés au sommet de l’État et dont une partie finance les campagnes électorales. Mais avec la crise, il semblerait que le robinet ne laisse plus couler qu’un maigre filet et qu’il faille aller chercher des fonds ailleurs. Nous ne parlerons pas ici du coût des élections et des campagnes électorales dans un pays où, selon la Banque Mondiale, le revenu national brut (RNB) par habitant en 2011 était de 610 $, soit moins de 300 000 F CFA, par an (25 000 F CFA par mois). Ça, c’était avant la crise ! Le Mali a-t-il les moyens de prendre en charge un modèle de démocratie imposé par des pays riches ?

Constatez vous-mêmes :
• RNB 2011 en France : 42 420 $, soit 20 854 000 F CFA par an ou 1 737 800 F CFA par mois (plus de 69 fois le RNB malien) ;
• RNB 2011 aux États-Unis : 48 620 $, soit un peu plus de 23 900 000 F CFA par an ou 1 991 000 F CFA par mois (plus de 79 fois le RNB malien).

Nous voyons assez rapidement les limites du « copier-coller » et comprenons une des raisons essentielles de la corruption au sommet de l’État. Bien sûr, ils détournent les fonds qui nous sont « théoriquement » destinés, à leur avantage personnel et exclusif. Mais la conservation de cet avantage passe par leur maintien au pouvoir grâce à une mascarade de démocratie qu’il faut financer, et dont nous n’avons pas fini de payer les conséquences aujourd’hui et demain. Nous avons sacrifié, au nom d’intérêts qui ne sont pas les nôtres, notre génération, celle de nos enfants ; allons-nous hypothéquer celle de nos petits-enfants sous prétexte que nous ne serons plus là pour le voir ? Quand nos dirigeants se souviendront qu’ils ne sont pas que des ventres sur pattes, la question méritera d’être débattue. Personne ne détient la vérité absolue, y compris la fumeuse (pardon, je voulais dire « fameuse ») « communauté internationale » qui a trouvé un nouveau terrain de jeu en Europe… Il est temps de repenser le règne de la pensée unique !

Revenons à nos élections alibi du moment. D’aucuns parlent de financements extérieurs, mais ce qui est sûr, c’est que certains de nos hommes politiques bénéficient de fonds émanant de rentiers de la république. Ces fonds proviennent de la corruption et des détournements qui privent le pays de ressources considérables. Ces ressources « mal acquises » profitent à une minorité de rentiers, aux dépens de la majorité de la population. Quelques individus s’enrichissent énormément et rapidement, non pas en raison de leur mérite personnel, mais du simple fait d’être placés là où ils sont : ils profitent donc bien d’une rente de situation, qui est un avantage acquis par le seul fait d’occuper une situation privilégiée ou stratégique. Comment cette coalition de rentiers s’est-elle mise en place pour garder le pouvoir et l’exercer à son bénéfice exclusif ?

B KANTE

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