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L’ambassadeur de France au Mali, Joël meyer, en visite hier à L’Indépendant " Airbus Helicopter est en contact avec les autorités pour remédier au problème des appareils non opérationnels’’
Publié le jeudi 25 juillet 2019  |  L’Indépendant
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En visite hier mercredi au siège du quotidien L’Indépendant, l’Ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer, s’est exprimé sur la polémique en cours autour des hélicoptères d’occasion acquis auprès de sociétés française et irlandaise » cloués au sol » pour «défaut de maintenance», semble-t-il. L’occasion a également été mise à profit pour aborder, sans tabou, tous les aspects de la coopération franco-malienne.

Pour sa première sortie dans les locaux d’un quotidien privé, l’Ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer a choisi » L’Indépendant « . Quoi de plus normal quand on sait que » L’Indépendant » est incontestablement le premier journal privé de la place tant par le tirage, la diffusion à l’échelle territoriale, l’audience nationale et internationale que le chiffre d’affaires.

Plaçant cette visite du diplomate français dans son contexte, Saouti Haïdara, le Directeur de publication du journal » L’Indépendant » dira qu’elle vise à accompagner l’ambassadeur dans son travail consistant à expliquer la position de la France par rapport à la crise malienne. Avant d’ouvrir la série de questions-sans tabou- essentiellement liées à la coopération franco-malienne, en vue de permettre au diplomate d’apporter tous les éclairages nécessaires à la bonne compréhension des sujets à controverses, au premier rang desquels la sécurité. Toutefois, l’économie, la corruption, la santé, la politique, la démocratie, la culture, la migration ne seront pas restées en marge.

Ainsi, relevant au passage «le professionnalisme avec lequel L’Indépendant traite les sujets du terrorisme», l’ambassadeur Joël Meyer constate que le contexte, aujourd’hui, est bien différent de ce qui prévalait, il y a sept ans, au moment du lancement de l’Opération Serval qui a permis de stopper l’avancée des terroristes vers Bamako et la reconquête de toutes les villes du Nord qui étaient sous leur occupation.

«Développer le renseignement»

La situation a évolué, en effet, «vers une guerre asymétrique» dans laquelle les terroristes n’hésitent à se servir de la population comme « bouclier humain. Ce qui ne rend pas la tâche facile à Barkhane qui doit éviter au maximum de faire des victimes innocentes».

Pour lui, la seule manière de lutter efficacement contre ce fléau consiste au développement des renseignements et en la mutualisation des efforts. C’est dans ce cadre qu’il a salué la création de la force conjointe du G5 Sahel qui, pour lui » est une excellente contribution dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière« .

Pour autant, il n’a pas manqué de souligner que cette lutte ne doit pas se limiter exclusivement au «volet sécuritaire». Elle doit intégrer la lutte contre le sous-développement, un problème commun à tous les Etats membres de cette jeune organisation.

Joël Meyer a aussi relevé l’importance de l’échange de bonnes pratiques. » Car, au sein même de cette organisation, il y a des Etats qui ont plus de succès que d’autres dans la lutte contre certains fléaux, même si le contexte peut être différent » a-t-il fait savoir.

Evoquant la difficulté de certains citoyens maliens à circuler sur le territoire national à cause de l’insécurité, il a soutenu que le travail réalisé par Barkhane a aussi permis le redéploiement des forces armées maliennes sur certains axes routiers, notamment dans le Liptako et le Gourma. Avant de promettre davantage d’efforts pour rendre d’autres axes routiers praticables, notamment en veillant à ce que les terroristes n’y plantent plus d’engins explosifs.

En réponse à une question relative à la situation qui prévaut à Kidal, devenu un No man’s land pour l’armée nationale depuis 2014, l’Ambassadeur de France a dit que ce n’est pas la France qui empêche les FAMAs de se redéployer dans cette localité. Faisant observer que cette question est prise en charge par l’Accord issu du processus d’Alger, » qui conditionne ce redéploiement à la mise en place d’une armée nationale reconstituée« .

«L’Accord, seule alternative…»

Il ajoutera que « cet Accord est la seule alternative pouvant permettre au Mali de retrouver la paix et que la Communauté internationale est garante de sa mise en œuvre. Ce qui explique en partie les sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU à huit acteurs accusés d’entraver la mise en œuvre de ce document« . Avant de préciser que la liste des personnes à sanctionner pourrait aussi s’élargir dans les jours à venir. Pour lui, rien qu’à voir la réaction de certaines personnes sanctionnées, « on peut aisément comprendre que ces décisions sont efficaces « .

Pour ce qui est de la coopération économique, le diplomate français a indiqué qu’elle est très dynamique, citant en exemple l’AFD qui a déjà injecté plus de 500 millions de FCFA dans ce domaine. Cette coopération a aussi permis à d’autres secteurs de développement au Mali de bénéficier d’une attention particulière, notamment l’électricité, l’eau, la santé, l’éducation, les infrastructures.

Cependant, il a reconnu l’existence de certains freins à l’accélération et à l’amélioration de cette coopération, à savoir la corruption, le problème de justice et la nécessité de l’amélioration du climat des affaires.

Pour la santé, l’ambassadeur français a cité la contribution de son pays à la construction de deux hôpitaux performants au Mali dans les régions de Mopti et Gao. Actualité oblige, il a aussi évoqué le franc FCFA, une monnaie que les Ouest-africains veulent abandonner au profit d’une autre monnaie unique, qui engloberait les 15 Etats de la CEDEAO. Selon lui, la France n’est pas opposée au changement de monnaie, tout en évoquant l’impératif que la nouvelle monnaie garantisse « une zone de stabilité et de prospérité« .

L’autre sujet incontournable dans les échanges a été l’affaire des hélicos Super Puma qui agite le landerneau politique malien et alimente la chronique.

Sans s’aventurer dans les détails qu’il «ne maitrise pas» Joël Meyer a souligné que le contrat d’achat de ces appareils a été passé avec une société privée en l’occurrence « Airbus « . A l’en croire, «avant de passer la commande, les acheteurs étaient bien conscients qu’il s’agissait d’hélicoptères d’occasion avec tous les risques que cela comporte, y compris celui lié à la maintenance».

Il a toutefois rassuré que «ce problème est en passe d’être surmonté».Déclarant qu’«Airbus est en contact avec les autorités en charge du dossier afin de remédier aux problèmes techniques».

Rappelons que pour cette visite au siège du journal L’Indépendant, l’Ambassadeur de France au Mali Joël Meyer était accompagné du conseiller politique de l’ambassade, Mathieu Hedoin et de la chargée de mission presse, Elisabeth Pierson.

Massiré DIOP

Source: l’Indépendant
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