Le monde entier célèbre chaque année, le 28 juillet, Journée mondiale de lutte contre l’Hépatite. La journée sera célébrée cette année au Mali, le samedi 27 juillet. En prélude à cette célébration, SOS Hépatite Mali et ses partenaires ont animé, hier mercredi, une conférence de presse au siège de l’OMS pour parler de cette maladie. Étaient face aux journalistes, le président de la commission d’organisation, le Pr Moussa DIARRA et le Pr Anselme KONATE, spécialiste de ladite maladie.
Dans ses propos introductifs, le président de la commission d’organisation de la semaine de lutte contre l’hépatite, le Pr Moussa DIARRA, a expliqué que l’Hépatite virale est une maladie du foie liée à des virus. Selon lui, au Mali, les études montrent que la prévalence varie entre 7 et 8 % pour l’hépatite B et 3 % pour l’hépatite C. Il a affirmé que l’hépatite est une maladie très dangereuse, mais malheureusement peu connue au Mali. Une maladie que la population confond très généralement au paludisme ou à la fièvre typhoïde.
Le Pr DIARRA a indiqué que les données peu rassurantes sur l’hépatite justifient la célébration journée d’une consacré à la lutte contre l’Hépatite. En plus de la journée, une semaine entière sera consacrée à cette maladie et sera marquée par plusieurs activités, dont des conférences, des séances de dépistage, et plusieurs actions de communication et de sensibilisation.
Il a salué le ministère de la Santé et des affaires sociales pour l’intérêt qu’il porte à ce fléau des temps modernes qu’est l’Hépatite. Le Pr Moussa DIARRA a enfin rassuré qu’on peut guérir de l’Hépatite et même l’éviter.
Dans son exposé, le Pr Anselme KONATE a indiqué que pour éradiquer l’Hépatite, qui est un engagement de l’OMS, il faudrait la conjugaison des efforts de tout le monde. Le spécialiste de la maladie de l’Hépatite a noté qu’il est important d’extirper cette maladie peu connue et qui commet énormément de dégâts. Pour se faire, il a estimé qu’il faut accentuer davantage la communication et la sensibilisation auprès de la population.
Le spécialiste a expliqué l’Hépatite comme une inflammation du foie qui peut aboutir à la destruction des cellules. Il a particulièrement mis l’accent sur l’Hépatite B et C, causées par des virus qui se propagent et qui peuvent s’éterniser dans le corps. Aux dires du Pr KONATE, au Mali, 15 % de la population ont une infection chronique susceptible d’évoluer vers le cancer du foie et la cirrhose. Il a précisé que l’Hépatite touche la tranche d’âge de 15 à 45 ans. Ce qui compromet dangereusement le développement socio-économique du pays.
« 15 % des femmes enceintes sont affectées par le virus de l’hépatite B et le risque de transmettre à l’enfant est estimé à 43 %. Lorsqu’une personne est atteinte très jeune, le risque est élevé d’évoluer à la chronicité », a expliqué le Pr Anselme KONATE.
Il a, par ailleurs, informé que l’hépatite B se transmet, à travers tout ce qui est sang ou dérivé du sang. Comme symptôme, note-t-il entre autres la fatigue, la fièvre, la douleur, la nausée… Le spécialiste a insisté sur le dépistage comme le seul moyen de détecter le virus de l’hépatite.
Quant à la prévention, dira-t-il, il y a des moyens efficaces contre le virus de l’hépatite, dont la vaccination de tous les enfants. Comme axes pour lutte contre l’hépatite, il a conseillé la prévention, la vaccination et le traitement des personnes atteintes.
Soulignons que dans le monde, plus de 400 millions de personnes sont porteuses du virus des hépatites B et C, seulement 5 % des cas sont diagnostiqués. Selon les spécialistes, les hépatites B et C tuent plus que le Sida. Ils rassurent toutefois que lorsqu’elles sont découvertes et traitées à temps, elles se stabilisent voire guérissent totalement.
Il est conseillé aux personnes de plus de 40 ans de se faire dépister au moins une fois dans leur vie. Les tests sont gratuits pendant les campagnes de masse. D’ailleurs, cette année au Mali au cours de la semaine de lutte contre l’hépatite les acteurs ont décidé de mettre à la disposition de la population 6 000 tests gratuits.