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Sans Tabou: IBK, la jeunesse et la fracture sociale
Publié le jeudi 25 juillet 2019  |  Info Matin
Lancement
© aBamako.com par AS
Lancement du Salon de l`Entrepreneuriat Jeune
Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a procédé au lancement du Salon de l`Entrepreneuriat Jeune le 22 Juillet 2019.
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Depuis quelques années, le Mali fait face à une fracture sociale préoccupante, avec d’un côté une école privée réservée aux ‘’fils à PAPA’’ et de l’autre, une école publique fréquentée par les enfants des Maliens d’en bas (les fils des paysans, des commerçants et des petits fonctionnaires…).

Pourtant, lors du Salon de l’entrepreneuriat, une sorte d’autosatisfaction se lisait dans le discours du Président IBK face à ce tableau peu reluisant pour la nation qui rêve d’être au rendez-vous de la mondialisation.

Selon l’enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP) en fin 2017, le taux de chômage est estimé au Mali à 66,5 % dans la population des individus âgés de 15 à 64 ans. Il est plus élevé chez les hommes, atteint son pic entre 30 et 39 ans (79,2 %). Cette situation a jeté nos jeunes sur le chemin de l’exil, à travers la Méditerranée, le Sahara où ils perdent la vie en masse. Les rares qui arrivent à s’échapper de cet enfer tombent entre les mains des garde-côtes et des trafiquants d’êtres humains avant d’être refoulés vers le pays. Face au désastre, ils s’adonnent à la drogue et aux stupéfiants de toute sorte, dont la chicha, de nos jours à la mode. Au lieu de retrouver cette jeunesse qui a besoin d’aide, d’accompagnement, le Président IBK, lors de l’ouverture du salon de l’entrepreneuriat, n’a cessé de vanter le mérite d’une ‘’brave et vaillante jeunesse du Mali’’, en ignorant complètement des Maliens, la majorité.

« Nous n’aurions aucune chance de survie dans ce monde si nous n’avions pas cette intelligence-là de vous préparer pour le monde dans lequel nous sommes déjà qui est un monde d’hyper compétitivité. Notre jeunesse, nous ne la préparons pas à tendre la Sébile, non, pas une jeunesse mendiante, vous ne venez pas d’un peuple mendiant, nous fûmes dans l’histoire. Si nous sommes prêts aujourd’hui à tous les sacrifices pour la survie du Mali, c’est pour le Mali, et ce Mali, c’est vous qui en assurez la survie et la permanence. Déjà, vous le faites de façon fabuleuse quand je vois les promesses d’aujourd’hui, les promesses d’avenir, ces jeunes visages si convaincants, si porteurs, si conquérants et c’est pour cela que j’ai dit que nous pourrons le faire inshallah parce que vous êtes notre espoir » a déclaré IBK.

Ces jeunes existent-ils réellement ? En tout cas, ils ne sont pas de la génération des « machettes et pistolets » de nos universités et grandes écoles. Nous restons convaincus d’une chose, si la survie du Mali doit être assurée, elle ne le sera que par une véritable prise de conscience de la situation de cette majorité des jeunes piégés dans les écoles publiques, par une prise en main de nos grandes écoles et universités devenues des usines de production de chômeurs. Ces jeunes n’ont aucune chance de faire de la « robotique au Mali » un outil de développement.

Quant à ces rares exemples de réussite, dont le Président IBK vante le mérite, leur expertise est largement insuffisante pour donner à la mère patrie sa chance de survie.

PAR SIDI DAO
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