Comme le dirait l’autre, c’était juste le calme avant la tempête. Il fallait donc naturellement s’attendre à la reprise des hostilités à Kidal. C’est ce qui arrive maintenant depuis quelques jours.
À l’origine, c’est le gouvernement qui a essayé de durcir le ton avec «les leaders Touaregs», en exigeant la présence du drapeau malien dans cette ville rebelle. Ensuite, on a entendu le président de la République sur le sujet des indemnités ; après ce sont les députés dépêchés pour «planter» le drapeau national.
Il n’en fallait pas plus pour réveiller les vieux démons dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas surtout que la veille (une première), ce sont des symboles de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) qui avaient été saccagés dans la ville de Kidal.
Depuis, la tension est montée de nouveau d’un cran à cause des mini-audios que le général Gamou a publiées sur les médias sociaux. Des éléments dans lesquels il parle beaucoup de Kidal, de mobilisation des notables Imghads, etc. Nous vous proposons ici un extrait.
«… Ils m’ont informé qu’ils ont déjà pris des contacts avec eux. Il y’a Mahmoud, le petit-frère de Fayçal (Feu Colonel Fayçal). C’est lui que j’ai mandaté pour la mobilisation de notre côté. C’est lui qui les connaît et puis c’est encore lui qui peut aller voir le groupe. Il m’a dit qu’il a déjà pris rendez-vous avec eux. Je lui ai suggéré deux objectifs importants : organiser une grande mobilisation avec des arguments porteurs.
La mobilisation doit atteindre et couvrir toutes les wilayas –régions– et même les Communes où se trouvent nos communautés jusqu’aux frontières de sorte qu’elle attire l’attention des Algériens et les autres ennemis partout ; ceci est le premier objectif.
Le deuxième réside dans leur organisation interne, entre eux, pour se retrouver en cas de besoin. Créer une commission efficace qui va organiser les masses, organiser leurs caisses (cotisations) et surtout les jeunes. Je vois beaucoup de jeunes. Je leur ai demandé d’envoyer ces jeunes sur le terrain, produire un programme durable qui va de la Libye à Ménaka jusqu’à Gao. C’est-à-dire qu’il faut leur dire de se mobiliser et de rejoindre la terre natale. On doit vraiment bouger après cette prochaine fête de l’Aid (Tabaski) en terre natale.
Vu qu’on ne peut pas bouger ces jours-ci, c’est après cette fête que l’on va efficacement être mobile. À la fin des fêtes, il faut que nous soyons fin prêts. Nous devons trouver les stratégies pour faire main-basse sur Ménaka. La tenir complètement ainsi que tous les parcours entre Ménaka et Gao jusqu’à Talatayt. Nous prendrons aussi le tampon central qui englobe Tintachory et environs par lesquels passent le truc-là (…) ces vulgarités -là. Nous monterons également une petite représentation dans l’Aribanda pour les chauffer.
Si on déroule ce plan, au bout de deux mois, tu verras que la situation rentrera dans l’ordre. Mes meilleures salutations. Donc je te transmets ceci déjà vu que c’est ça mon plan. Donc, préparations, dit-leur, rien que préparations. Tu leur transmets que chacun est appelé à soigner son arme, son véhicule pour les tenir fin prêts dès le lendemain des sacrifices (fête de Tabaski). Ceci est un message clair.
Notre rendez-vous avec les gens est pris juste après cette fête. Il faut que tout le monde soit fin prêt et mobilisé surtout les hommes en armes. Le reste du peuple doit commencer à faire des collectes de fonds pour nous aider et doivent tous s’investir pour la grande mobilisation.»