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L’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, S. E. Hassan Naciri, à l’occasion de la fête du trône : “En 20 ans, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a indéniablement changé le visage du Maroc avec la réalisation des projets structurants…”
Publié le dimanche 28 juillet 2019  |  Aujourd`hui
Rencontre
© aBamako.com par FS
Rencontre d`affaires entre le Mali et le Maroc
Bamako, le 2015, Maroc export et la BANQUE POPULAIRE ont organisé en partenariat avec la Banque Altantique Mali, une rencontre d`affaires entre entrepreneurs maliens et marocains à l`hôtel Radisson: Photo: SEM Hassan Naciri, ambassadeur de sa majesté le roi du Maroc au mali
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“Les relations entre le Maroc et le Mali revêtent un caractère spécifique de par leur profondeur humaine et historique”

C’est ce mardi 30 juillet 2019 que le Royaume du Maroc célébrera sa Fête nationale communément appelée “La Fête du Trône”. A cette occasion, l’ambassadeur de Sa Majesté le Roi du Maroc au Mali, Son Excellence Hassan Naciri nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il évoque les différents projets structurants, les investissements majeurs qui ont propulsé le Maroc ainsi que l’ambitieux projet “Tanger Med”. Sans oublier, bien entendu les relations entre le Maroc et le Mali.

Aujourd’hui-Mali : Excellence Monsieur l’ambassadeur, en 20 ans de règne du Roi Mohammed VI, le visage du Maroc a considérablement changé. Quel est le secret de Sa Majesté ?

Hassan Naciri : C’est sans doute que le Souverain se réfère à une connaissance profonde des besoins du Maroc, de son rôle mais aussi à l’écoute attentive de son peuple. Pour ce faire, une vision claire et une stratégie réaliste ont été mises en place avec le suivi personnel des projets par le Souverain.

Autre atout de la démarche Royale, l’encouragement du partenariat public-privé. Le tout adossé à des moyens disponibles et des financements innovants. Cette politique comme vous l’avez bien constaté in situ, a permis de réaliser des projets structurants ouvrant des perspectives économiques prometteuses dans un Royaume stable et prospère.

Je constate bien que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a indéniablement changé le visage du Royaume du Maroc en 20 ans.

Quels sont les investissements majeurs qui ont propulsé le Royaume ?

Je crois que l’élément le plus important à signaler est le fait que cette politique a touché pratiquement tous les secteurs sans exception. J’en citerais les autoroutes, les routes rurales, les ports, les aéroports, l’électrification rurale, l’adduction en eau potable, la réhabilitation des villes impériales, etc., mais surtout les réformes et les avancées sur les plans institutionnel et socio-culturel.

Comme vous voyez, c’est un mouvement d’ensemble dont les effets parviennent directement ou indirectement à la population et donnent une impulsion à la création de la richesse et des postes d’emploi.

Comment le Royaume du Maroc compte-t-il développer ses régions les plus reculées ?

Il faut reconnaitre que le problème de disparité spatiale au Maroc remonte à la période du protectorat et même avant et s’explique par des facteurs naturels notamment.

Aujourd’hui, des mesures énergiques et profondes ont été mises en place dont la réalisation des infrastructures et les divers soutiens apportés par les autorités publiques et les collectivités territoriales.



La démarche majeure consiste dans le grand programme de l’Initiative nationale du développement humain (INDH) qui vient de fêter son 14e anniversaire. Il y a aussi le Programme d’assistance médicale (Ramed) pour la couverture sanitaire universelle.

Et pour mieux faire, le Maroc est en train d’accélérer la régionalisation en procédant à la déconcentration administrative et au transfert des moyens et compétences aux acteurs régionaux et locaux.

Parallèlement, des ressources substantielles ont été mobilisées pour mieux soutenir et accompagner certaines régions et les populations concernées.

Et sans être exhaustif, on peut citer les programmes du développement rural qui sont en train de changer le visage de plusieurs régions lointaines de la capitale et les périphéries des grandes villes, surtout quand ils sont combinés dans le milieu rural avec le programme Maroc Vert focalisé sur la modernisation du secteur agricole.

Le Maroc est visiblement le champion des projets structurants. Lesquels à votre avis font date ?

Le réseau routier a connu un important renforcement depuis plusieurs années. Il totalise aujourd’hui 57 334 km. Les autoroutes, qui s’étendent actuellement sur 1800 km, jouent un rôle clé dans le développement du pays. Ainsi, présentement, 60 % de la population est directement reliée à ce réseau et 85 % réside à moins d’une heure d’une autoroute.



Le développement des routes et autoroutes au Maroc est conçu dans un esprit plus large qui permet l’ouverture vers ses proches voisins notamment l’Algérie et l’Afrique subsaharienne.

A présent, avec son dense réseau routier et son axe autoroutier Rabat-Oujda via Fès, le Maroc offre à son voisin immédiat une infrastructure prête à l’interconnexion et susceptible de développer l’activité économique et la capacité de mener de grands chantiers dans les deux pays voisins.

Ceci fait partie d’un grand projet Trans-maghrébin qui doit traverser l’axe atlantique de Nouakchott à Rabat et l’axe méditerranéen de Rabat à Tripoli passant par Alger et Tunis.

Et le tronçon atlantique qui est important pour l’Afrique ?

Tenant compte de ses engagements en faveur de l’intégration panafricaine, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale, et ses orientations économiques en Afrique, le Royaume a installé une panoplie d’infrastructures routières, maritimes et aériennes de grande envergure prêtes à desservir ses partenaires africains, même éloignés géographiquement, et en premier lieu dans la région subsaharienne et l’Afrique de l’Ouest.

Cette variété d’infrastructures constitue aussi un hub et une charnière entre l’Afrique, l’Europe et le reste du monde.

Concernant le volet des infrastructures routières reliant le Maroc aux grandes capitales africaines, elles permettent la fluidité du commerce intra africain à l’ère de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) et resserrent les liens avec l’Europe, via le détroit de Gibraltar.

Dans ce cadre, un grand projet a été longtemps évoqué en concurrence, l’axe qui passe par le Maroc et la Mauritanie, avant de rallier Dakar et Lagos en traversant les différentes capitales d’Afrique de l’Ouest situées sur l’océan Atlantique.



Au Maroc, le projet de la voie express Tiznit-Laâyoune, qui a mobilisé un investissement total d’environ 2 milliards de dirhams, entre en l’occurrence dans le cadre de la réussite dudit axe.

Cet axe est considéré comme étant le passage le plus sûr entre l’Afrique occidentale et l’Europe.

Justement, Tanger Med continue de s’agrandir : où en est-on avec le projet d’extension Tanger Med 2 ?

Effectivement, Son Altesse Royale Le Prince Héritier Moulay El Hassan a représenté le 28 juin 2019, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, à la cérémonie d’inauguration et de lancement des opérations portuaires du nouveau port Tanger Med 2 qui opère désormais un complément autre avec Tanger Med 1 et le port transit passagers. Cette plateforme permettra d’ériger le Complexe portuaire de Tanger-Med en port leader et première capacité en Méditerranée.

Ce nouveau port, qui comporte deux nouveaux terminaux à containers d’une capacité additionnelle de 6 millions de containers EVP, renforcera davantage la position du Complexe portuaire de Tanger Med en tant que hub de référence, en Afrique et dans le monde, pour les flux logistiques et le commerce international, disposant dorénavant d’une capacité totale de plus de 9 millions de containers.

Tanger Med est venu compléter un réseau portuaire déjà composé de 38 ports, dont 13 dédiés au commerce extérieur, tous sont en train d’être renforcés et modernisés dans le cadre de la Stratégie portuaire nationale à l’horizon 2030.

L’Agence nationale des ports poursuit la mise à niveau des équipements portuaires. Parmi les priorités : le nouveau Port de Safi, Nador West Med ou encore le Port Kenitra Atlantique, qui accompagne l’entrée en production de l’usine PSA, récemment inauguré par Sa Majesté Le Roi.

Enfin, je cite le Port Dakhla Atlantique, réalisé dans le cadre du programme de développement des provinces du Sud lancé par S. M. Le Roi Mohammed VI.



Excellence, le Royaume Chérifien est en pleine préparation de la fête du Trône 2019. Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs ce que représente cet événement pour le Maroc ?

Historiquement, cette fête a été célébrée au Maroc la première fois en 1934 quand les nationalistes ont voulu fédérer les Marocains autour du leadership de feu Le Roi Mohammed V et formuler dès lors leurs revendications d’indépendance qui ont été présentées officiellement quelques années après.Depuis, les dates d’intronisations des Rois successifs ont été toujours célébrées comme moment de communion entre le Roi et le peuple, ciment de notre cohésion nationale.

Et comment se portent les relations entre le Royaume du Maroc et la République du Mali à l’heure actuelle ?

Nos relations revêtent un caractère spécifique de par leur profondeur humaine et historique.

Je peux vous dire que les relations se portent bien vu les interactions intenses entre les officiels et entre les peuples mais aussi vu les résultats sur le terrain.

Toujours est-il que les attentes de part et d’autre sont grandes, le potentiel aussi. Du coup, il nous appartient d’œuvrer inlassablement pour aller de l’avant et explorer toutes les potentialités existantes. D’autant plus que nos deux chefs d’Etat, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Son Excellence Monsieur le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, nous y encouragent fortement.

Et comme l’a si bien décrit Tiébilé Dramé, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale : “Le Maroc fait partie de l’histoire du Mali et fera partie de son avenir comme le Mali fait partie de l’histoire du Maroc et fera partie de son avenir”.

Réalisé par El Hadj A. B. HAÏDARA
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