Le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), Choguel Kokalla Maiga, était l’invité du « Débat politique » de notre confrère Kassim Traoré de la radio Klédu. La vie de son parti, le MPR ; le fonctionnement du gouvernement ; le Dialogue politique inclusif ; la révision constitutionnelle ; la situation sécuritaire au centre et au nord du pays, étaient entre autres, les sujets évoqués.
L’ancien ministre de l’Économie numérique et de la Communication d’IBK a craché sa part de vérité sur les sujets d’intérêt national. À chaque sujet évoqué par Kassim Traoré, le président du MPR a donné sa position, celle de son parti, le MPR, et celle de son front politique, le FSD.
D’entrée en jeu, le président du MPR lève toute équivoque concernant la position de son parti : « aujourd’hui, nous sommes un parti d’opposition ».
Choguel Kokalla Maiga révèle les tares du gouvernement malien
Beaucoup de Maliens font de faux jugements sur des anciens ministres en leur reprochant de ne pas faire des propositions sur certains sujets étant dans le gouvernement. Ils sont informés presque au même titre que les citoyens ordinaires sur la plupart des sujets, surtout concernant la défense et la sécurité. Ils n’ont pas droit à commenter, même au conseil des ministres sauf par sollicitation du président de la République ou du Premier ministre. C’est en tout cas ce qu’a déclaré Dr ChoguelKokallaMaiga sur les antennes de la radio Klédu. Sachant la position dure du président du MPR concernant l’Accord d’Alger issu du processus d’Alger, Kassim Traoré revient sur cette question. Ainsi, l’invité du jeudi affirme que l’Accord est méconnu des Maliens. Pis, il affirme que durant tout le processus, la question de l’Accord n’était pas discutée en conseil des ministres. « Il n’y a pas eu une séance d’appropriation de l’Accord dans le gouvernement » a-t-il indiqué à Kassim Traoré et à ses auditeurs. Choguel va loin en affirmant : « Ni les membres du gouvernement ni les députés encore moins la population ne sait le contenu de l’accord ».
Concernant la gestion de la crise que connait le Mali, ChoguelKokallaMaiga pointe du doigt l’échec du gouvernement. « Le gouvernement a échoué, il a mal géré », a-t-il fustigé. Contrairement à ce que beaucoup pensent, en dehors du président de la République, du Premier ministre et du ministre de la Défense et des Anciens combattants, les autres ministres n’ont pas de mots à dires concernant la défense et la sécurité pendant les conseils des ministres. Ils sont juste informés comme les citoyens ordinaires, en tout cas aux dires de ChoguelKokallaMaiga. «Les questions de défense et de sécurité ne sont pas évoquées en conseil des ministres », a-t-il précisé. À ses dires, le président de la République, le Premier ministre, et le ministre de la Défense et des Anciens combattants prennent leurs décisions et viennent les lire en conseil des ministres devant les autres ministres qui n’ont pas droit à commenter. « Souvent, même si tu as de bonnes initiatives pour travailler, le président et son Premier ministre refusent », révèle-t-il.
Pourquoi le FSD n’a pas signé l’Accord politique de gouvernance ? Les explications du Dr ChoguelKokallaMaiga
Le président du MPR est revenu, au micro de Kassim Traoré, sur les raisons pour lesquelles son front politique, le FSD, a boudé l’Accord politique de gouvernance. Selon Choguel, le point de désaccord entre le FSD et le régime en place est lié aux priorités du nouveau gouvernement. À ses dires, là où le FSD a proposé la sécurité des personnes et leurs biens, IBK a préféré prioriser la mise en œuvre de l’Accord et la révision constitutionnelle. « Nous avons proposé que la priorité du nouveau gouvernement soit la sécurité des populations et leurs biens », relate-t-il avant d’ajouter : « Ils ont refusé notre proposition en disant que le président a été élu avec son programme et nous ont demandé à appliquer ce programme ». À en croire les propos du 1er responsable du MPR, le FSD a demandé à ce que la sécurité soit la priorité du gouvernement, mais le régime a refusé. « Ils ont placé la sécurité jusqu’à la 5e priorité, et cela après la révision constitutionnelle, la mise en œuvre de l’Accord », a précisé Dr Maiga.
Tout a mal commencé au niveau du dialogue politique
En se prononçant sur l’Accord politique de gouvernance et le dialogue politique inclusif, ChoguelKokallaMaiga met à nu les mensonges de l’État. Il affirme qu’il est difficile de faire confiance à ce gouvernement, car, dit-il, après la signature de l’Accord politique de gouvernance, il était dit que le dialogue allait se tenir dans deux semaines. Quelques jours après, déplore-t-il, ils ont repoussé le début du dialogue à 2 mois. Selon le président du MPR, le régime a menti aux populations maliennes concernant la prorogation du mandat des députés. « La prorogation du mandat des députés dépendait aussi du dialogue. Mais à la grande surprise des gens, ils ont proposé ce mandat à la suite de conseils des ministres extraordinaires », a-t-il laissé entendre. Donc, il estime que le gouvernement a beaucoup menti au peuple concernant ce dialogue. « Tout a commencé par le mensonge », a-t-il indiqué. Pis, Choguel estime que le régime en place, à travers ce dialogue, ne vise que la révision constitutionnelle pour se plaire à la communauté internationale et satisfaire les séparatistes.
Le nord, l’avenir du Mali
Pour le président du MPR, les Maliens doivent tout faire pour sauver le nord, car il est, selon lui, l’avenir du Mali. « Le nord, c’est l’avenir du Mali. Il y a des fleuves, il y a des valets, il y a des plaines et il y a le barrage de Taoussa », a-t-il laissé entendre. Ce n’est pas tout, il affirme que le plus grand lac intérieur se trouve au nord du Mali. « Une très grande richesse du Mali se trouve au nord. Nous avons du pétrole, du gaz, de l’or », a-t-il précisé. Pour ChoguelKokallaMaiga, des citoyens qui demandent de céder le nord aux séparatistes sont ignorants. « Il faut que les gens comprennent : l’espace vital du Mali est au nord ; la richesse de ce pays est aussi au nord », a-t-il précisé. Le président du Mouvement patriotique pour le renouveau appelle les Maliens à se donner la main pour faire échec au projet des séparatistes. Comme il l’a toujours fait dans ses sorties médiatiques, il a précisé que les séparatistes ne sont qu’une infime minorité de la population. ChoguelKokallaMaiga affirme que tous les Touaregs et Arabes ne sont pas des « séparatistes ». À l’entendre, toutes les populations du nord du Mali ne valent pas 10% de la population malienne. Quant aux séparatistes, ils ne représentent pas, selon le collaborateur de SoumailaCissé, 1% de la population malienne. On ne doit, selon lui, pas accepter de détruire ce pays pour cette minorité de personnes.