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Lutte contre l’enrichissement illicite : Des têtes pourries ? – Compétence ne rime pas toujours avec moralité.
Publié le lundi 29 juillet 2019  |  Le 26 Mars
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© aBamako.com par A S
Journée d`échange sur la corruption
Bamako, le 11 novembre 2018 Le ministre Boly a présidé la Journée d`échange sur la corruption. Photo Moumouni Guindo
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Nommés sans “enquête de moralité” nos ministres et autres hauts cadres de l’Etat, ne doivent-ils pas se soumettre à la déclaration publique de leurs biens ?

La tradition républicaine et la pratique constitutionnelle imposent des conditions rigoureuses de bonne moralité et de maturité avérées pour les hommes et les femmes qui aspirent à assumer de hautes responsabilités dans notre pays.

Ainsi, depuis des temps anciens, et même au cours de la période dictatoriale, pour être Président de la République, Premier ministre, ministre, député voire gouverneur, maire et autres préfets, un certain nombre d’investigations étaient diligentées, par rapport aux personnes pressenties.

Mais, de nos jours, ces pratiques semblent définitivement rangées aux oubliettes.

Et pourtant, le président Alpha avait si bien déblayé le terrain.

De mémoire de Maliens, le seul chef de l’Etat qui ait observé le principe constitutionnel de la déclaration publique des biens est et demeure le président Alpha Oumar Konaré.

Et, il faut dire que, par cet acte, AOK avait donné un grand coup d’accélérateur à la lutte contre la corruption et à la bonne gouvernance dans notre pays, pendant ses deux mandats à la tête du pays.

En effet, l’Autorité, que ce soit le Président de la République, le Premier ministre, les ministres ou autres responsables chargés de la gestion des fonds de l’Etat, le geste probant de son respect vis-à-vis des fonds publics est celui de révéler au peuple, l’état de son patrimoine au moment de sa prise de fonction.

Il devra également faire auditer ses avoirs à la fin de sa mission.



Cela, parce que c’est ce contrôle qui permet de savoir si certains ministres et autres hauts cadres se sont illégalement enrichis sur le dos du contribuable ou pas, lors de leur passage aux affaires.

Et l’on se souvient que d’anciens ministres sont tombés dans l’escarcelle de la justice après qu’ils aient confondu leur patrimoine à celui de l’Etat.

Pourquoi, la gouvernance malienne a perdu cette pratique pourtant instaurée depuis 1992 ?

Comment peut-on lutter efficacement contre la délinquance financière, lorsque, on ne contrôle pas les propriétés des ministres, et autres hauts cadres à leur départ des sphères de l’Etat ?

De la moralité de nos ministres
Certes, du point de vue des compétences (et du background en général) des membres du gouvernement actuel, les observateurs s’accordent sur la compétence des uns et des autres, mais, du point de vue moralité de ces hommes et femmes, nul n’ose lever le petit doigt pour affirmer quoi que ce soit !

Or, ceux qui ont en charge la gestion au quotidien des affaires de l’Etat, au niveau des différents départements ministériels devraient être (du moins moralement) plus que recommandables !



En effet, dans le cadre de la lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance, il n’est point besoin de dire que les ministres du Mali, dans le contexte actuel, doivent être de « bons gestionnaires des fonds publics ».

Mais, comment peut-on s’assurer de cette donne, sans aucune enquête de moralité, depuis la phase des “candidats ministrables” jusqu’à celle de leur nomination, suivie de leur prise de fonction ?

De ce fait, des craintes subsistent au niveau de certains observateurs, du fait de certains ministres dont le train de vie et le penchant quasi viscéral vers une prodigalité excessive, sont connus de tous.

Surtout que, certains ministres maliens sont assez connus pour des extravagances, alliant dépenses excessives et confort insolent, aux yeux et au menton de leurs collaborateurs.

Ce sont là des ordonnateurs de l’Etat qui n’hésiteraient pas à se complaire dans des dépenses de prestige et à procéder à une budgétisation outrancière de l’accessoire, tant au niveau de leur cabinet qu’à titre personnel.

Dans tous les cas, il urge de réaffirmer la nécessité des enquêtes sur les mœurs de nos gouvernants, surtout par rapport à leur patrimoine.



De hauts cadres comme ceux qui ont été propulsés au devant de la scène socio-politique nationale, au sein du gouvernement, sont certainement des Maliens d’une certaine classe sociale au dessus de la moyenne.

Cependant, pour rassurer les uns et les autres que ces compatriotes qui ont accepté de « servir l’Etat, et non de s’en servir » ne se sont pas enrichis illégalement, il est important de les soumettre à l’exigence d’une déclaration publique et solennelle de leurs biens.

Cette pratique a une grande valeur dissuasive par rapport à un certain nombre d’indélicatesses financières.

En effet, le ministre qui aura déclaré publiquement son patrimoine sera plus timoré dans son ardeur à vouloir doubler, tripler voire quadrupler ses avoirs financiers, ses biens matériels, sa propriété immobilière… lors de l’exercice de ses fonctions.

B.S

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