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Hama Kelepily, représentant des chefs de villages de Bandiagara: « L’État ne gère pas la crise dans la vérité »
Publié le lundi 29 juillet 2019  |  Info Matin
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de réconciliation entre les Peuhls et les dogons
Le Ministre de la Réconciliation a présidé 16 Mars 2018 la cérémonie de réconciliation entre Peuhls et dogons.
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Dans le cadre d’une mission de sensibilisation de 5 jours dans les différentes localités du Cercle, en vue de promouvoir la Paix, la réconciliation et la cohésion entre toutes les communautés du pays dogon, en général, et de Bandiagara, en particulier, l’Association pour le développement du cercle de Bandiagara (ADB) a recueilli les préoccupations des populations, mais également leurs propositions de sortie de crise. Voici ce que pensent les chefs de villages.

Pour cette 3e journée de sensibilisation, le mercredi 24 juillet 2019, ce sont les communes de Dourou, Pelou et de Bandiagara qui ont accueilli la délégation de l’ADB conduite par son Président, Amadou KASSAMBARA. Comme dans les autres communes, les populations ont exprimé leur ferme volonté de vivre ensemble dans la sécurité et dans la quiétude.

« Personne ne fera la paix à notre place. C’est nous, fils du terroir, qui devons nous donner la main pour faire cette paix », s’est exprimé au téléphone, Seydou TEMBELY, Secrétaire à la communication de l’ADB. C’est ce qui explique la présence des cadres tels Seydou NANTOUME, Ousmane SY, David SAGARA, les honorables Amadou DIEPKILE et Bocary dans cette mission pour la paix et la cohésion sociale. Tous disent un seul mot : la paix.

L’Arrondissement de Dourou, composé de 2 communes, à savoir Dourou et Pelou, en accueillant la délégation de l’ADB, ce mercredi 24 juillet, dit avoir eu un interlocuteur direct avec l’État. 5 personnes, dont les 2 maires, ont été désignées pour transmettre le message de la population à la délégation dirigée par M. KASSAMBARA, et coordonnée par M. NANTOUME.

« Ici, nos populations ont soif la paix. Elles veulent vivre sous la protection de l’État. Elles veulent vivre main dans la main comme un seul homme », a déclaré l’élu communal de Dourou.

Tour à tour, tous les 5 porte-paroles des 2 communes ont demandé la sécurisation des personnes et leurs biens.

« Nous souhaitons être sécurisés par l’État. Nous voulons la présence de l’administration », a sollicité le Maire de Pelou, David TEMBELY.

Quant au Président de l’ADB, il a invité les populations à se donner la main pour la paix et le vivre ensemble. Aussi, a-t-il promis de transmettre leur message aux plus hautes autorités, afin qu’elles prennent leurs responsabilités.

« Peuls et Dogons sont des frères, il ne doit pas y avoir de conflit entre communautés sœurs », a-t-il prêché.

Après Dourou, la délégation a été accueillie dans l’Arrondissement central de Bandigara qui regroupe les communes rurales de Bandiagara, Doucombo, Soroly et Dandoly. Les maires des 4 communes, à savoir Housseyni SAYE de Bandiagara, Bocoum KASSOGUE de Doucoumbo, David GUINDO de Soroly et Ambemon TEMBELY de Dandoly ont fustigé l’absence de l’État et ont réclamé la sécurisation des populations et de leurs biens.

« Il faut que l’État déploie les forces de sécurité et de défense sur l’ensemble du Cercle de Bandiagara. Le cercle de Bandiagara n’a jamais connu un tel conflit », a déclaré le maire de la commune centrale de Bandiagara, Housseyni SAYE.

Le message du porte-parole des chefs de village de l’Arrondissement de Bandiagara à l’État

Ayant pris la parole au nom de tous les chefs de village de l’Arrondissement de Bandiagara, le chef de village de Wendeguelé, Hama KELEPILY, a déploré l’insécurité grandissante dans le Cercle de Bandiagara. Pour lui, la paix se fait dans la vérité. Mais, regrette-t-il, l’État malien ne gère pas cette crise du centre dans la vérité. Ce qu’il a dénoncé, au nom de tous les chefs de village de l’Arrondissement de Bandiagara, c’est que l’État n’arrive pas à identifier les milices « peules » comme il l’a fait avec Danna Ambassagou. « Les Dogons n’ont qu’un groupe d’autodéfense, Danna Ambassagou, mais chez les Peuls, l’État n’arrive pas à identifier des milices. Quand on nous attaque, on dit que ce sont les djihadistes, mais quand un village peul est attaqué, on pointe du doigt Danna Amnassagou », s’est-il plaint, avant d’inviter les autorités à identifier toutes les milices pour un vrai dialogue.

« Si l’État veut faire la paix, qu’il identifie toutes les milices, peules et dogons, qu’il les fasse asseoir autour d’une même table et discuter une bonne fois pour toutes », a-t-il proposé. En cela, il s’appuie sur un adage bien de chez nous : « le dialogue construit tout ».

Hama KELEPILY a aussi dénoncé la dissolution de la seule milice dogon, alors que d’autres milices opèrent dans la zone.

PAR BERTIN DAKOUO

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