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Sécurité alimentaire et nutritionnelle : le manque de fonds compromet l’assistance saisonnière
Publié le lundi 29 juillet 2019  |  Azalaï-Express
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Le dernier rapport de OCHA Mali en date du 25 juillet indexe le manque de moyens financiers pour faire face aux besoins alimentaires des personnes déplacées qui ont doublé en nombre.

« Sans financement additionnel, l’assistance alimentaire est compromise », écrit OCHA. Ce cri de cœur sans appel est une alerte. L’organisation humanitaire ajoute que les populations de plusieurs communes de Mopti demeurent confinées dans leur village à cause de l’insécurité. Aussi, elle indique l’analyse des imageries satellitaires montrant une réduction importante des superficies cultivées dans cette région où les populations renoncent à l’exploitation des champs situés à la périphérie à cause du conflit.

Dans son dernier rapport, l’ONG révèle que le Cadre Harmonisé de mars 2019 avait identifié près de 550 000 personnes en besoin d’une assistance alimentaire d’urgence pendant la période de soudure allant de juin à septembre, dont plus de 60% se trouvent dans les régions de Mopti et Ségou. A cela, Ocha ajoute plus de 147 800 personnes déplacées internes (PDI) et les populations hautement vulnérables qui ont besoin d’une assistance allant au-delà de la période de soudure.

Face à cette détérioration de la situation et tenant compte de la réponse d’autres acteurs, le rapport affirme que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a revu sa planification à la hausse pour réduire les déficits de couverture des besoins alimentaires et se préparer à faire face aux urgences liées aux nouveaux déplacements forcés de personnes. Dans ce cadre, en coordination avec le Cluster Sécurité Alimentaire et le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA), le PAM (Programme alimentaire mondial) cible 470 000 personnes dont 270 000 en insécurité alimentaire saisonnière et 200 000 affectées par les conflits y compris les PDI. Mais aussi, le PAM continuera également à fournir les réponses d’urgence aux nouvelles PDI en partenariat avec les services locaux du gouvernement et le mécanisme de réponse rapide (RRM).

Toutefois, Ocha précise que faute de financement suffisant, cette assistance ne pourrait être maintenue. Car, la ration alimentaire mensuelle a déjà connu une baisse de 30% en juin 2019. Pour ce faire, elle pense qu’il faut un montant supplémentaire de 10 millions de dollars pour fournir de l’aide aux populations jusqu’à la fin de la période de soudure en septembre.

Au 30 juin 2019, le nombre de PDI était estimé à plus de 147 800 selon le gouvernement. Parmi lesquelles : 52% de femmes et 48% d’hommes.

Ainsi, elle estime que de 120 067 personnes en mai 2019, le nombre de PDI est passé à 147 861 en juin 2019, soit une augmentation de près de 28 000 personnes.

Ocha soutient que l’augmentation du nombre de PDI est due à la recrudescence des violences dans les régions de Mopti, Ségou, Tombouctou, Gao, Ménaka, Sikasso et la bande frontalière entre le Mali et le Burkina Faso. Sur les causes, elle explique qu’environ 98% des PDI se sont déplacées à cause de l’insécurité et 2% en raison des difficultés économiques liées au conflit, à l’insécurité alimentaire et/ou par crainte d’attaques selon le rapport de suivi des déplacements de juin. En outre, plus de 76% des ménages déplacés ont reçu une assistance humanitaire ponctuelle. Selon Ocha des besoins humanitaires urgents persistent dans tous les secteurs. A titre d’exemple, le rapport de suivi précité révèle que 75 % des PDI ont identifié les vivres comme leur besoin prioritaire.

Selon la même source, plus de 66% des personnes déplacées souhaitent rentrer dans leur localité d’origine si les conditions sécuritaires le permettent tandis que 27% désirent rester dans les zones d’accueil.

Quant aux autres PDI, elles comptent se déplacer dans d’autres localités.

Cependant de façon générale, l’assistance humanitaire est fournie aussi bien aux PDI qu’aux populations locales en fonction de leur degré de vulnérabilité et des ressources disponibles.

Hamadoun MAHAMANE avec OCHA
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