La semaine dernière, le Premier ministre et non moins ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé a indiqué que le gouvernement a ordonné le paiement de 103 milliards de francs CFA de dette intérieure. Seulement, ce montant est dérisoire au regard de ce que l’Etat doit à ses fournisseurs.
Le Premier ministre et ses soutiens clament à l’envi que la dette intérieure est apurée et même que toute celle de 2018 a été évacuée. Beau discours ! Mais la réalité est plus complexe. Ce que Boubou Cissé et ses communicants ne précisent point dans leurs différentes affirmations c’est le montant global de la dette intérieure qui s’élèverait, selon nos informations, à plus de 300 milliards de francs CFA. Le paiement partiel de ce montant ne saurait être un motif de satisfaction encore moins de réjouissance pour quelqu’un qui connaît la réalité que vit les fournisseurs et autres prestataires de l’Etat, dont certains se sont mêmes exilés après mis la clé sous le paillasson. Boubou Cissé aurait été applaudi s’il avait apuré la totalité de ce montant qui le hante dans son sommeil. Il n’est caché de personne que le ministre de l’Economie et des Finances est allergique à cette question de dette intérieure. Car, dans sa tête, il a toujours clamé que les 80% du montant réclamé relève de l’indu. Et aussi, il dit à qui veut l’entendre que l’Etat ne paiera pas un copeck. Un discours hautement risqué pour le gardien de la bourse nationale. Après plus de six mois, sans budget réel, aucun engagement n’a pu être réalisé. L’on peut dire qu’il a coupé le souffle au pays pour soi-disant moraliser le train de vie de l’Etat. Au même moment, il a pris avec hâte, la tête du gouvernement le plus pléthorique de l’histoire démocratique du Mali. La réalité de l’asphyxie financière était ailleurs. De l’avis de plusieurs observateurs, le super Premier ministre et ministre de l’Economie et des Finances avait besoin de temps pour boucher les trous béants créés dans les caisses de l’Etat à la faveur de la présidentielle. On serait tenté de dire qu’il est rusé, mais seulement, « à malin, malin et demi », dit l’adage. Il joue avec le feu, car cette dette intérieure permet de financer l’économie nationale. Il semble ne pas se rendre compte du danger que comporte son non-paiement.
Maintenant, il est attendu sur les chiffres. Comme il aime si bien le faire, parler du taux de croissance qui ne profite peut-être qu’à lui et quelques privilégiés de la République. Parce qu’une croissance jamais partagée, de l’avis des 18 millions de bouts de bois de Dieu qui ne mangent pas à leur faim, est une source de tension.