Moi, j’ai noté que dans les interventions, les gens sont préoccupés essentiellement par une question : est-ce que le dialogue va servir à quelque chose ? Les gens sont préoccupés par quelles sont les conditions pour qu’on aille à un vrai dialogue ; les gens ne veulent pas faire semblant d’aller dialoguer. Mais cela dénote aussi d’une préoccupation de dialoguer. Le pays est dans une situation extrêmement difficile. Le citoyen ordinaire qu’on rencontre dans la ville aujourd’hui, tout le monde te dit on ne sait pas où donner de la tête. Compte tenu de cette situation, les gens se disent allons-y nous asseoir et essayons de trouver un terrain d’entente. Je pense que tout le monde veut le dialogue, mais les gens veulent un dialogue utile. Donc, la question qui se pose en ce moment-là est : est-ce que les conditions sont réussies pour un dialogue utile ? Est-ce que le pouvoir, dans sa pratique de tous les jours, dans son état d’esprit, est conscient qu’il faut absolument un dialogue, un vrai dialogue, non un semblant de dialogue ? Alors, il y a deux choses que je voudrais dire.
La première chose que je voudrais dire, c’est le processus qu’on nous a proposé. Parce que si on devait commencer dans les communes et remonter jusqu’au niveau national, le document dit que ça prendra 6 mois à 12 mois. Est-ce qu’on peut attendre 6 mois à 12 mois pour certaines questions ? De mon point de vue non. C’est pour cela que je verrais le dialogue en deux étapes.
D’abord un dialogue politique, exactement comme ce qui vient de se passer au Burkina Faso : Majorité et Opposition représentées à égalité, associations politiques, je parle des associations qui s’occupent de gouvernance représentées dans ce groupe restreint pour aller d’abord déblayer le terrain. Déblayer le terrain, pour moi, c’est la révision constitutionnelle. Deux questions : est-ce que c’est une urgence. Deuxième question, la gouvernance de la sécurité, parce que le problème de la sécurité, c’est une question de gouvernance. Beaucoup de problèmes sont posés que nous voyons tous les jours. Il y a le problème de la redevabilité vis-à-vis de tous les scandales que nous voyons. Ce sont des scandales du genre qui démoralisent les troupes. Donc, qu’on en parle, la question de l’équipement, c’est pareil, la question de la gestion des effectifs c’est pareil. Le problème du Centre, par exemple, n’aura jamais de solution s’il n’y a pas une couverture territoriale permanente par les Forces de défense et de sécurité. Quand on laisse l’espace vide, les gens vont s’organiser pour l’occuper. Personne n’acceptera qu’on vienne vous égorger dans votre village, parce que la Gendarmerie n’est pas là, la Police n’est pas là. Si on veut régler ces problèmes, il faut que les Forces de sécurité soient présentes sur le terrain et de manière permanente. Ce sont des questions qui doivent être débattues au plus haut niveau, entre les dirigeants politiques du pays. Ce n’est pas en allant dans une commune qu’on va apporter une solution à cela.
Ensuite (…), les gens doivent se mettre d’accord sur quelque chose.
Il y a le processus électoral et des réformes indispensables. Cela aussi, c’est des questions qui relèvent de la gouvernance politique au plus haut niveau.
Dernière thématique que je signalerais, c’est la préservation des libertés démocratiques. Des lois liberticides ont été prises et sont toujours en place. Donc, voilà des questions majeures qui doivent faire l’objet d’un travail préalable (…) politique au plus haut niveau et ce qui ressortira de cela, en ce moment on peut aller à la deuxième phase du dialogue qui est le dialogue national inclusif, depuis le niveau commune jusqu’au niveau national.
Dialogue Politique inclusif: le ‘‘Oui, mais’’de la Plateforme Anw Ko Mali
Juil 30, 2019Mariam KEITA0
‘’Les enjeux du dialogue national inclusif’’, tel était le thème de la conférence-débat organisée, le samedi dernier, à la Pyramide du souvenir, par la Plateforme ‘’Anw Ko Mali’’.
Parmi les personnalités présentes, on peut citer l’ancien PM, Modibo SIDIBE ; l’ancien Président de l’Assemblée, Ali Nouhoun DIALLO ; les anciens ministres Konimba SIDIBE, Mountaga TALL, Choguel Kokalla MAIGA, et Abu Bakr TRAORE ; Mme COULIBALY Kadiatou SAMAKE, vice-présidente de l’URD ; Nouhoun TOGO, du Cabinet du Chef de file de l’Opposition ; Modibo SANGARE (Président de l’UNPR) ; Richard TOE de la société civile.
En campant le décor, la Présidente du Comité de coordination provisoire de la Plateforme ‘’Anw Ko Mali, Mme SY Kadiatou SOW, a annoncé que la cérémonie du jour est placée sous le sceau de la formalisation de la signature de la déclaration du 28 juin qui fait l’état de la Nation et propose des solutions aux problèmes et la conférence proprement dite. Elle a, d’entrée de jeu, souligné la divergence avec le pouvoir sur la formulation du dialogue, celui-ci ayant opté pour le ‘’dialogue politique inclusif’’.
Le conférencier Bakary DOUMBIA, Président du FOSC, a retenu 3 enjeux du ‘’dialogue politique inclusif’’ : l’obtention d’un consensus national sur les stratégies de sortie de crise ; l’adoption des réformes institutionnelles consensuelles qui garantissent l’émergence d’institutions fortes capables de gérer de façon transparente les affaires du pays ; la résolution définitive de la crise multiforme et la stabilisation sécuritaire, économique et sociale du pays.
La Plateforme se prononce également sur le format, le contenu, les acteurs, la durée (6 à mois), les résultats attendus du dialogue.
Après l’exposé, l’utilité du dialogue, les désertions éventuelles de certains camarades de la Plateforme ‘’Anw Ko Mali’’, quelle stratégie adopter au cas où les idées de la Plateforme ne prospéraient pas auprès du pouvoir, telles sont les principales préoccupations exprimées par les intervenants qui ont passé le plus clair de leur temps à plutôt retourner le Président IBK et sa gestion chaotique du pays sur le grill.
À la question d’une éventuelle fin de non-revoir éventuelle du pouvoir, Mme SY répond : « si ce que nous proposons n’a pas d’écho, nous n’excluons pas d’organiser notre propre dialogue, si nous pensons que c’est l’occasion unique de nous retrouver, d’avoir une feuille de route pour le pays ».
Pendant la conférence débat, nous avons recueilli la réaction quelques principaux leaders de la dite Plateforme :