Après plusieurs jours de consultations, d’écoute et d’échanges, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé DRAMÉ, et son collègue de la Cohésion sociale, de la Paix et de la réconciliation nationale, Lassine BOUARÉ, sont parvenus à réunir autour de la même table, tous les représentants des Mouvements de la Plateforme du 14 juillet 2014. C’était à la faveur d’une grande rencontre avec le Panel de personnes ressources dédié à la médiation, tenue ce dimanche 28 juillet à l’hôtel Azalai Amitié de Bamako.
C’était en présence Du président du CSA, Ahmed BOUTACHE ; de l’Ambassadeur de l’Algérie au Mali, Boualem CHEBIHI, des anciens premiers ministres, Ousmane Issouffi MAÏGA et Mohamed Ag HAMANI, etc.
L’objectif recherché de cette rencontre était d’apaiser les tensions entre les différentes composantes de ce Mouvement signataire de l’Accord de l’Accord pour la paix et la réconciliation, qui traverse depuis quelque une crise représentation au niveau de Comité de suivi l’Accord dont il est membre.
En vue remédier à cette crise, jugée préjudiciable au bon fonctionnement du CSA, le gouvernement du Mali en collaboration avec celui de l’Algérien (Chef de file de la médiation), avait mise en place un panel de médiation constitué de personnes ressources. Ce panel composé de leaders communautaires, de notabilités coutumières et religieuses des régions de Gao et Tombouctou, ainsi que d’anciens Premiers ministres a entrepris une série de rencontre avec les différents des Mouvements qui composent la Plateforme.
Dans son intervention, le Ministre DRAMÉ a tout d’abord salué les membres de la Plateforme pour avoir répondu avec promptitude à cet appel du Gouvernement du Mali. Il a rappelé les défis qui attendent notre pays notamment la poursuite du processus de paix en cours et la tenue prochaine du Dialogue National Inclusif. Pour toutes ces raisons, il a lancé un véritable cri de cœur aux membres de la Plateforme en ces termes : « La mise en œuvre de l’Accord a atteint sa vitesse de croisière. Il n’est pas envisageable que les composantes essentielles du processus de paix soient en division au moment où nous devons aller vers le Dialogue National Inclusif. Nous devons prendre notre destin en main pour avancer ensemble. Tout le monde n’est pas là, mais, toutes les sensibilités sont présentes. Pour réussir la paix, il faut un dépassement de soi. Donc, le message doit pouvoir passer ».
A l’issue de cette rencontre conviviale et fraternelle, le Panel a dégagé un certain nombre d’éléments de son canevas de travail afin de proposer des solutions aux parties. Il s’agit entre autres de traiter les membres de la Plateforme sur un même pied et d’élargir le Comité de Suivi de l’Accord (CSA) en particulier aux femmes.
Par ailleurs, le Ministre des Affaires Étrangères à inviter les différents acteurs à tout mettre en œuvre pour la bonne tenue de la prochaine session du CSA, prévue les 19 et 20 août 2019.
A l’issue de la rencontre, le porte-parole du GATIA, Fahad Ag ALMAHMOUD, l’un des protagonistes de cette crise, a tenu a remercié les deux gouvernements pour cette heureuse initiative qui vise à ramener la cohésion au sein de la Plateforme. «L’entité Plateforme va se réorganiser, à l’avenir, pour booster la mise en œuvre de l’Accord. Je ne pense pas qu’il y ait de différends au grand au sein de notre mouvement si les gens se parlent». Selon lui, cette crise est la conséquence d’une manipulation dont a été victime la Plateforme de la part des terroristes opposés à la paix au Mali. A l’en croire, des éléments appartenant au groupe de l’Alliance pour soutien à l’islam et aux musulmans ont tenté de faire une main mise sur la Plateforme ces derniers temps. Ce complot, a-t-il dit, a été mis à nu et les responsables sont obligés de se raviser face à l’évidence. Au passage, il les a invités à revenir dans rangs des Maliens du nord qui ne veulent pas de la division du Mali et à accompagner le processus de paix au Mali.
Même son de cloche chez Me Harouna TOUREH, président des mouvements sédentaire (CMFPR) qui soutien lui aussi la thèse du complot terroriste.
Celui-là même dont la révocation à sa fonction de porte-parole de la Plateforme a amené la crise au sein de ce Mouvement a invité ces camarades à faire face à leur responsabilité historique. «C’est plus important que nous soyons ensemble pour aller de l’avant. Nous sommes prêts à tout oublier. Tout ce qui été fait comme injures, comme accusations fallacieuses parfois très graves contre nous. Nous sommes prêts à pardonner nos frères qui était égarés», a-t-il dit. Enfin, il a déclaré s’exprimer en sa qualité de porte-parole de la Plateforme.
La rencontre s’est achevée par la Fatiha prononcée par l’Imam de la Grande Mosquée de Tombouctou, Abderhamane Ben ESSAYOUTI.