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Marché de construction du siège de la BNDA: la commission de dépouillement accusée de favoritisme
Publié le mardi 30 juillet 2019  |  Info Matin
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À peine dépouillée, l’offre de réalisation des travaux d’extension de la Direction générale de la Banque nationale de développement agricole (BNDA) est sujette à toutes les accusations de corruption, de favoritisme, etc. Les membres de la Commission de dépouillement sont pointés du doigt.

L’une des doléances et même le combat, fondamentalement, du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), est l’attribution de la commande publique aux entreprises nationales remplissant les conditions réglementaires en la matière. Un appel du pied qui a même été entendu par les plus hautes autorités du pays, si l’on se fie aux propos du président du CNPM. Ce dernier avait profité de la tribune de la 3e édition de la rentrée économique, le jeudi dernier à Koulouba, pour féliciter le Président IBK d’avoir honoré ses engagements à cet effet.

Cette sollicitude des gouvernants vis-à-vis du secteur privé national est en passe d’être torpillée dans cette affaire de soumission au marché d’appel d’offres de construction du nouveau siège de la BNDA. En effet, les responsables de la banque verte ont initié des travaux d’extension de leur siège avec l’acquisition d’une nouvelle parcelle à des encablures de l’ancienne à l’ACI 2000 Hamdallaye.

L’atmosphère de ce marché est déjà pourrie par une crise de confiance à l’égard de la Commission de dépouillement des offres. Des accusations fusent contre elle de toutes parts. Il est fait cas en effet de violation des lots 1 et 4 du cahier des charges portant sur les grosses œuvres et le carrelage. Ceux-ci sont à l’origine de la vague de réprobations.

Une entreprise chinoise du nom de Wietec, qui n’a été créée que sur papier au Mali, en 2018, serait dans les bonnes grâces de la Commission.

Pourtant, pour seulement participer à l’offre, il est exigé au postulant d’être en règle vis-à-vis du fisc. Le dossier d’appel d’offres doit comporter le bilan certifié comptable et les justificatifs de trois années d’impôts. Rien que pour cette clause, Wietec ne devrait même pas être dans la course au même titre que les autres, selon un professionnel de la commande publique. «Cette entreprise ne peut être taxée que de faux et usage de faux», dit-il.

Des entreprises nationales remplissant les conditions de la réglementation en matière de marché public et qui participent à la construction nationale par leurs impôts et taxes se voient injustement reléguées au second plan.

La Commission de dépouillement composée de quelques cadres de la banque est plus que jamais sur la sellette, car elle est en train de ternir sournoisement l’image de cette grande institution bancaire à des fins inavouées. Elle est mise au défi de prouver son innocence si elle n’a pas négocié avec Wietec pour lui attribuer le marché de manière frauduleuse. Dans la combine, Wietec s’était proposée d’organiser une mission avec les membres de la fameuse commission à Dakar, pour, semble-t-il, leur montrer certaines de ses réalisations.

Selon d’autres d’indiscrétions et accusations, la même commission trempée dans le délit d’initié aurait trompé la vigilance de sa direction et de celle du Conseil d’administration de la BNDA au cours de sa dernière session à Paris pour valider la première qualification du premier dossier. Ce qui constitue déjà une faute lourde de conséquences à l’encontre des fautifs.

Wietec n’a contribué d’un kopeck au développement de notre pays pour n’avoir jamais travaillé au Mali. Ce quidam d’entreprise ne peut et ne doit sous aucun prétexte remporter ce genre de marché au détriment d’autres entreprises connues sur la place pour leur expertise avérée et leur participation à l’œuvre de construction nationale. Si jamais une telle mascarade passait, ce serait un déshonneur pour la banque et la République.

La direction générale de la BNDA aussi bien que le ministère de l’Économie et des Finances sont avisés. Ils sont les seuls à pouvoir mettre un terme au bal des magouilleurs et des aigrefins.

PAR BERTIN DAKOUO

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