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Interdiction de la consommation de la Chicha et du Tramadol par le maire de la Commune IV : Les consommateurs s’en tamponnent le coquillard !
Publié le jeudi 1 aout 2019  |  le wagadu
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Le maire de la Commune IV, Adama Berthé, par décision n° 0132-AM CIV-Bamako, décide d’interdire la consommation du narguilé (Chicha), du tramadol et produits assimilés.

La consommation du narguilé (Chicha) et du tramadol et produits assimilés est interdite en commune IV du district de Bamako, depuis le mercredi 3 juillet. Cette décision s’explique selon Modibo KeiÏta, 4ème maire adjoint de la commune IV, par l’augmentation de la consommation de la Chicha et du tramadol par les jeunes gens (filles et garçons).

Face à cette situation, le maire ne pouvait faire autre chose que de prendre ses responsabilités. Surtout qu’il est le premier responsable de la commune. «Le maire Adama Berhté a même été félicité par le président de la Cour constitutionnelle», s’est réjoui Modibo Kéïta.

La décision du maire n’a rien d’illégal

Cette décision du maire de la commune IV est partagée par les maires des autres communes. Ceux-ci, selon le maire Kéïta, à leur tour, s’apprêtent à interdire la consommation de la Chicha et les autres produits incriminés. «La mesure du maire n’a rien d’illégal», estime Mamadou Konaté, Magistrat au Tribunal de grande instance de la Commune IV du District de Bamako. Lequel précise que le maire Bérété est parfaitement dans son rôle.

De l’avis du professionnel du droit, le maire, dans le cadre de la mise en œuvre de la police administrative, est appelé à prendre certaines décisions. «Il est le premier responsable de la commune ; à ce titre, il engage et initie toute politique tendant au développement de la commune. Il faut seulement le faire dans le respect de la constitution et les lois de la République», a-t-il précisé. Selon le magistrat, les attributions du maire s’exercent dans le cadre du droit et sont susceptibles d’être attaquées devant la justice.

La consommation de la Chicha est nuisible à la santé

Selon le 4e adjoint au maire, la consommation en soi de la chicha est dangereuse pour la santé. Il dit tenir cette information d’un médecin qui a indiqué que fumer une fois la chicha équivaut à 200 mèches de cigarettes. Une information confirmée par plusieurs professionnels de la santé mais que ne partage pas l’étudiant, Aliou Dembélé, selon qui la chicha ne contient que 0,5 mg de nicotine contrairement à la cigarette, qui, en plus de la nicotine, renferme du carbone, du goudron. «La Chicha est moins nocive que la cigarette qui est pourtant autorisée», a-t-il tranché.

Le 4e adjoint au maire de la Commune IV a aussi affirmé que les jeunes remplacent de plus en plus le tabac par la drogue et l’eau par l’alcool. Ce qu’admet, Kissima Doumbia, un jeune diplômé de 30 ans, qui s’apprête à fumer sa Chicha. «Le milieu est fait de telle sorte que si tu ne prends pas de l’excitant, tu n’es pas branché», a-t-il expliqué.

«Ce n’est pas à cause de quelques personnes que le maire va pénaliser la grande majorité», rétorque Aliou Dembélé, qui avoue consommer de la Chicha depuis trois ans, sans jamais la mélanger avec autre chose. «La Chicha a des goûts et des saveurs des fruits comme la pastèque et la banane», a-t-il dit, en fumant sa Chicha. Même son de cloche chez Oumou Touré, une étudiante de 20 ans, qui affirme fumer de la chicha par plaisir du goût des fruits.

Une décision impopulaire

La décision d’interdire la Chicha est très controversée. Kissima Doumbia dit ne pas comprendre la décision des autorités municipales. Selon lui, le maire de la CIV devrait d’abord interdire l’importation du produit avant de s’attaquer à sa consommation. D’autant qu’il y’a des boutiques spécialisées dans la vente de la Chicha et des espaces aménagés pour sa consommation.

«Le maire peut l’interdire dans les rues mais pas dans nos maisons», rappelle l’étudiante, Oumou Touré, qui estime que la décision d’interdiction est perdue d’avance. Toutefois, le jeune Doumbia tempère. Il affirme comprendre l’interdiction de la consommation. Puisqu’il peut y avoir des personnes qui sont allergiques au produit. L’étudiante Oumou Touré, pour sa part, invite le maire à interdire la consommation de la Chicha par les enfants.

Les vendeurs de la Chicha, dans l’ensemble, n’ont pas voulu réagir à la décision du maire. «Il y a des choses plus sérieuses pour le maire que d’interdire la consommation de la Chicha», tacle une boutiquière. Ce qui est sûr, jusqu’au moment où nous mettions sous presse ce papier, aucune boutique de vente de Chicha n’a été fermée. Et nous n’avons connaissance de l’interpellation d’aucun consommateur.

Est-ce à dire que la mesure fera long feu, comme certains l’affirment ? L’avenir nous le dira.

Fatim B. Tounkara

Le Wagadu
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