Tout ce qui faisait la honte d’un individu ou d’une famille est quasiment devenu aujourd’hui un motif de fierté ou objet de gloire. Le mariage n’a de sens que lorsqu’il est vu comme un lien sacré et c’est bien cela même qui lui confère ses lettres de noblesse. Mais de nos jours, à Bamako, cette vision authentiquement spirituelle de l’union matrimoniale semble avoir complètement volé en éclats. D’où la prolifération des pires formes de débauches dont les couples mariés sont l’objet et la source. Et le phénomène ayant vivement attiré notre attention, n’est autre que le comportement inexcusable de certaines filles de la capitale finissant par se transformer en de vraies voleuses d’hommes.
L’infidélité et les relations extraconjugales demeurent monnaie courante dans notre société au point de ne même plus être vues comme des outrages identitaires. Aussi, le nombre de femmes célibataires grimpe incessamment dans une communauté où le mariage tend plutôt à être perçu comme une espèce de confort ou même un tremplin social pour la jeune fille qui, le plus souvent, n’est point consciente des responsabilités morales que lui impose l’union.
Les filles n’ayant pas eu la “chance” de se trouver un époux, semblent, pour la plupart, décidées désormais à jeter leur dévolu sur les hommes mariés, c’est-à-dire les époux ou la “propriétés légitimes” d’autres femmes au foyer. Ces filles, dont les véritables “championnes” se trouvent à Bamako, constituent un réel danger pour l’équilibre du foyer conjugal. Elles sont, en majeure partie, des filles éveillées, très astucieuses, tenaces, extrêmement frivoles et disposent des meilleurs artifices de beauté et formules de séduction pour ensorceler un homme jusqu’à perdre de vue sa propre existence.
Elles ont l’art de se servir des plus puissants moyens émotionnels qui leur permettent d’arracher un homme à sa femme et s’en approprier jusqu’à ce qu’elles obtiennent ce qu’elles désirent : soit, mieux profiter de la fortune de l’homme, l’amener à la prendre comme deuxième épouse, ou, au pire des cas, le contraindre à divorcer d’avec son épouse légitime pour s’y installer plus “confortablement”.
Stupéfiante génération
Ces jouvencelles de la Cité des Trois caïmans dont il est question, sont d’une extraversion et d’une extravagance sans égal. Elles sont prêtes à tout pour “confisquer” le mari d’une autre femme et s’en approprier de la plus grossière des façons. Ce qui aura évidemment pour conséquence, d’ensemencer les germes de la méfiance et la zizanie au sein du couple quel que soit le nombre d’années de vie en commun au point de déconstruire progressivement tout ce que ce couple a bâti avec, des fois, la plus merveilleuse des complicités.
Si, depuis toujours, la femme malienne s’est distinguée par son attachement à la pudeur, son sens élevé de la mesure et sa grande délicatesse, les filles d’aujourd’hui ne s’identifient massivement qu’à travers leur arrogance à outrance, leur mépris envers toute espèce de dignité féminine, leur dévergondage sans limite, leur mimétisme dépersonnalisant et leur vénalité foncière, en un mot, leur perte totale de toute notion de vie honnête, civilisée et respectable.
Dans des lieux de jouissance, l’on peut assister à toutes sortes de scènes licencieuses produites par ces filles, rien que pour se trouver un homme ou attirer vers soi les plus offrants. Sur les réseaux sociaux, l’on peut aussi voir toutes sortes de publications obscènes de ces filles de mauvaise école n’ayant autre vocation que de sélectionner ou collectionner de potentiels courtisans.
Des témoignages accablants
Dans un salon de coiffure à Lafiabougou, une jeune femme n’a pas hésité à nous dire ceci : “Se trouver un mari aujourd’hui à Bamako, n’est pas chose facile. Et tous ces hommes qui sont censés entreprendre, avec nous, une relation sérieuse aboutissant au mariage, préfèrent juste se servir sexuellement de nous. Une fois leur libido assouvie, ils s’évaporent dans la nature. Alors que, sortir avec un homme marié, est assez prometteur. Car, tu peux, au moins, toujours espérer avoir la deuxième place au foyer surtout si tu t’appliques à faire tout ce que sa femme n’arrive pas à lui faire, notamment, de petits plats chics, de belles causeries, mais surtout, des rapports sexuels de qualité l’envoyant au septième firmament”.
Une autre jeune femme, travaillant comme secrétaire de direction dans une cellule d’un département ministériel, lance très clairement son avertissement en ces termes : “Je ne peux laisser aucun homme marié m’échapper si ce dernier se laisse attirer par mon charme. Car, les hommes mariés, en général, dépensent énormément sur les femmes de dehors rien que pour les avoir dans leur lit. Ils te donneront, sans trop de détours, ce dont la plupart des célibataires ne te donneront même pas le tiers. Avec eux, tu es toujours à l’aise. C’est surtout, ni vu ni connu. Et certains, en raison de leur réputation ou rang social, préfèrent plutôt voyager avec vous loin des indiscrétions pour des week-ends bien enflammés. Ils te permettront ainsi de faire beaucoup de découvertes et t’attireront moins d’ennuis contrairement à tous ces petits dragueurs bien souvent trop jaloux et mesquins, bien que aussi misérables qu’un lézard”.
Une animatrice de radio, travaillant pour une station de proximité, s’est plutôt attaquée aux femmes mariées qu’elle trouve, pour la plupart, “très négligentes”, voire, “incompétentes”. Ceci fut son commentaire : “Comment voudriez-vous que j’aie de la compassion pour une femme mariée qui, par négligence, s’occupe très mal de son époux ? Pourquoi voudriez-vous que, dans mon célibat, je rejette aussi facilement un homme marié étant venu solliciter ma présence affective, sachant qu’il a laissé derrière lui, une femme censée le faire correctement. Ma conclusion est très simple : si tu n’arrives pas à mieux t’occuper de ton homme, moi, je le ferai chaque fois qu’il viendra m’en demander et bénéficier de toute sa largesse en retour. Un homme est fait pour s’en occuper et seules celles qui parviennent à le faire le plus normalement, s’en approprient aussi longtemps que possible, n’en déplaise !”
Une Ivoiro-Malienne résidant au Mali depuis près de 15 ans et exerçant comme vendeuse de pagne Wax et divers, non loin de l’Artisanat de Bamako, affirme dans la plus grande franchise, son faible pour les hommes mariés. Elle dit ceci: “Je vis avec ce mal depuis l’adolescence. Je tombe très facilement amoureuse des hommes mariés même lorsqu’ils ne me font pas la cour. Dès qu’un homme me dit qu’il est marié, je commence aussitôt à le regarder d’un œil tendre et affectueux. Et jusqu’ici, tous mes petits copains ont été pour la plupart, des hommes mariés. Et bizarrement, c’est avec eux que je m’entends le mieux contrairement aux célibataires avec qui, mes relations se terminent toujours en queue de poisson. En vérité, j’ai toujours adoré bien m’occuper des hommes mariés même si je n’ai moi-même jamais eu la chance d’avoir une bague au doigt. Celui avec qui je sors présentement, m’a maintes fois répétée que j’étais bien plus capable que sa femme, et c’est pourquoi, il vient souvent passer jusqu’à trois nuits chez moi, prétextant être en mission de travail”.
Inquiétude troublante et grave humiliation des femmes au foyer
Au regard de la persistance effarante d’un fléau encore mal maîtrisé, certaines femmes au foyer ne cachent plus leur peur, voire leur déception. C’est le cas de cette ménagère répondant au nom de Bernadette Théra, mère de deux enfants et vivant au quartier Korofina-Nord. Elle ne dissimule plus son inquiétude vis-à-vis de ce phénomène de débauche dont les filles de la capitale sont effectivement “maîtresses”en la matière.
La bonne dame s’insurge en ces termes : “Les filles de Bamako sont devenues incroyablement dangereuses. Elles ne laissent plus aucun homme passer inaperçu, surtout lorsque celui-ci présente une belle apparence. Et le pire, c’est que, le cas des hommes mariés est devenu mystérieusement fréquent ces dernières années. J’ai sincèrement peur de me retrouver un jour victime du banditisme sexuel de ces filles sans pudeur et d’une effronterie sans nom. Car, mon mari est toujours en déplacement et est naturellement d’un commerce facile. Par ailleurs, j’ai moi-même été personnellement témoin, ici à Korofina et ailleurs, de multiples cas de perturbations conjugales dues au comportement frivole et dévergondé de femmes célibataires qui ne savent que roder autour du mari des autres”.
M., une enseignante-généraliste avoisinant la soixantaine, se plaint plutôt de la situation humiliante dans laquelle, son époux, un cadre de l’Etat, l’a plongée après 35 ans de mariage en allant se scotcher à une fille ayant le même âge que sa benjamine. Une adolescente de 18 ans dont il paye la scolarité et qui étudie dans une école prestigieuse de Bamako.
“L’homme est imprévisible. Il peut te tuer de déception tout juste après l’instant où il venait de te faire entendre que tu étais la seule femme qui comptait à ses yeux. Après tant d’années de sacrifice au foyer, mon époux n’a rien trouvé de mieux comme récompense que de m’infliger une telle humiliation sans même penser aux enfants, faisant de moi, la risée des autres”, regrette la dame tout en larmes.
Voici, en définitive, le fruit amer et insapide de l’éducation qu’ont reçue nos sœurs et filles dans un Mali dit pays d’histoire et de valeurs civilisatrices. Cependant, nul ne saurait objectivement accuser cette catégorie marginale et déviationniste de la jeunesse féminine sans pour autant montrer clairement et suffisamment du doigt, l’inexcusable irresponsabilité de la famille et la société.