Dans une interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, le promoteur de la société de sécurité 711, Ouattara Palm Lompo Fréderic dit Bolo Young, ex-champion de l’équipe nationale de taekwondo du Burkina Faso (de 1992 à 2002), champion de taekwondo ouest-africain ceinture noire 4e dan international, nous parle de sa société de sécurité, ses projets et les règles en possession d’une arme à feu…
Aujourd’hui Mali : Pourquoi le nom 711 et quand est-ce que cette société a vu le jour ?
Ouattara Palm Lompo Fréderic : Le nom 711 fait référence aux 703 communes et 8 régions qui existaient lors de la création de cette société. La somme des deux fait 711. Cette société a été créée en 2010 conformément à un agrément du ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
Vous intervenez dans quel domaine ?
Nous intervenons dans la surveillance, le gardiennage, la protection des personnes et de leurs biens surtout au niveau des résidences privées, dans les sociétés, les pharmacies, les banques… Pour cela, nous avons une unité d’intervention avec plusieurs agents et de nombreux véhicules et nous avons également des motos comme moyens de déplacement, une unité cynophile avec des chiens bergers allemands. Toutes ces unités sont en contact avec des communications radios.
Au regard de son nom est-ce qu’on peut dire que cette société existe dans toutes les communes, les régions ?
Présentement, nous ne sommes pas présents dans toutes les régions et les communes mais nous sommes en train de faire un planning pour nous implanter davantage à l’intérieur du pays, car comme son nom l’indique, nous voulons être présents dans toutes les communes et les régions du Mali pour apporter notre pierre dans la sécurité des personnes et de leurs biens afin de satisfaire les besoins de notre clientèle. C’est ça notre ambition.
Dans la floraison des sociétés de sécurité privée qu’est-ce qui vous différencie des autres ?
La première différence, c’est au niveau du recrutement. Lorsque les candidats se présentent, si nous voyons qu’ils sont aptes, nous organisons une formation à l’interne, après cette formation, nous organisons à leur intention une grande formation à l’Ecole nationale de police. Après ce renforcement de capacités, ils vont suivre des stages avant qu’ils ne soient affectés à leurs postes respectifs.
La formation à l’Ecole nationale de police porte sur quoi ?
Conscient de l’importance de la formation pour nos éléments, nous avons toujours privilégié ce volet, car un élément formé est un élément qui peut répondre facilement aux normes sécuritaires et c’est un élément qui est averti d’avance. A cet effet, la formation porte sur des modules comme l’endurance physique, le self-défense, le service de garde, la déontologie, le cadre légal de la profession, la communication et le partage de renseignements avec les unités de police.
S’y ajoutent les instructions sur les armes, les gestes et techniques de protection et d’intervention (GTPI), les instructions sur les armes, les gestes de premiers secours. Ce n’est pas tout, la sécurité incendie, les exercices de tirs avec les armes autorisées, l’aperçu sur le code pénal et le code de procédure pénale font partie de cette formation. Et toutes nos formations à l’Ecole nationale de police sont sanctionnées par la délivrance d’une attestation.
A propos du port d’armes, quelles sont les instructions données aux agents ?
Au niveau des règles de l’arme, il est dit aux agents qu’en possession d’une arme à feu, il faut pratiquer d’abord le CPS (contrôle personnel de sécurité) qui consiste à vérifier le magasin et la chambre de l’arme. Comme première règle enseignée aux agents, il faut s’assurer que l’arme est toujours chargée même après le CPS. Deuxième règle : ne jamais pointer l’arme sur une cible non souhaitée (une cible qu’on ne veut pas tuer ou détruire). Troisième règle : ne jamais mettre le doigt sur la détente sauf si on est prêt à faire feu. Quatrième règle : identifier la cible et l’impact du tir sur les tiers. Et cinquième règle, diriger toujours le canon vers une zone non dangereuse (toujours vers le sol). Fort heureusement, nos agents respectent toutes les consignes dispensées lors des formations à l’Ecole de police, ce qui fait que nous ne rencontrons pas d’incident malheureux.
Les agents au niveau des sociétés de sécurité comme la vôtre portent quel type d’arme ?
Nos agents portent des armes de calibre 12 à savoir les fusils à pompe. Nous avons des barathrums ou fusils de chasse tous de calibre 12. Parmi le calibre 12, il y a divers types de munitions, les plombs 2, 4.0, les 9 grains et les brenets…
Quels sont les critères pour une société de sécurité pour avoir le permis ?
Il suffit d’avoir un agrément du ministère en charge de la Sécurité et de la Protection civile et faire une demande d’autorisation de port d’armes au niveau du ministère de la Sécurité ou de la direction générale de la police conformément aux textes et lois en vigueur en République du Mali.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Les difficultés ne manquent dans ce secteur surtout avec le fisc, c’est pourquoi nous les invitons à nous faciliter la tâche.
Est-ce que vous sentez le soutien ou l’accompagnement des autorités par rapport à ce travail ?
Nous ne pouvons pas rester silencieux sur tous les bienfaits que les plus hautes autorités nous accordent dans l’exercice de notre fonction. C’est le lieu même pour moi de remercier le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général de division Salif Traoré qui ne ménage aucun effort pour que la sécurité publique et privée se donnent la main et travailler en étroite collaboration.
Nous sentons également que le message de collaboration est passé au niveau de nos forces de sécurités, car lors de nos différentes patrouilles à chaque fois que nous rencontrons les policiers, les gendarmes, tous ceux-ci nous facilitent notre travail. Les années passées on n’avait pas cette considération, mais maintenant, les sociétés de sécurité privée relèvent du ministère de la Sécurité et de la Protection civile et nous espérons que ce partenariat se renforcera davantage. C’est surtout grâce au ministre général Salif Traoré que les sociétés de gardiennage et surveillance ont une grande considération.
On ne parle plus de gardiens mais d’agents de sécurité. Et que dans l’avenir nous ayons des armes encore plus performantes car nous avons tous un ennemi commun qui s’adapte à toutes les situations. Nous sommes les premiers à voir le danger, c’est pourquoi, nous formons aussi nos membres aux partages d’informations. Nous demandons aux autres promoteurs de former leurs agents, car avec un agent formé, on n’a moins de problème.
Nous remercions aussi la disponibilité et l’écoute du directeur général de la police pour sa considération et son respect envers les sociétés de gardiennage, nous saluons également le directeur de la sécurité publique pour sa participation aux formations des sociétés de gardiennage, nous ne pouvons pas terminer sans saluer le du directeur de l’Ecole nationale de la police, pour l’intérêt accordé à la formation des agents de sécurité au sein de l’établissement. Ces mêmes remerciements vont à tous les Forces de défense et de sécurité.
Un conseil pour ceux qui hésitent à s’attacher les services d’une société de sécurité
Je leur dis que tout investissement mérite d’être sécurisé. Tous ceux qui investissent devraient faire appel aux sociétés de sécurité, engager une société de sécurité agréée par l’Etat qui accepte de former ses éléments dans les structures légales permet de se mettre à l’abri contre certaines situations. Au-delà de tout ça, un agent armé sur un site représente un dispositif très dissuasif. Je demande aux agents des sociétés de sécurité de prioriser la formation et d’avoir la formation dans les comportements de tous les jours car un agent sans formation est un danger en puissance.
Je ne peux terminer cette interview sans remercier de passage le ministre de la Jeunesse et des sports, Arouna Modibo Touré, ceinture noire 5e dan international qui fut un grand combattant en taekwondo que j’ai connu lors des championnats de taekwondo dans les années 1992, car nous avons eu à participer au même moment chacun à des compétitions internationales lui au nom du Mali et moi du Burkina Faso avec pour surnom Bolo Young. Clin d’œil également à Daba Modibo Kéita, double champion du monde en taekwondo qui est un jeune frère à moi.